Comment McLaren F1 et Stella gèrent leur bataille pour les deux titres
"Il n’y a plus de marge, plus aucune erreur possible"
McLaren F1 a deux batailles sur le feu, le titre pilotes et le titre constructeurs.
Si l’équipe ne maitrise pas totalement son destin concernant le premier, Max Verstappen ayant encore une belle avance sur Lando Norris, ce n’est pas le cas pour le 2e. Et son adversaire direct a changé drastiquement en l’espace de quelques courses.
En effet, Ferrari a maximisé ses points et les opportunités avec deux victoires de suite lui permettant de dépasser Red Bull Racing et de revenir à 29 points seulement de McLaren F1.
Andrea Stella, le directeur de l’équipe de Woking, le reconnait : "il n’y a plus de marge, plus aucune erreur possible".
"29 points à quatre courses de la fin contre Ferrari et Red Bull, c’est rien. Tout d’abord, nous parlons de Ferrari et de Red Bull, de l’équipe championne du monde, Red Bull. Ferrari, une équipe qui est en lice pour le championnat du monde depuis de nombreuses années. Ferrari, en particulier récemment, dispose d’une voiture très rapide. Deux pilotes solides. En Formule 1, on ne se repose pas vraiment sur ce genre de marge. La seule chose que l’on peut faire, c’est rester concentré sur soi-même, exécuter au mieux de son potentiel, faire les week-ends, puis il faudra vraiment regarder le classement après la course d’Abu Dhabi. Cela ne se jouera pas avant."
Dans cette lutte pour le championnat, à quel point est-ce devenu plus compliqué maintenant que Ferrari a intensifié son effort ? Parce que Verstappen est évidemment clairement concentré sur Norris et ne se soucie pas particulièrement de savoir s’il aide Ferrari au passage.
"La complication liée à la participation de Ferrari à cette quête du championnat est plus concrète maintenant en raison des chiffres. Mais pour nous, personnellement, chez McLaren, nous avons toujours parlé en interne du fait que Ferrari pouvait être un problème potentiel en termes de candidat au championnat car il était très clair que, surtout à Monza et après, ils avaient une voiture très rapide."
"Ils ont amélioré leur vitesse de pointe. Ils ont amélioré leur appui. Et sur certains événements, ils n’ont pas maximisé ce qui était en jeu pour eux. Par exemple, si nous repensons à Bakou, je pense qu’ils avaient le rythme pour gagner la course. Et à Singapour. C’est donc devenu plus évident, mais pour nous, cela a toujours été le cas. Nous savions que Ferrari était dans la quête pour le titre."
"Ensuite, de toute évidence, lors des deux derniers événements, si nous regardons la course de Lando, nous avons perdu des points à cause des interactions avec Max. C’est la course. Nous devons prendre ces choses en compte. La meilleure chose que nous puissions faire est d’être aussi rapides que possible et de ne pas être dans la zone de tir. C’est une blague !"
"Red Bull sera toujours là, Max en tout cas. C’est une perspective très optimiste mais je pense que nous sommes rassurés par la façon dont ce genre de situations serrées ont été gérées au Mexique. Cela nous rassure pour l’avenir et, en fin de compte, c’est la course, c’est la F1. Nous devons l’accepter et faire de notre mieux."
Il y a quelques semaines, on parlait beaucoup des consignes d’équipe chez McLaren. Quelle est la situation maintenant, étant donné qu’il ne reste que quatre courses ? Lando a-t-il la préférence sur Oscar ?
"En ce qui concerne ce sujet, la situation n’a pas beaucoup changé par rapport à certains commentaires que nous avons faits. Je pense que nous étions déjà clairs avant Bakou. Nous sommes en quête des deux championnats. Lando est le pilote qui est en lice pour le championnat des pilotes, il est donc naturel que nous le soutenions."
"Nous avons toujours dit que nous le ferions dans l’esprit de nos principes, qui reposent sur l’intégrité, l’esprit sportif, l’équité envers les deux pilotes, et c’est ce que nous essayons de faire. Vous avez pu voir qu’à Austin et au Mexique, par exemple, Lando avait des pièces améliorées qui n’étaient pas disponibles pour les deux voitures. Nous les avons donc données à Lando et c’est une façon de créer un soutien au pilote qui se bat pour le championnat."
"Parallèlement, dans le cadre de notre approche, nous continuons à avoir des conversations quasi quotidiennes avec les deux pilotes, car nous voulons nous assurer que si certaines actions sont nécessaires lors d’une séance, cela fait l’objet d’un accord des deux parties, car nous regardons la saison, mais nous regardons aussi l’avenir."
Il y a beaucoup de similitudes entre le championnat de cette année et celui de 2021 en termes de lutte serrée pour le titre. Des controverses techniques entre les équipes, une guerre psychologique et deux pilotes qui se battent sur et hors piste, des batailles roue contre roue.
"Eh bien je ressens un peu de fierté du fait que c’est maintenant McLaren qui fait partie de cette bataille."
"2021, vous savez, est dans l’histoire de la Formule 1. Elle y restera très, très longtemps pour diverses raisons. Mais comme je l’ai dit, tout d’abord, permettez-moi d’exprimer un peu de fierté d’être là maintenant avec McLaren. Il y a toujours beaucoup à apprendre du passé et en fait, une chose que nous disons en interne est que nous essayons d’apprendre des situations sans être les protagonistes de ces situations."
"Nous regardons donc définitivement comment s’est passée cette saison, nous avons même regardé si nous voulons parler de certains sujets brûlants, comment cela a été géré entre Max et Lewis, nous avons regardé le suivi mutuel."
"Pour les controverses techniques entre les équipes, c’est une pratique normale, mais certainement vous devez accorder une attention particulière à l’analyse de ce que font les concurrents d’un point de vue technique, d’un point de vue sportif."
"Donc, oui, 2021 est une saison de référence, comme beaucoup d’autres, et nous essayons d’apprendre autant que possible."
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