24h du Mans : Analyse de la course en LMP2

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18 juin 2011 - 12:42
24h du Mans : Analyse de la course (...)

Greaves Motorsport déjoue les pronostics

La catégorie LMP2 est un peu le bon vin, c’est-à-dire qu’elle se bonifie avec le temps. Si on remonte quelques années en arrière, il fallait les chercher les LMP2 qui tournaient sur un double tour d’horloge sans rendre l’âme. Ce temps est révolu car sur les 11 LMP2 au départ, 8 ont vu l’arrivée (deux abandons sur sortie de piste). La diversité était de mise avec des ORECA 03, HPD, Zytek, Lola, Norma et OAK-Pescarolo. Qui aurait parié une pièce sur la Zytek 09SC-Nissan alignée par Greaves Motorsport ? Certainement pas grand monde ! Le team britannique a déjoué tous les pronostics pour s’imposer après la victoire décrochée au Castellet en ouverture des Le Mans Series. Le team pouvait compter sur l’expérience de Karim Ojjeh, la rapidité de Tom Kimber-Smith et la jeunesse de Olivier Lombard, ce dernier étant le plus jeune Français au départ. Le trio s’est attelé à faire sa propre course, sans se préoccuper de la concurrence et bien leur en a pris. A la régulière, il aurait difficile d’aller chercher la ORECA 03 du Team ORECA-Matmut, mais suite à l’abandon de la n°48, la Zytek a pris les commandes pour ne plus les lâcher. L’équipage a évité les embûches, même si Tom Kimber-Smith a fait une grosse frayeur à son équipe le dimanche matin en allant se planter dans le bac à graviers à la Chicane Dunlop. Par chance, le Britannique a pu repartir. Pour sa première expérience mancelle, Olivier Lombard repart ni plus ni moins avec la victoire. Le châssis Zytek a pour sa part prouvé qu’il était encore dans le coup.

Les ORECA 03 au rendez-vous

En début de course, deux autos sortaient du lot pour faire la course en tête, avec les ORECA 03 Signatech-Nissan et Team ORECA-Matmut. Sans une crevaison en début de course qui a bien retardé Franck Mailleux, la n°26 pouvait sans aucun doute jouer la gagne avec un équipage de choix. Soheil Ayari et Franck Mailleux n’avaient plus rien à prouver derrière le volant, ce qui n’était pas le cas de Lucas Ordonez. L’Espagnol a continué sa montée en puissance, en faisant des chronos tout à fait honorables pour un débutant et même mieux. Le moteur Nissan pouvait être une des incertitudes du team de Philippe Sinault et Didier Calmels, mais rien à redire sur ce plan. Idem pour le châssis ORECA qui est « au poil » comme nous l’a confié un pilote. Dès sa première année en compétition, la ORECA 03 est toujours aux avant-postes, avec pour le moment une victoire aux 1000 Km de Spa (TDS Racing). Il y a fort à parier que d’autres suivent très vite. Malheureusement pour Signatech-Nissan, une autre crevaison est venue enrayer la remontée du trio, qui s’est battu comme un beau diable.

Le Team ORECA-Matmut pouvait lui aussi s’imposer, sans une sortie de piste de David Hallyday avec des pneus pas encore en température. Le pilote chanteur a tenté de ramener l’auto à son box, mais en vain. Le petit matin a eu raison de la n°48, qui jusqu’à présent avait fait une course sans faille. Alex’ Prémat s’est mis dans le bain avec un quintuple relais en guise de départ, avant que Dominik Kraihamer ne prenne le volant pour plusieurs stints sans faille. L’Autrichien s’est vite acclimaté et n’a pas commis la moindre erreur. Retenez bien son nom car il y a de fortes chances pour que l’on entende parler de lui à l’avenir. Peu à son aise depuis le début de saison, Level 5 Motorsports est enfin monté sur le podium avec Bouchut/Tucker/Barbosa. La Lola-HPD a bien failli terminer au second rang, mais la ORECA 03/Signatech-Nissan a fait parler la poudre le dimanche matin. Après la déconvenue de Spa, Christophe Bouchut a retrouvé le podium manceau pour la quatrième fois, l’Isérois montrant qu’il fallait toujours compter avec lui. Idem pour Joao Barbosa, dont la pointe de vitesse est toujours là, malgré un tête à queue à la 14ème heure. Quant à Scott Tucker, il prouve qu’en roulant dans un tas de catégories lui permet de s’affirmer comme un bon gentleman driver. Level 5 Motorsports donne par la même occasion le 25ème podium manceau à Lola. Sur les deux HPD ARX-01d au départ, une seule a rallié l’arrivée. Pas de chance pour le Strakka Racing, vainqueur en 2010, dont l’auto s’est arrêtée à Mulsanne au milieu de la nuit sur un problème moteur. Pourtant, Watts/Leventis/Kane ont cravaché en début de course pour se maintenir dans le trio de tête, mais une sortie de piste au Tertre Rouge a retardé la n°42, avant de repartir au combat pour combler l’écart jusqu’à l’abandon. Après la grosse sortie à Spa de Mike Newton (touché par une Peugeot), RML voulait à tout prix un bon résultat dans la Sarthe et c’est finalement une belle quatrième place qui récompense les efforts de toute une équipe. On a pas chômé chez RML pour reconstruire une auto et ce résultat raisonne comme une victoire. Un des deux turbo a rendu l’âme faisant perdre 17 minutes à Erdos/Newton/Collins, avant un nouveau changement de turbo le samedi en fin de soirée.

Pas de 4ème podium pour OAK Racing

Avec deux OAK-Pescarolo, OAK Racing pouvait entrevoir un bon résultat, mais divers soucis mécaniques ont repoussé les deux autos hors du podium. La mieux classée est la n°49 de Charouz/De Crem/Nakano, dont le Team DAMS officiait en tant qu’assistance technique. Un podium tendait les bras au trio, mais des problèmes de boîte de vitesses ont freiné la progression de l’auto, si bien que l’équipage termine 5ème. .Une place de mieux était possible sans le bris d’une suspension dans le dernier tour. Quant à Barlesi/Da Rocha/Lafargue, ils coupent la ligne d’arrivée au 7ème rang, après une course sage émaillée de quelques pépins mécaniques, dont une sortie de piste pour Frédéric Da Rocha. OAK Racing n’est donc pas monté sur le podium pour la 4ème année consécutive. On retrouvera maintenant la n°35 en Intercontinental Le Mans Cup dès Imola. Pour sa seconde apparition au Mans, Race Performance faisait confiance à la ORECA 03, avec au final une 6ème place pour Frey/Rostan/Meichtry. Là aussi quelques pépins sont venus enrayer la course de la n°41, mais le trio de pilotes a assuré comme il le fallait en faisant une course sans faute. Place maintenant aux Le Mans Series, avec l’espérance de monter sur le podium avant la fin de saison, objectif tout à fait réalisable. La Norma MP200P a pour sa part terminé la course, mais sans être classée, pour seulement deux petits tours. Dommage pour le team Extreme Limite AM Paris qui peut toutefois se satisfaire de sa course, dans une catégorie ultra relevée. Le dernier abandon dans la catégorie a été pour la Lola B11/40 du Pecom Racing de Russo/Perez Companc/Kaffer. C’est une sortie de piste à 2h du matin qui a stoppé définitivement la n°39, après les premières heures passées dans le peloton de tête.

La catégorie LMP2 est devenue le repère des jeunes pilotes au talent prometteur : Barlesi, De Crem, Kraihamer, Lombard, Ordonez, Russo, etc... Une bonne partie d’entre eux vient de la Formula Le Mans, preuve de son rôle de filière Endurance...

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