Bain de boue pour les Citroën DS3 WRC

Neuville piégé

Par Franck Drui

9 novembre 2012 - 20:13
Bain de boue pour les Citroën DS3 WRC

Détrempées par la pluie, les spéciales en terre du sud de la Catalogne constituaient un sacré challenge pour les concurrents du Rallye d’Espagne. Evitant tous les pièges de la journée, les équipages du Citroën Total World Rally Team sont bien placés pour la suite des hostilités.

Sébastien Loeb et Daniel Elena occupent la deuxième position, à 27’’2 du leader, tandis que Mikko Hirvonen et Jarmo Lehtinen pointent au quatrième rang.

Autrefois caractérisé par ses spéciales asphalte typées circuit, le Rallye d’Espagne est devenu la seule épreuve mixte du Championnat du Monde, avec une première étape sur terre. Après avoir disputé la spéciale qualificative sur cette surface, les pilotes avaient sélectionné leur ordre de départ lors d’une cérémonie organisée jeudi soir devant la cathédrale de Barcelone.

Tablant sur une météo sèche, tous les équipages souhaitaient s’élancer le plus tard possible afin de bénéficier d’une trajectoire dépoussiérée. En s’invitant au cours de la nuit, la pluie déjouait ces stratégies et provoquait les interrogations d’usage au moment du choix des pneumatiques. Dans le clan Citroën, les Michelin Latitude Cross à gomme tendre recueillaient tous les suffrages.

Dès la première spéciale, les DS3 WRC de Sébastien Loeb et Mikko Hirvonen se positionnaient dans le peloton de tête. Mais l’ES2 (Pessels) s’apparentait à une douche froide, avec 17 et 25 secondes concédées par le Finlandais et le Français. Malgré un scratch dans Terra Alta, la dernière épreuve de la matinée, Seb n’occupait que la quatrième place, une poignée de secondes derrière son équipier. « Les conditions étaient très difficiles, la trajectoire se creusait rapidement et les ornières se remplissaient d’eau », expliquait Mikko. « La voiture marchait bien et nous avions les bons pneus, mais je pense qu’il était difficile de faire mieux dans ce contexte. »

« Quand c’est comme ça, on ne peut pas attaquer. On roule comme on peut », renchérissait Sébastien Loeb. « Même en assurant, on peut tout de même se faire piéger. Nous avons vu pas mal de voitures arrêtées au bord de la route, cela nous signalait les endroits les plus piégeux… »

Après un arrêt à l’assistance de Salou, le rallye se poursuivait avec un second passage dans Pessels (26,59 km) et Terra Alta (44,02 km). Dans la première spéciale, Sébastien lâchait encore 17’’. Piqué au vif, il se montrait souverain dans le chrono suivant. En réalisant le meilleur temps, il s’emparait de la deuxième place, à 25’’ du leader. « J’ai pris beaucoup de risques », reconnaissait-il. « Je me suis fait des chaleurs, mais j’avais vraiment décidé d’attaquer pour ne pas me laisser distancer. L’objectif est atteint, avec moins d’une demi-minute de retard j’estime que je peux encore aller chercher la victoire. C’est un autre rallye qui va débuter demain sur l’asphalte ! »

Malgré son scratch dans la courte spéciale tracée sur le front de mer de Salou (ES6), Mikko Hirvonen ne masquait pas sa déception. Quatrième du classement général, il accusait un retard sur le leader supérieur à la minute : « Je n’ai pas trouvé la clé pour rouler vite dans ces conditions. J’ai essayé d’attaquer, mais je me suis fait tellement de chaleurs que j’ai préféré assurer. Il n’y avait aucun grip, c’était vraiment terrible. Je vais mettre tout cela derrière moi, car c’est un nouveau rallye qui commence demain. Il reste deux longues étapes à disputer et je pense pouvoir revenir sur le podium ! »

La journée s’est achevée par une longue assistance de 75 minutes, qui a permis aux mécaniciens de transformer les voitures en configuration asphalte. Après 150 km sur terre, 250 km de spéciales restent à parcourir.

NEUVILLE PIÉGÉ

Alors qu’ils avaient pris un départ prudent, Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul devaient se retirer dès l’ES2. Comme de nombreux autres équipages, les Belges étaient victimes des difficultés du parcours. « J’avais les quatre roues sur la route, mais le passage des voitures avait creusé la trajectoire et nous avons touché une pierre. Un élément du train avant a cassé puis la roue s’est arrachée. Je suis très déçu d’abandonner ainsi, sans avoir commis de véritable erreur », assurait le pilote du Citroën Junior World Rally Team. La DS3 WRC n°8 sera de retour en course demain, dans le cadre du Rally2.

Septièmes du classement général, Han Weijs Jr. et Bjorn Degandt ont quant à eux rempli leur contrat. « C’est une bonne journée, qui m’a permis de beaucoup apprendre », confirme le Néerlandais. « Je n’avais fait qu’un rallye sur terre humide auparavant, il était assez difficile de savoir quand attaquer. J’ai fait quelques petites erreurs, mais rien de grave. Je pense que ce sera un peu plus facile demain sur asphalte. »

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