Vasseur ‘ne ressent pas du tout la pression’, la 2e place toujours possible
Il ne veut pas de révolution sur les ingénieurs de course
La Scuderia Ferrari n’est que 4e aujourd’hui au classement des constructeurs ; et au Hungaroring, l’équipe rouge a ajouté, au manque de performance pure, des erreurs opérationnelles, notamment avec Charles Leclerc (arrêt aux stands de plus de 9 secondes).
Plus les jours passent, plus la Scuderia paraît sous pression. Et l’état de grâce de Frédéric Vasseur à la tête de l’équipe va sur sa fin, s’il n’est pas déjà terminé.
Pour The Race, Frédéric Vasseur s’est confié sur cette fameuse pression italienne, qu’on dit irrespirable à Maranello. Est-ce le cas encore plus aujourd’hui ?
« Je ne ressens pas du tout la pression exercée par la presse. Je ne la ressens pas du tout. »
« Peut-être que je viens d’une autre planète ! Mais je suis probablement le seul directeur d’équipe à ne pas avoir de Twitter ou d’Instagram. »
« Vous avez plus de pression parce que vous la ressentez partout chez Ferrari. Lorsque vous arrivez à l’usine le matin ou que vous la quittez le soir, il y a des gens à l’extérieur. Vous sentez la passion autour de l’équipe, c’est beaucoup plus important que partout ailleurs. »
Pourtant, Ferrari a bien déçu depuis le début d’année. Y a-t-il encore quelque chose à jouer cette année ?
« Nous avons commencé la saison avec de grandes attentes, mais nous avons très vite compris que ce serait difficile. La 2e place au classement des constructeurs est possible. Et le potentiel est là pour que nous nous battions pour la pole position. »
« Ce n’est pas un secret que nous avons un peu plus de mal lorsque les conditions sont un peu extrêmes en termes de vent. »
« Et parfois, on amène une évolution et la voiture rebondit. Mais ce n’est plus la situation de l’année dernière où la voiture était comme un kangourou. »
Ne faudrait-il pas abandonner le développement de la voiture 2023, pour se concentrer sur l’an prochain ?
« La meilleure façon de se préparer pour 2024 est de faire du bon travail en 2023. »
« Il est certain que la voiture ne sera pas une simple transposition et qu’elle ne sera pas complètement différente, car le règlement est très normatif. Et même si vous changez des composants, il s’agira toujours d’une évolution de celle-ci. Ce n’est pas comme dans le passé, où l’on pouvait prendre une voie complètement différente. »
« Une grande partie du développement sera transférable. Je pense que ce serait une erreur de dire que nous arrêtons maintenant et que nous nous concentrons sur un autre projet. »
Ferrari recrute « massivement »
Au-delà du département aérodynamique, on s’interroge aussi sur la qualité des ingénieurs de course de Carlos Sainz et surtout de Charles Leclerc - qui semble souvent agacé à la radio.
Est-un chantier prioritaire pour Frédéric Vasseur ? Changer les ingénieurs de course ?
« S’il était si facile de décider où faire un meilleur travail, nous l’aurions déjà fait. »
« C’est un long processus et nous devons le mettre en place, tout en soutenant les ingénieurs de course. »
« Mais le plus important est de se mettre d’accord sur le fait que nous devons nous améliorer. »
Sur la stratégie, le dernier Grand Prix en Hongrie a fait aussi apparaître quelques loupés. Frédéric Vasseur a déjà congédié Inaki Rueda, mais ne faudrait-il pas tout changer ?
« Nous sommes sur la bonne voie. Ce que j’apprécie vraiment, c’est que le muret des stands est calme, qu’il travaille dans une bonne ambiance, nous avons un bon processus avec des informations qui viennent de l’usine. »
« Si l’on veut recruter des gens, c’est une question de mois pour les postes les plus faciles et d’années pour les plus difficiles. »
« Nous avons commencé à recruter beaucoup. Massivement. C’est aussi un message que nous devons envoyer au paddock et à l’équipe : nous ferons de notre mieux dans tous les domaines. »
« La performance ne vient pas seulement de l’aérodynamique, elle doit venir de tout le monde. »
« Nous avons fait de bons progrès en termes de production, en accélérant la production d’évolutions, etc. Et la réponse de l’usine a été formidable. »
Pas de tensions entre les pilotes ?
Des tensions se font également naissantes entre Charles Leclerc et Carlos Sainz. Encore à Silverstone par exemple, Charles Leclerc reprochait à son coéquipier de l’avoir dépassé pendant les qualifications, ne respectant pas même le gentleman’s agreement entre coéquipiers.
Par-dessus le marché, Charles Leclerc comme Carlos Sainz commettent aussi trop d’erreurs - par exemple Leclerc est allé au-delà de la vitesse maximum dans les stands sur le Hungaroring.
Cependant pour Frédéric Vasseur, il n’y a pas le feu au lac.
« Une partie de la discussion consiste à essayer... non pas de les calmer, mais de comprendre leur approche. »
« Honnêtement, nous avons eu beaucoup de discussions. »
« Ils savent parfaitement quand ils font bien et quand ils font une erreur. J’accepte les erreurs des pilotes. Cela fait partie du jeu. Nous faisons des erreurs. »
« Le plus important est d’essayer de s’améliorer, pas de se battre pour les erreurs. Charles a une longueur d’avance et il fait un travail parfait. Mais il n’a pas besoin d’essayer d’aller trouver le dernier petit bout de performance. »
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