Alonso et la F1 : 2017, la fin inéluctable de l’alliance McLaren-Honda

Une fiabilité désastreuse et des performances médiocres

Par Emmanuel Touzot

22 janvier 2019 - 17:54
Alonso et la F1 : 2017, la fin (...)

Durant l’hiver 2016-2017, Honda a reconnu que son premier moteur de l’ère moderne de la F1, développé en 2015 et 2016, était arrivé à son maximum en termes d’exploitation. C’est suite à cette constatation que le manufacturier a décidé de développer un tout nouveau bloc propulseur, malgré les progrès effectués par l’équipe en 2016.

Pour développer ce moteur, McLaren a donné des consignes au sujet du nouveau règlement au constructeur qui, de son côté, a expliqué ce qu’il comptait faire comme aménagements pour ce nouveau concept. Si cette version des choses est quelque peu réductrice, elle est la cause du désastre que seront les essais privés 2017 après cet hiver-là.

Lorsque Honda a livré les moteurs à Woking, pour les installer dans les nouvelles MCL32, les deux parties ont réalisé l’ampleur du problème, puisque la voiture n’était pas adaptée pour accueillir le bloc propulseur. Le retard pris suite à ce problème n’a pas été rattrapé et les essais privés ont été tout aussi catastrophiques, avec de nombreuses casses mécaniques et des performances en retrait par rapport à 2016 sur le plan du moteur.

Dès lors, aucun miracle n’a eu lieu avec quatre éliminations en Q2 pour débuter la saison pour Fernando Alonso. Un bilan terrible mais mitigé puisque pour son coéquipier Stoffel Vandoorne, la Q1 était impossible à passer dans le même temps.

La fiabilité fut totalement désastreuse en ce début de saison avec deux abandons, en Australie et en Chine. A Bahreïn, l’Espagnol terminait 14e, mais ne voyait pas la ligne d’arrivée, son moteur ayant lâché à trois tours du but. En Russie, il ne prenait même pas le départ, sa voiture rendant l’âme dans le tour de formation !

Le week-end en Espagne était une nouvelle fois le théâtre d’un exploit pour le local de l’étape qui se qualifiait septième et terminait 12e. S’il franchissait le drapeau à damier pour la première fois de la saison, il bouclait sa course à domicile à deux tours du vainqueur.

Absent à Monaco puisqu’il était parti disputer les 500 Miles d’Indianapolis, il revenait au Canada où, qualifié 12e, il était en route pour inscrire ses premiers points quand son moteur rendait l’âme à quatre tours du but, augmentant un peu plus sa frustration et ses déclarations assassines envers Honda.

Il fallait finalement attendre le Grand Prix d’Azerbaïdjan pour qu’il débloque son compteur 2017, lors de la huitième manche, avec une neuvième place. Malgré une élimination en Q1, il sauvait les meubles le dimanche, ce qui ne l’empêchait pas de vivre son pire début de saison depuis 2001.

Il lui faudrait attendre ensuite la Hongrie pour atteindre de nouveau la Q3, mais aussi les points. En Autriche, il se faisait percuter au départ tandis qu’en Grande-Bretagne, son moteur lâchait de nouveau. Qualifié huitième en Hongrie, il terminait le Grand Prix au sixième rang, profitant des bonnes dispositions du châssis de l’équipe anglaise.

Sans surprise, il s’agira là de son meilleur résultat de la saison. Durant la pause estivale, les tractations se multiplièrent pour faire partir Honda, Alonso faisant comprendre à McLaren qu’il ne prolongerait pas sa collaboration avec l’équipe s’il n’y avait pas de changement.

Après deux abandons en Belgique et en Italie, à cause d’une casse moteur et d’un problème de boîte de vitesses, McLaren annonçait finalement le départ de Honda et l’arrivée de Renault pour 2018. A Singapour et en Malaisie, c’est Vandoorne qui se distinguait avec deux septièmes positions. Alonso abandonnait à Singapour après avoir été victime collatérale de l’accident du départ, malgré une belle qualification, et terminait à la porte des points à Sepang.

De nouveau onzième au Japon, il abandonnait aux Etats-Unis suite à une nouvelle casse du moteur japonais. Il sauvait les meubles en fin de saison avec une dixième place au Mexique, une huitième au Brésil et une neuvième à Abu Dhabi.

Mais le rythme global de la McLaren n’était pas rassurant et seule l’arrivée de Renault laissait de l’espoir pour une saison meilleure après une campagne 2017 terminée au neuvième rang pour McLaren et au 15e pour Alonso, sa pire saison sur ce plan après 2001 et 2015.

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