Citroën Racing face à ses erreurs de management

Retour sur les décisions incompréhensibles qui ont mené à la situation actuelle

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9 septembre 2013 - 14:33
Citroën Racing face à ses erreurs (...)

Sur le toit du monde du rallye mondial depuis le début de son engagement en WRC au début des années 2000, Citroën Racing vit cette saison sa première crise sportive. Bousculée par Volkswagen, le malaise au sein de l’équipe française n’est visible que depuis quelques mois, même si son origine est plus lointaine.

Elle date précisément de la période de cohabitation entre Sébastien Loeb, aujourd’hui nonuple champion du monde, et Sébastien Ogier, jeune champion en devenir qui récoltera sans l’ombre d’un doute sa première couronne mondiale cette année.

C’était en 2011, et dès lors que la direction du groupe Citroën s’est immiscée dans le conflit en prenant activement le parti de Loeb, désavouant les tactiques de son directeur technique de l’époque, Olivier Quesnel. Du même coup, elle a perdu l’autre Séb, qui est bien parti pour écraser le championnat du monde de son talent ces prochaines années.

« Citroën lui a communiqué le temps à réaliser afin de se coller derrière moi au classement général. L’équipe a préféré aider Ogier à remporter ce rallye plutôt que m’aider à gagner au championnat. Une bonne information pour l’avenir… Désormais, on sait qui est le numéro un : c’est Ogier !, » s’était plaint Loeb lors de l’Acropole 2011.

La guerre des mots ne s’est pas calmée par la suite. Ogier réplique en Allemagne : « Comme d’habitude, Séb va pleurer et dire qu’il faut des consignes. » Juste avant d’exploser : « Je trouve ça petit que de signer un contrat en demandant d’être absolument le numéro un pour ne pas être attaqué. »

À ce moment là, il n’a plus beaucoup de considération pour Loeb, celui qui le faisait rêver quelques années auparavant. Ce même Loeb qui s’est définitivement octroyé les faveurs de Citroën en miroitant deux nouvelles saisons au volant de la DS3 WRC à ses dirigeants.

Mais voilà, le ’Roi’ de la marque aux chevrons ne tiendra pas parole, terminant sa carrière exceptionnelle sur un neuvième titre en 2012, mais n’osant pas rester affronter Volkswagen et son pire ennemi, Ogier, à plein temps lors de cette saison 2013.

Et on arrive à la situation actuelle. Après avoir cédé à tous les caprices de Loeb, Citroën va devoir démarrer le rallye de France 2013 sur trois roues ! Si l’équipe formée par Mikko Hirvonen et Dani Sordo n’a pas apporté les résultats souhaités cette saison, que dire des têtes pensantes de Citroën Racing, incapables de dire non à son fils unique ?

Même s’il évolue un voir plusieurs crans au-dessus d’Hirvonen et de Sordo, 4 rallyes dans l’année ne seront pas suffisants pour remporter le titre constructeurs. Et en raison de ces passages de l’équipe 1 à l’équipe 2, au gré des choix de Loeb, Sordo, vainqueur en Allemagne, prendra le départ de l’épreuve alsacienne dans la deuxième équipe.

Place nette doit être faite à Loeb pour son interim. Hirvonen étant nominé d’office tout au long de l’année, c’est un dernier croche-pied que le champion alsacien fait à son équipe en envoyant Sordo dans la troisième DS3 WRC, avant d’attirer Citroën dans l’anonymat d’un championnat du monde (WTCC) très peu concurrentiel depuis les retraits successifs de BMW, Seat et Chevrolet.

La mission de Sordo sera finalement de prendre le maximum de points à Volkswagen, sans pouvoir les comptabiliser pour l’équipe 1, celle qui se bat contre VW. Dommage, l’Allemagne et le double podium avait offert à Citroën une dernière chance de se rattraper.

Finalement, et une fois encore dans la gestion des pilotes de l’équipe, une belle erreur a été commise par Citroën au terme de la saison 2012. L’équipe française n’a en effet pas été capable de retenir celui qui crée le buzz cette saison chez M-Sport (Ford Fiesta RS WRC) : le Belge Thierry Neuville, actuellement 2ème du championnat alors qu’il effectue sa deuxième saison à ce niveau !

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