Briatore ne garantit rien à Doohan, étrille Ocon et justifie son management de fer
Le conseiller d’Alpine F1 ne ménage pas ses mots
Flavio Briatore, le conseiller exécutif d’Alpine F1, s’est de nouveau lâché sur la gestion de l’équipe avant son arrivée.
Dans les colonnes du Parisien, l’Italien a de nouveau démontré qu’il n’était pas là pour se faire des amis à Enstone, y compris au niveau des pilotes.
Esteban Ocon en a pris pour son grade et Jack Doohan a déjà été averti que son baquet n’était pas garanti pour toute la saison à venir !
"La seule chose qui est sûre, c’est la mort. On commence l’année avec Pierre Gasly et Jack Doohan, je vous le garantis. Après, on verra pendant la saison."
"Je dois aider l’équipe à atteindre une situation où elle peut obtenir des résultats. Le pilote est celui qui doit terminer le travail de près d’un millier de personnes derrière lui. Tout le monde travaille pour deux personnes seulement. Et s’il y a un pilote qui ne progresse pas, qui n’apporte pas de résultats, il sera remplacé."
Voilà pour Doohan ! Et pour Ocon ?
"Je vois les choses différemment que le grand public sur Ocon. On doit vraiment le remercier pour ce qu’il a fait au Brésil avec ce podium, c’était essentiel pour nous."
"Après cette course, il n’était plus vraiment avec nous. Son esprit était déjà tourné vers Haas, sa prochaine équipe. Pendant ce temps, nous nous battions pour la sixième place des constructeurs face à eux. Cela demandait une implication totale, et il ne l’avait plus."
"Je l’ai vu totalement démotivé sur les dernières courses, et l’écart avec Pierre Gasly était bien trop important. Nous ne pouvions pas nous permettre de continuer ainsi."
"Il ne s’agissait pas de préférer Jack Doohan à Esteban, mais de préparer le futur de l’écurie. La nationalité des pilotes ne compte pas. Qu’il soit Turc, Français ou Japonais, peu importe. Mon seul objectif est de trouver le meilleur pilote possible."
Briatore a été largement critiqué par le public pour son retour, après l’affaire du crashgate de Singapour qui reste collé à ses accomplissements en F1. Pourquoi avoir fait ce retour ?
"Et pourquoi pas ? Je fréquentais déjà le paddock en tant qu’ambassadeur F1 et j’avais envie de m’engager davantage. J’avais l’énergie et le temps, depuis que mon fils est parti au collège. Au début de la saison, Alpine n’était pas au niveau. J’ai appelé Luca de Meo. Je lui ai dit : ’Ça me fait mal de voir mon équipe de cœur dans cet état’. On a commencé à discuter pour voir ce qu’on pouvait faire. La Formule 1 m’a tellement donné. Je voulais offrir mes services pour redorer l’image de l’écurie, la remettre à la place qui est la sienne. Je veux qu’Alpine redevienne un vrai acteur de la F1."
"Ce qui compte toujours en F1, ce sont les résultats. Je veux être jugé sur mes résultats. Je suis revenu en Formule 1 pour gagner. Je ne suis pas venu ici pour faire le touriste. Le tour de monde, je l’ai déjà fait 20 fois. Ce n’est pas ce qui m’amuse. Ce qui m’excite, c’est de voir mon équipe gagner le championnat ou batailler pour."
"Je suis arrivé en juin. On avait deux points au championnat. J’ai commencé à mettre en place la même chose que j’ai faite à Benetton il y a trente ans, c’est tout."
"La F1 s’est améliorée entretemps, on va dans des pays différents, le marché s’est agrandi. Mais la compétition entre les écuries reste la même. Rien n’a changé. On s’est focalisé à nouveau sur l’esprit d’équipe. On a changé de team principal avec Oliver Oakes. On a aussi signé la charte avec Mercedes pour pouvoir utiliser leur moteur. C’est ce qui peut nous permettre de revenir au plus haut niveau."
Cette décision de se passer du moteur Renault a été très mal prise par de très nombreux fans mais Briatore assume.
"On a eu un super rapport avec Viry. On respecte beaucoup leur travail. Moi, Viry, j’ai gagné plusieurs titres, six championnats du monde avec eux. Je n’oublierai jamais ça. À l’époque, j’étais à Viry un jour sur deux. L’histoire de Viry est une histoire de succès et de championnats gagnés. Mais il fallait changer !"
De même, Enstone a eu droit à une purge. 300 salariés en moins... mais pour le meilleur selon lui.
"En F1, je ne pense pas que la quantité soit synonyme de qualité. J’ai essayé de changer ça. Je ne m’amuse pas à réduire les effectifs en claquant des doigts. Viry n’est pas la seule usine concernée. On a réduit les effectifs aussi à Enstone, du côté anglais. En contrepartie, on a signé des gens avec beaucoup d’expérience en F1. Des personnes vont arriver d’ici peu. Mon mandat, c’est de construire une écurie compétitive. Je suis en train de le faire."
"Aujourd’hui, nos objectifs sont clairs : toujours faire mieux. En 2024, on a terminé sixième. C’est une excellente nouvelle car cela nous rapporte beaucoup plus d’argent qu’une neuvième place. La saison prochaine, on doit terminer cinquième au classement constructeurs devant Aston Martin. En 2026, on doit viser des podiums et des victoires. Et en 2027, le titre."
"Pour l’instant, on est sur les bons rails. On n’a pas simplement corrigé les erreurs pour 2024, on a déjà développé la monoplace pour 2025. On a amélioré la voiture d’une demi-seconde par tour quasiment. Pour l’avenir, on a un groupe de travail entièrement dédié sur la monoplace 2026 avec les futurs changements de réglementation. Les salariés se mettent enfin à croire à notre projet : jouer le championnat du monde dans trois ans."
"Je n’ai aucun doute sur le fait que nous aurons des résultats. Zéro doute. Nous avons tout pour réussir. Le soutien du groupe Renault, le moteur, des salariés motivés… Je connais suffisamment la F1 pour reconnaître une équipe qui va fonctionner."
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