Brundle évoque les consignes d’équipe en Formule 1

Un débat relancé depuis dimanche

Par Franck Drui

1er juin 2017 - 08:29
Brundle évoque les consignes d'équi

L´issue du Grand Prix de Monaco fait beaucoup parler dans le paddock. La victoire de Sebastian Vettel force soit l’admiration, soit fait grincer des dents puisque c’était son coéquipier, Kimi Räikkönen qui était parti de la pole et qui a mené pendant longtemps la course.

Depuis dimanche, une des expressions les plus mal-aimées en Formule 1 est dans toutes les bouches : consigne d’équipe. Y en a-t-il eu ou non ? Le mystère reste entier à ce jour, même si une grande majorité des observateurs pense que Ferrari ne pouvait savoir à l’avance si Vettel pourrait creuser l’écart ou non avec des pneus plus usés.

Martin Brundle rappelle toutefois que la pratique des consignes est monnaie courante dans la discipline.

"Beaucoup d´équipes ont appliqué des consignes lors des dernières décennies, mais peut-être aucune n’en a autant usé que Ferrari," explique l’ancien pilote de F1.

"La pointe de vitesse naturelle de Michael Schumacher et son don de livrer des performances toujours au plus haut niveau, ont constamment relégué ses coéquipiers dans un rôle de 2e pilote – Eddie Irvine, Felipe Massa, Rubens Barrichello."

Mais les Rouges sont loin d’être les seuls à avoir eu recours à cette pratique, très difficilement acceptée par les pilotes… qui parfois osent désobéir.

"Il y a l’inoubliable affaire du ’Multi 21’ chez Red Bull, lorsque Sebastian Vettel n’a pas tenu compte de l’ordre de son équipe à Sepang en 2013 et qui est passé devant Mark Webber qui menait la course."

Toutefois, pour le Britannique, certaines consignes ont leur raison d’être.

"Bien sûr qu’en Espagne Mercedes a utilisé Valtteri Bottas pour donner du fil à retordre à Vettel. Hamilton a gagné. Pour moi, c’est logique que Toto Wolff chez Mercedes et Christian Horner chez Red Bull Racing n’ont pas fait tout un cinéma vis à vis de Ferrari après le GP de Monaco. Car tous les deux savent exactement que, tôt ou tard, ils seront aussi à nouveau dans la même position."

Brundle revient sur la situation qui fait tant débat ces derniers jours.

"Nous parlons ici du paradoxe de la situation : il fallait voir comment Räikkönen devançait Vettel. Si tu as la possibilité de maximiser ton avance en tête, avec Lewis Hamilton loin derrière dans le peloton, tu le fais et c’est tout. Mais Kimi n’y parvenait pas."

"Naturellement, je comprends l’objection : pourquoi donner une consigne, s’il y en a eu une, si tôt dans la saison ? Nous ne sommes qu’à la 6e course. Maisn pour moi, cela ne compte pas. Que tu marques des points décisifs à la 6e course ou à la fin de la saison, les points sont tout aussi importants."

"La question fondamentale reste donc pour moi de savoir si Ferrari a vraiment influencé le résultat à Monte Carlo. Contre question : qui aurait pu garantir que Sebastian Vettel – tout comme Daniel Ricciardo – auraient fait des temps aussi géniaux avec des ultrasofts usés, alors que leurs rivaux Verstappen, Bottas et Räikkönen avaient des gommes neuves ? Qui pouvait garantir qu’ils auraient le champ libre devant eux ?"

"Rester plus longtemps en piste était cette fois-ci un avantage – en sachant que les pneus se dégradent peu à Monte Carlo, que les écarts de temps au tour entre les ultrasofts et les supersofts est vraiment grand, et que c’est difficile de mettre tous ces pneus à température."

"Le tempo de Räikkönen, qui était en tête, a diminué. Pour moi, c’est clair : si Räikkönen avait pu tenir le rythme de Vettel, alors il ne serait pas resté aussi longtemps dans le trafic, et il aurait poursuivi Vettel comme son ombre, afin de lui faire peut-être commettre une erreur. Mais il n’avait pas la vitesse pour ça. Au final, la meilleure combinaison pilote-voiture a gagné. S’il y a eu une consigne de la part de Ferrari, on ne le découvrira jamais."

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