Après le premier Sprint, les pilotes F1 s’inquiètent déjà du burn-out des mécanos
Un format plus convainquant mais trop stressant ?
Après cinq ans d’absence, la F1 est donc revenue en Chine le week-end dernier. Si le spectacle a été correct sans être exceptionnel, ce sont surtout les fans chinois qui se sont distingués en réservant un accueil émouvant à Guanyu Zhou.
Comment ont jugé les pilotes ce tracé de Shanghai, après cinq années d’absence ? Les souvenirs étaient-ils plus beaux que la réalité ?
« Ce circuit a toujours été sympa » réagit Max Verstappen pour Red Bull, forcément heureux après un autre week-end sans faute.
« J’ai toujours aimé conduire ici. C’est assez technique, avec la dégradation qui entre en jeu aussi. Cela en fait un Grand Prix spécial, un Grand Prix amusant. Les fans sont formidables, il y a de grandes tribunes et l’ambiance est excellente. C’est donc toujours très agréable d’être ici. »
Lando Norris a vu l’arrivée d’un Grand Prix de Chine pour la première fois de sa carrière pour sa part, comme il le souligne...
« C’est la première fois que je termine une course ici, donc ça fait du bien. »
En revanche le pilote McLaren F1 n’a pas vu beaucoup de fans qui le soutenaient...
« Il y en avait quelques-uns. »
Ce qui fait sourire Max Verstappen à ses côtés en conférence de presse...
« Beaucoup de filles soutenaient vraiment Lando, vous savez. Lando ! Lando ! »
« Je ne suis pas surpris » rougit Lando Norris. « Je n’avais pas remarqué ça pour être honnête avec toi, alors tu as un bon œil, Max. Je regardais la piste ! Les fans sont toujours bons ici. Ils sont passionnés. Il y en a beaucoup, évidemment. Le soutien que Zhou reçoit ici est magnifique à voir en même temps. Alors oui, j’espère qu’après cette année, j’en aurai quelques autres et ce n’est que ma deuxième fois ici, alors l’année prochaine, peut-être que j’aurai encore plus de fans. »
Max Verstappen est un peu plus satisfait du nouveau format sprint
Il y avait aussi un vent de fraîcheur ce week-end, puisque le nouveau format sprint faisait son entrée en vigueur, respectant l’ordre chronologique des séances.
Max Verstappen, qui n’a jamais été un grand fan de ces innovations (et c’est une litote), le juge un peu meilleur, mais s’inquiète surtout de la multiplication des événements au calendrier.
« Le format Sprint était meilleur, je pense. Un peu plus évident, je dirais. »
« Mais oui, il ne faut pas non plus en faire trop, parce que nous faisons déjà 24 courses par an, dont six de ces épreuves de Sprint. Je comprends. Je suppose que ça fait plus vendre et que les chiffres sont meilleurs à la télévision, mais c’est aussi plus de stress pour les mécaniciens et tout le reste, pour que tout soit au top à chaque fois. Alors oui, vous devez faire avec, mais ne pensons pas que maintenant nous avons besoin de 12 de ces courses sprint… parce que ça va faire des dégâts sur les gens aussi. »
« Je suis d’accord avec Max » ajoute pour sa part Lando Norris.
« Pour être honnête, je préférerais toujours l’ancien format de course [le format traditionnel]. C’est ce que j’ai toujours aimé le plus. »
« J’aime bien entrer dans la course et avoir la pression tout de suite. Donc le fait d’avoir une séance d’essais libres avant les qualifications me plaît. Je pense que cela donne moins de chance aux gens de perfectionner leur voiture et d’éviter que la hiérarchie ne soit trop dépendante des F1. Cela fonctionne de ce point de vue. »
« Mais le point principal est l’impact sur les mécaniciens et les ingénieurs. Honnêtement, je ne pense pas que ce soit trop grave pour nous, les pilotes. Je ne pense pas que nous puissions nous plaindre. Ce sont les centaines de mécaniciens et d’ingénieurs que nous avons ici qui doivent voyager autant. Ce n’est pas sain pour eux. Ce n’est pas durable. Donc oui, le problème ne vient pas de nous. Ce n’est donc pas à nous qu’il faut poser la question. Les gens devraient plutôt s’occuper du reste de l’équipe. Et c’est un facteur limitant. Pas la question de savoir si nous pouvons monter dans la voiture tous les jours, parce que je pense que nous le pouvons, mais je pense que la priorité est de ne pas en faire trop pour eux, les mécanos. »
Comme ses compères, Sergio Pérez se soucie aussi du risque de burn-out dans le paddock, avec ces nouveaux formats plus stressants.
« Nous devons vraiment faire attention, avec 24 courses… la quantité de stress que ces événements imposent à nos mécaniciens est assez importante. Et en tant que sport, nous devons vraiment prendre soin de notre personnel, de nos mécaniciens. Parce que nous sommes vraiment à la limite. Je pense que c’est un point à prendre en considération. »
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