24h du Mans : Analyse de la course en GTE-Pro

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17 juin 2011 - 12:42
24h du Mans : Analyse de la course (...)

Après Porsche en 2010, Corvette a remis les pendules à l’heure l’année de son centenaire. La victoire n’aura pas été facile pour le trio Beretta/Milner/Garcia puisque la Ferrari F458 Italia/AF Corse de Fisichella/Bruni/Vilander n’échoue qu’à 2.29 mn de la C6.R victorieuse. Olivier Beretta rafle son sixième succès sarthois, Antonio Garcia son troisième, alors que Tommy Milner (transfuge de BMW) remporte son premier trophée. Pourtant, la victoire semblait promise à la voiture sœur de Westbrook/Gavin/Magnussen, la n°74 ayant mené la course durant près de 16 heures, mais le Danois a été pris dans un accrochage fatal avec une Porsche en début de matinée. C’est alors la Ferrari/AF Corse qui prenait les rennes, mais à l’arrivée de la pluie, Antonio Garcia faisait parler la poudre en tournant plus vite que la F458, l’Espagnol prenant la tête au 283ème tour dans les Hunaudières. Malheureusement, le team a dû faire face à une indisposition de son chef de file, avec un Olivier Beretta malade au milieu de la nuit. Le sextuple vainqueur a d’abord été retardé lors de la première neutralisation où la C6.R se retrouvait derrière la mauvaise voiture de sécurité. Lors du second safety-car, Olivier à inhalé les gaz d’échappement de la voiture qui le précédait. L’équipe a donc ensuite décidé de lui laisser un peu plus de repos, avant de reprendre le volant. Cette sixième victoire de Corvette au Mans s’est faite sous les yeux pétillants de Mark Reuss, Président de GM North America, présent pour la première fois au Mans.

Sans des problèmes d’embrayage en fin de course, la Ferrari F458/AF Corse de pointe aurait certainement donné plus de fil à retordre à la C6.R n°73. Une chose est sûre, Giancarlo Fisichella prend de plus en plus de plaisir à rouler en Endurance, bien accompagné par les fines gâchettes Toni Vilander et Gimmi Bruni. Dominatrices depuis le début de saison de l’autre côté de l’Atlantique, les BMW M3 GT comptaient bien remporter pour la première fois les 24 Heures du Mans, un an après les 24 Heures du Nürburgring. Le début de course a permis de voir les M3 aux avant-postes, mais peu avant 19 heures, la n°55 de Farfus/J.Müller/Werner était retardée pour une réparation de carrosserie. La M3 a ensuite pu reprendre sa route pour se hisser au 5ème rang, mais à 2h30 du terme, Jörg Müller s’arrêtait à Mulsanne sur cardan cassé. La seule satisfaction du week-end pour Augusto Farfus aura été la naissance de son fils, dimanche à 13h17.

La seconde M3 confiée à Dirk Müller, Joey Hand et Andy Priaulx a pour sa part terminé sur la dernière marche du podium, à un tour de la Corvette. Dirk Müller aura le mérite d’avoir réalisé le meilleur chrono en course de la catégorie en 3.58.876. La n°55 avait quant à elle décroché la pole en 3.57.592. Pour la petite histoire, BMW Motorsport a félicité dans son communiqué de presse Audi Sport et Corvette Racing pour leurs victoires en LMP1 et GTE-Pro. Beau geste !

Et les Porsche me direz-vous... Sur les cinq 911 GT3-RSR au départ, quatre ont franchi le drapeau à damiers, sachant que la cinquième a abandonné sur sortie de piste au petit matin, avec celle de Alfaisal/Tandy/Miller. La rapidité des Porsche a été mise à mal cette année. A aucun moment, elles n’ont été capables de mener la vie dure aux autos de tête. On a tout de même vu celle du ProSpeed Competition (Holzer/Van Lagen/Goossens) dans les positions de tête brièvement en fin de journée. Pas mieux pour celle de l’équipe victorieuse l’an passé, avec Lieb/Lietz/Henzler (Felbermayr-Proton) qui n’a pris que la 5ème place, devant deux autres GT3-RSR. Accablée aux essais par une sortie de piste, la Porsche du Team IMSA Performance-Matmut n’a pas connu le moindre problème mécanique, tournant comme une horloge. Seule une escapade de Raymond Narac dans l’échappatoire à Mulsanne le dimanche matin aura donné quelques sueurs froides à l’équipe. Au final, la n°76 termine 5ème pour la seconde année consécutive. Patrick Pilet a une nouvelle fois montré sa pointe de vitesse, tout comme Nicolas Armindo qui prenait part à ses premières 24 Heures du Mans. Quant à Raymond Narac, on va finir par le rayer de la liste des gentlemen drivers. Malgré une sortie de piste en essais, le pilote Rouennais a repris confiance pour tenir son rang en course. Avec sa belle livrée by Troy Lee Design, la Porsche du Flying Lizard Motorsports pouvait compter sur un équipage de choix, avec Long/Luhr/Bergmeister, mais cela n’aura pas suffi. Les Porsche ont manqué de performance toute la semaine, face à une concurrence relevée. Fiables oui, mais pas assez rapides. Copie à revoir pour la marque allemande...

Dans le clan Ferrari, Luxuy Racing pouvait nourrir de gros espoirs avec la F458 Italia n°59 confiée à Ortelli/Makowiecki/Melo. Avec une telle dream team, les autres n’avaient qu’à bien se tenir, sachant que Risi Competizione apportait son soutien au team de Alexandre Repovic. En route pour un podium dès sa première participation, le team Luxury Racing a connu bien des déboires au petit matin avec ses deux autos arrêtées simultanément. Alors qu’il maintenait l’auto sur le podium, Stéphane Ortelli devait s’arrêter suite à des problèmes électroniques. Dommage car le trio était à classer parmi les plus rapides de la catégorie, avec un Melo en grande forme, un Ortelli au rendez-vous et un Mako toujours aussi rapide. Au même moment, la n°58 de François Jakubowski sortait de la piste au Virage du Karting. Les ennuis ont commencé dès la première heure avec Anthony Beltoise impliqué bien malgré lui dans le crash avec l’Audi de McNish. On ne peut rien reprocher au pilote Ferrari, qui s’est demandé ce qui lui arrivait avec une R18 TDI à droite et une à gauche. L’auto a pu reprendre la piste, mais les ennuis se sont poursuivis avec ensuite des pépins de suspension, puis de boîte de vitesses. Invité de dernière minute, Pierre Thiriet ne verra pas l’arrivée, mais gageons qu’il sera là l’an prochain en LMP2 avec le TDS Racing.

Deux au départ et une à l’arrivée... Tel est le bilan de Lotus Jetalliance. Qui aurait parié sur une Lotus Evora à l’arrivée ? Malgré quelques soucis de jeunesse, la n°65 de Mowlem/Hirschi/Rossiter a tourné comme une horloge pour finalement rallier l’arrivée au 22ème rang, 7ème en GTE-Pro, avec près de 4000 km bouclés. De quoi donner du baume au cœur à Claudio Berro et Jan Kalmar. En revanche, la voiture sœur a abandonné suite à accident au milieu de la nuit. Le début de course n’a pas été sans encombre avec un problème moteur qui a stoppé la Lotus au box durant une heure, avant un nouvel arrêt prolongé de 60 minutes pour un souci de triangle de suspension.

Les autres GTE-Pro n’ont pas été épargnées par les problèmes, avec plusieurs soucis à répétition pour la Ferrari F458/JMW Motorsport de Maassen/Bell/Sugden, qui a tout de même vu le drapeau à damiers au 8ème rang. L’Aston Martin Vantage/Jota Sport AMR n’aura pas eu cette chance avec un abandon en début de soirée sur moteur cassé. Même mal pour la Ferrari F458/Hankook Team Farnbacher peu après 4 heures du matin. Quant à la F458/AF Corse de Waltrip/Kaufman/Aguas, elle a rendu l’âme au petit matin sur différentiel cassé.

Nous terminerons cette analyse en se posant la question de savoir si les GT3 seront bientôt acceptées aux 24 Heures du Mans. Pour information, la plus rapide des Ferrari F458 Challenge a tourné en 4.05.825 en qualifications, soit devant cinq GTE.

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