Technique F1 : Les secrets de la Ferrari F1-75
Une monoplace radicale et audacieuse
Avec Nicolas D.Z
La Ferrari F1-75 a jusqu’ici été une des monoplaces les plus marquantes, parmi celles déjà dévoilées pour la saison 2022 de Formule 1. En effet, elle présente plusieurs solutions techniques uniques, et dégage en plus l’impression d’avoir été énormément travaillée.
La F1 2022 de Ferrari porte de nombreux espoirs, après les progrès entrevus en 2021. La Scuderia espère désormais se mêler à la lutte pour la victoire, voire pour le titre, avec Charles Leclerc et Carlos Sainz. Pour y parvenir, le team a opté pour des parti pris techniques intéressants et plutôt audacieux.
L’aileron avant de la Ferrari F1-75
Première partie observée et première originalité pour cette Ferrari F1-75 : le nez est très pointu et va se fixer sur le plan horizontal le plus inférieur de la moustache. Celui-ci est en forme arrondie en son centre, pour déterminer le flux d’air et charger la partie centrale en appui.
On voit aussi cette volonté car les deux plans horizontaux de la moustache sont reliés juste en dessous du museau par une partie en carbone qui semble diriger le flux d’air.
Mais ce choix de charger en appui le centre de l’aileron se voit aussi sur le reste de la moustache. Au centre toujours, les plans supérieurs de l’aileron sont plutôt massifs et restent bien horizontaux, là où d’autres voitures présentent une forme ramenant la moustache vers le bas à cet endroit.
Globalement, l’aileron avant de cette Ferrari est plutôt plat, avec quatre dérives assez fines, et une partie réglable qui n’est pas très large. L’outwash est également bien visible par la finesse des plans horizontaux sur l’extérieur.
Le nez est d’ailleurs en deux parties. Le changement se fera en le démontant au niveau des suspensions, mais le bout du museau, où s’attachent les moustaches, est séparé de la partie plus en retrait. Cela pourrait permettre à Ferrari d’apporter des modifications radicales si besoin au niveau de la moustache, sans avoir à refaire l’ensemble des crash-tests liés à la partie avant.
Le nez possède enfin une autre curiosité, puisque l’entrée d’air au bout de celui-ci est une prise d’air NACA. Ce concept issu de l’aviation, que l’on retrouve notamment sur des supercars comme la Ferrari F40, épouse les formes du museau. Une telle forme peut aussi optimiser l’efficacité de cette ouverture.
Les suspensions avant de la Ferrari 2022
Les suspensions avant de la Ferrari F1-75 sont plutôt conventionnelles, avec une solution à poussoirs. La différence majeure se situe dans le positionnement de la biellette, qui n’est pas alignée avec les triangles.
Si cela a pour effet négatif d’obstruer le flux d’air qui passe à cet endroit, cette configuration peut aussi aider à créer de l’appui et à diriger le flux d’air vers les pontons, dont l’entrée est située très haut sur la voiture.
Au niveau des écopes, elles sont de taille limitée, comme sur toutes les autres monoplaces. Leur positionnement s’effectue entre la biellette de direction et le triangle inférieur.
Les déflecteurs et pontons de la Ferrari F1-75
De nouveau, la Ferrari s’illustre par rapport à la concurrence. Les entrées d’air sont plutôt volumineuses, mais très fines sur la partie haute des pontons. Ceux-ci sont assez larges sur leur partie avant, avec simplement une partie basse sculptée pour diriger l’air vers l’arrière.
Les déflecteurs sont plutôt classiques avec des entrées massives pour les tunnels qui composent le plancher, là où se crée la majorité de l’effet de sol de la voiture.
Les pontons s’élargissent dans leur partie inférieure pour présenter un flanc plat, où se situent certainement les radiateurs. La partie supérieure des pontons est, quant à elle, unique. Comme l’Aston Martin AMR22, la F1-75 possède des ouïes, mais les intègre à des formes radicales.
Les deux ensembles d’ouïes se retrouvent dans un ponton très sculpté, creusé dans sa partie supérieure. Il est difficile de savoir si Ferrari veut limiter la traînée provoquée par les ouïes, ou simplement rediriger l’air chaud sortant de ces dernières.
Le capot moteur de la Ferrari F1-75
Dans le prolongement de ces pontons sculptés, le capot moteur possède lui aussi des ouïes, puisque celles-ci se prolongent jusqu’au milieu de l’aileron de requin. On voit d’ailleurs que ce dernier est plutôt important en taille.
Le moteur a également beaucoup évolué chez Ferrari, et la Scuderia semble en avoir profité pour abaisser le centre de gravité de sa monoplace, et pour intégrer au mieux son moteur au nouveau châssis 2022.
La prise d’air et les deux dérives verticales qui l’entourent, au-dessus du pilote, sont finalement les deux seules pièces qui semblent héritées des devancières de cette nouvelle Ferrari.
Les suspensions et l’aileron arrière de la Ferrari F1-75
La configuration suit ici une logique implacable, avec des suspensions à tirants à l’arrière, ce qui est la configuration majoritaire choisie par les équipes cette année.
L’aileron arrière de la Ferrari a pour originalité de présenter un plan supérieur plus large que certaines équipes. Il s’agit de la partie mobile du DRS, qui pourrait ainsi faire gagner en vitesse lorsqu’il est ouvert, tout en amenant davantage d’appui en position fermée.
Le support d’aileron est un double mât, et la partie inférieure de l’aileron possède deux plans horizontaux qui dirigent l’air provenant des pontons. Le diffuseur semble plutôt simple, de ce que l’on a pu voir, mais ces parties restent encore plutôt secrètes.
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