WEC : Les enseignements à tirer d’un championnat tant désiré...

On peut avoir un plateau professionnel et rester proche du public

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26 mars 2012 - 12:42
WEC : Les enseignements à tirer (...)

Qui se souviendra en Europe que la Lola B12/60 du Dyson Racing partagée par Smith/Kane/Dyson s’est imposée parmi les concurrents ALMS (LMP1), la #016 terminant à une anecdotique 8ème place au scratch, soit quatre places derrière la meilleure LMP2 (HPD/Level 5). Si le paddock était digne d’un label Championnat du Monde avec des concurrents WEC placés à droite en entrant dans le paddock et ALMS à gauche, la clarté au niveau des classements avec deux championnats dans la même course n’a pas été sans poser de problèmes au niveau de la compréhension. En début de semaine, nous avons eu droit à un classement des essais pour l’ALMS et un pour le WEC. Pas très pratique pour s’y retrouver... Certes l’objectif est à terme que le WEC soit seul en piste, ce qui sera le cas dès Spa-Francorchamps, quoi que... On entend ici et là que l’European Le Mans Series pourrait venir grossir les rangs du WEC à Spa puis à Silverstone, la série européenne délaissant alors Zolder et Donington. Rien n’est confirmé à l’heure actuelle, mais disons que c’est dans les tuyaux. Si cela devait se confirmer, ce ne serait pas sans poser de problèmes pour certaines équipes, dont OAK Racing, présent dans les deux championnats avec les mêmes pilotes. En roulant en ELMS, Jacques Nicolet peut espérer vendre des Morgan 2012 LMP2, mais en réunissant WEC et ELMS, les concurrents LMP2 risquent d’être dilués parmi les LMP1 de pointe, à savoir Audi et Toyota. Idem pour les pilotes engagés aussi bien en WEC qu’en ELMS comme Stéphane Sarrazin. Le cas Bahrain n’est lui toujours pas régularisé, et il faudra attendre de savoir si la Formule 1 s’y rend dans les prochaines semaines pour en savoir un peu plus, même si la chaleur régnant dans le Royaume en septembre sera elle toujours bien là. Après un meeting, le World Endurance Championship a tenu ses promesses, avec une très belle présentation. On doit encore laisser du temps à l’association ACO/FIA pour prendre ses marques.

Le Championnat du Monde d’Endurance est bel et bien lancé. Après Silverstone, souhaitons que certains concurrents ne désertent pas la deuxième partie de saison qui comprend des déplacements lointains. Le Président de la FIA nous a martelé qu’il fallait laisser du temps au temps. « Il n’est pas question de faire la moindre comparaison à l’heure actuelle » nous a confié Jean Todt. On a bien senti que la question de redistribution des droits TV était un sujet sensible et pour que les équipes reçoivent des dividendes à l’instar de ce qui se fait en F1, il fallait pour cela en avoir les moyens. Il est donc trop tôt pour distribuer quoi que ce soit. Le spectateur, si passionné soit-il, peut parfois se poser bien des questions. Que répondre à ce fan américain nous interpellant devant les Lola-Toyota/Rebellion Racing aux couleurs Lotus, elles-mêmes face à une Lola B12/80 roulant sous la bannière Lotus LMP2. Il nous demande même si Nick Heidfeld est prêté par LRGP en Endurance. Pas facile de s’y retrouver pour le quidam...

A Sebring, pas de réceptifs imposants dans le paddock, si bien que même pour aller rendre une visite aux pilotes Audi, il faut se rendre sous la toile de tente, un peu comme dans un rallye régional. Tout le monde joue le jeu et on ne s’en plaindra pas. La proximité entre les équipes est de mise, et les outils passent d’équipes en équipes en cas de besoin. Tout est ouvert et le public se régale. Audi Sport ou JWA-Avila équivaut au même traitement. Dans une conjoncture économique difficile, il serait de bon ton de réduire les dépenses sur le « paraître ». Pour l’anecdote, 99% des équipes se restauraient sous deux chapiteaux à Sebring, si bien que l’on retrouve à chaque repas des pilotes de différentes écuries à la même table pour un déjeuner ou un dîner. Cela permet de discuter de tout et de rien, si bien que mercredi (journée sans roulage), nous avons dû boire dix cafés, prendre dix kilos à force de converser en mangeant un bout avec les uns et les autres. On est bien loin de tout ça en Europe et on ne peut que le regretter. Si vous voulez voir un pilote, il vous lance : « On déjeune ensemble ? ». Même durant la course, on les croise devant un bon plat de pâtes et il est facile de taper la discut’ devant une assiette. Il suffit aux fans d’attendre devant la tente et de repartir avec son autographe. Le public ne s’y est pas trompé avec 150 000 personnes présentes pour l’édition du 60ème anniversaire. On peut avoir un plateau professionnel et rester proche du public. C’est ça aussi le charme de l’Endurance ! A méditer...

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