Deux Toyota TS030 hybrides au Mans

Le programme en détails

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25 janvier 2012 - 08:22
Deux Toyota TS030 hybrides au Mans

Toyota Racing a communiqué aujourd’hui plus de détails sur sa participation au prochain Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, et notamment sur son intention d’engager deux voitures lors de certaines épreuves.

La nouvelle écurie, basée dans les locaux de Toyota Motorsport GmbH (TMG) à Cologne, en Allemagne, fera ses débuts le 5 mai aux Six Heures de Spa-Francorchamps, deuxième manche de ce championnat.

Par la suite, Toyota Racing compte engager deux TS030 Hybrides aux 24 Heures du Mans (16-17 juin), sa participation à d’autres manches restant à confirmer.

Pour l’une des voitures, les noms des pilotes sont d’ores et déjà connus : Alex Wurz, Nicolas Lapierre et Kazuki Nakajima, et des pourparlers sont en cours pour finaliser la composition de la seconde équipe. De plus, l’Italien Andrea Caldarelli, de Pescara, rejoint l’écurie Toyota Racing en qualité de jeune pilote.

La TS030 Hybride succède aux TS010 et TS020 (GT-One), deux Toyota emblématiques qui se sont illustrées sur le podium du Mans dans les années 1990 - TS étant l’abréviation de Toyota Sport.

Toyota est le premier constructeur à confirmer l’engagement d’une motorisation hybride au Championnat du Monde d’Endurance FIA. Par cette démarche, le Groupe réaffirme son rôle de pionnier vis-à-vis de cette technologie qui équipe déjà 3,5 millions de véhicules Toyota et Lexus vendus dans le monde.

Conçu pour fournir des performances maximales, le groupe motopropulseur THS-R (Toyota Hybrid System - Racing) se compose d’un tout nouveau V8 essence atmosphérique de 3,4 litres et d’un système hybride équipé d’un super condensateur de stockage mis au point par Nisshinbo, partenaire officiel de l’écurie.

Les premiers essais de la TS030 Hybride permettront à l’écurie d’évaluer l’intérêt, dans le cadre du règlement actuel, du moteur électrique avant fabriqué par Aisin AW et du moteur électrique arrière développé par Denso, partenaire officiel. Pour les systèmes hybrides, ce règlement limite la récupération d’énergie à 500 kJ entre deux séquences de freinage, et son utilisation sur deux roues seulement.

À l’instar des modèles Toyota « full hybrid » du commerce, la TS030 Hybride récupère l’énergie au freinage et peut fonctionner en seul mode électrique, sans émissions et sans consommer la moindre goutte de carburant.

Un châssis LMP1 inédit, en fibre de carbone, a été développé et construit chez TMG, où la voiture a été assemblée en intégralité pour la première fois en prévision de ses premiers tours de roues, effectués sur le circuit Paul-Ricard HTTT du 11 au 13 janvier.

Lors des séances d’essais spécifiques sur la piste varoise, réalisées notamment de nuit, la TS030 Hybride a parcouru plusieurs centaines de kilomètres tout en faisant preuve d’un niveau de fiabilité et de performances impressionnant, à ce stade pourtant très précoce de son programme d’essais.

Alex Wurz et Nicolas Lapierre y ont poussé la TS030 Hybride dans ses retranchements, en compagnie d’Hiroaki Ishiura, japonais de 30 ans et pilote candidat, en perspective des courses où Toyota Racing engagera deux voitures.

Les autres partenaires officiels du programme Toyota Racing sont Zent, Aisin, Nippon Steel, Takata, Toyoda Gosei et Michelin.

Yoshiaki Kinoshita, Président de l’écurie : « Bien sûr, nous serions plus qu’heureux de remporter le Mans... C’est le rêve de tout concurrent. Mais nous sommes réalistes : nous savons qu’il faut poursuivre le développement et l’apprentissage pour être en mesure d’affronter des adversaires très coriaces. Notre objectif cette année ? Montrer le niveau de performances de la voiture, et particulièrement de sa motorisation THS-R. La technologie hybride étant fondamentale pour Toyota, il est important de la mettre à l’épreuve dans l’arène des sports mécaniques, car nous voulons prouver ses atouts potentiels, tant en termes de chronos qu’en économies de carburant. L’ensemble du personnel impliqué dans la conception, le développement et la préparation de la voiture - chez TMG comme à la Division Sports Mécaniques, au Japon - a travaillé d’arrache-pied pour parvenir à ce stade, et nous sommes tous très excités de ce retour sur les circuits. »

Pascal Vasselon, Directeur technique : « Les performances de notre TS030 Hybride reposent avant tout sur deux facteurs : l’aérodynamisme et le système hybride. Pour les motorisations hybrides, le règlement nous autorise à récupérer l’énergie au freinage afin de renforcer l’accélération en sortie de virage, et donc d’abattre de meilleurs chronos. Et à niveau de performances égal, un groupe motopropulseur hybride est moins gourmand en carburant. C’est donc une technologie tout à fait pertinente, que nous sommes impatients d’appliquer à l’endurance. Autre point clé du développement : l’obtention d’une efficacité aérodynamique. Pour l’optimiser, l’équipe TMG a beaucoup travaillé en combinant des essais en soufflerie et nos procédures ultramodernes de mécanique des fluides numérique (MFN - ou CFD en anglais, pour Computational Fluid Dynamics). À en juger par les retours positifs des premiers essais, nous avons là une très bonne base de départ sur laquelle nous allons travailler dans les semaines à venir. »

Hisatake Murata, Responsable du projet hybride : « Toyota travaille depuis des années sur l’application des systèmes hybrides aux sports mécaniques, et a énormément progressé. Nous nous sentons maintenant prêts à confronter notre technologie au test absolu en la matière : les 24 Heures du Mans. Bien entendu, l’intégration d’une motorisation hybride pose d’autres difficultés que celles d’un moteur "normal". Mais la technologie THS-R ayant été mise au point avec des partenaires tels que Denso, Aisin AW et Nisshinbo, elle fait partie intégrante du concept de la TS030 Hybride. Ce système permettra de récupérer jusqu’à 500 kJ entre les phases de freinage, une énergie que l’un des moteurs électriques - avant ou arrière - pourra convertir en performances. La technologie hybride de Toyota a déjà remporté une course d’endurance : les 24 Heures de Tokachi en 2007, et nous transposons maintenant sa dernière évolution - le THS-R - sur la scène mondiale des sports mécaniques. Nous sommes bien conscients de la difficulté technique, mais nous voulons relever ce défi. »

Alex Wurz : « La première fois que j’ai conduit la TS030 Hybride, c’était vraiment super : le simple fait de quitter le garage en mode électrique est complètement futuriste. Puis, quand on relâche l’embrayage et que le moteur thermique se met en marche, on a l’impression de retrouver un vieux copain ! Quand nous avons chaussé les slicks, j’ai perçu la très bonne adhérence de la voiture ; je pense donc que nous avons une bonne base et qu’il est possible d’en faire une voiture vraiment rapide. Je suis très heureux, mais étant aussi d’un esprit analytique, je sais qu’il reste encore beaucoup de travail. C’est vraiment bien de pouvoir collaborer avec tous les mécaniciens et les ingénieurs - l’écurie Toyota Racing est très internationale et elle fonctionne bien. Je m’y sens à l’aise car il est clair que tous sont de grands professionnels. »

Nicolas Lapierre : « Après les premiers tours de roues, ma première impression est positive : le châssis est vraiment évolué et le système hybride tourne très bien. La TS030 Hybride réagit bien au volant, en associant une réponse vive et efficace à un appui au sol impressionnant, ce qui donne au pilote un bon feeling. Ça n’a rien à voir avec tout ce que j’ai connu jusqu’à présent, car la philosophie est différente. Les premiers essais sont donc prometteurs, et nous avons vu le potentiel de la voiture à plusieurs niveaux. Il nous reste encore beaucoup à faire, mais je pense que nous aurons une voiture compétitive. Et comme nous partons d’une page blanche, c’est un challenge enthousiasmant. »

Kazuki Nakajima : « J’ai vraiment hâte de prendre le volant de la TS030 Hybride. J’en ai longuement parlé avec Alex et Nicolas pendant les premiers essais, et elle a manifestement un grand potentiel. Comme j’ai passé beaucoup de temps dans le simulateur de pilotage TMG, je me suis familiarisé virtuellement avec la voiture ainsi qu’avec le circuit du Mans, mais il est temps maintenant de passer au monde réel. C’est une grande chance pour moi, et j’attends avec impatience de pouvoir courir avec Toyota Racing en Championnat du Monde d’Endurance FIA. Ce retour au Mans avec une motorisation hybride est un enjeu de poids pour Toyota, mais c’est aussi pour tous les pilotes une véritable opportunité, et j’espère que mon expérience récente en Super GT me sera bénéfique. C’est formidable de faire partie de ce projet, et je suis très motivé pour la saison à venir. »

Toyota Racing en Championnat du Monde d’Endurance FIA :

C’est en 1983 que Toyota s’est engagé pour la première fois au Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, signant le début d’une longue participation dans cette discipline - dont plusieurs éditions des 24 Heures du Mans : treize, et trente-six voitures en lice au total. La marque est montée à trois reprises sur le podium - toujours sur la seconde marche - et, en comptant ces résultats, a terminé neuf fois dans les six premiers. En qualifications, Toyota s’est aligné quatre fois sur la première ligne, dont une fois en pole position. En 2012, la marque revient à l’endurance via le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, où elle engagera dans certaines manches un proto hybride LMP1 : la TS030 Hybride. Le châssis a été conçu et construit par Toyota Motorsport GmbH (TMG), siège de l’écurie et qui accueillait auparavant les écuries usine Toyota de Formule 1 et de Championnat du Monde des Rallyes. En 1998-1999, TMG s’était en outre chargé de la conception et de l’exploitation de la GT-One d’endurance, la TS020 Toyota. Tout en continuant de s’occuper des voitures d’usine engagées en sports mécaniques, TMG s’oriente maintenant vers la prestation de services techniques très pointus à des entreprises tierces, ainsi qu’à celles du Groupe Toyota.

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