Stella réfute toute ‘domination’ de McLaren F1 et confirme les difficultés de Norris
Il n’exclut pas de nommer un numéro 1 si besoin

À Bahreïn en essais libres, la McLaren F1 a quasiment assommé la concurrence, avec une demi-seconde d’avance d’Oscar Piastri sur George Russell, le 3e et premier pilote non-McLaren le mieux placé.
En tête au classement des constructeurs, l’équipe de Woking semble avoir toutes les armes pour se succéder à elle-même cette année.
« La MCL39 est clairement une voiture compétitive. Elle est plus rapide que celle de l’an dernier, qui était déjà rapide et fiable » a admis Andrea Stella, le directeur d’écurie.
Stella rappelle que cette performance, McLaren F1 est allée la chercher avec les dents, en travaillant d’arrache-pied pendant des mois et en prenant des risques.
« Nous avons dû faire preuve d’innovation et de courage pour revoir quasiment l’intégralité de la monoplace. Je ne remercierai jamais assez les femmes et les hommes de McLaren qui ont rendu possible cette performance que nous nous étions fixée comme objectif. »
McLaren F1 est bien partie pour pourtant écraser la concurrence à Bahreïn ce week-end, mais Andrea Stella va bien sûr relativiser l’avantage aperçu jusqu’ici.
« C’est intéressant, car pour moi, Bahreïn est justement le circuit le plus difficile pour McLaren dans cette première partie de saison. »
« Pendant les essais hivernaux, je ne suis pas certain que nous ayons montré un quelconque avantage sur les premiers tours. La seule chose positive, c’est que la voiture ménage bien les pneus – ce que nous n’avons pas pu exploiter à Suzuka, circuit à très faible dégradation. »
« Ici, la dégradation est élevée, surtout sur l’arrière, donc cela pourrait être notre force. Mais pour en tirer parti, il faut bien se qualifier, ne pas rester coincé dans le trafic. Et puis dans cette configuration dominée par les virages lents, je ne suis pas sûr que McLaren ait un quelconque avantage. »
On l’aura compris, Andrea Stella demeure bien sûr prudent et se méfie de Red Bull, Ferrari, Mercedes F1 et consorts.
« Oui, les écarts restent très faibles. Si on regarde la qualification en Chine, c’était un peu aléatoire. Au Japon, nous avons été battus en qualifications, et aussi en course. Nous devons donc rester réalistes sur notre niveau de performance. »
« J’entends parfois parler de domination, ce qui me semble déplacé – et parfois ces mots viennent de nos concurrents. Chacun connaît les codes : on met la pression sur les autres. Mais nous restons calmes. Nous savons que nous devons travailler dur pour exploiter le potentiel de la MCL39 et continuer à l’améliorer. »
Il est vrai qu’au classement des pilotes, Max Verstappen est revenu à un point seulement de Lando Norris en gagnant à Suzuka. Le Japon a-t-il servi d’électrochoc à une équipe McLaren F1 trop sûre de sa force ?
« Comme je viens de le dire, nous n’avions pas besoin d’électrochoc, parce que nous ne dormions pas – et nous ne rêvions pas non plus. »
« Nous étions parfaitement conscients que si nous ne tirions pas le maximum de la voiture, nous serions battus. Et si nous y parvenions, nous pouvions gagner… de très peu. C’est le genre de discours que nous avons en interne. Le reste, à mon avis, est un récit construit à l’extérieur, mais qui ne reflète pas les chiffres que nous voyons. »
Stella confirme les difficultés de Lando Norris avec le pilotage
Grande différence cette année : Oscar Piastri semble s’être rapproché de Lando Norris, même sur un tour. L’an dernier rappelons que Lando Norris avait battu 21 à 3 son coéquipier en qualifications.
« Oui, vous avez raison. On constate qu’Oscar a gagné en confiance en qualifications. Il parvient à mieux tout assembler. »
« On voit un Oscar plus fort – et un Lando toujours très fort. Mais ce que je vois surtout, en observant encore beaucoup la télémétrie, ce sont deux pilotes qui se poussent mutuellement et s’inspirent l’un de l’autre. En EL1, par exemple, leurs points forts sont presque complémentaires. »
« Cette synergie permet une élévation du niveau général. Et c’est peut-être ce qui a le plus changé. La performance vient certes de la voiture, mais aussi de leur capacité à tirer le meilleur d’eux-mêmes. »
Lando Norris a lui-même admis que sa McLaren F1 était difficile à conduire et à adapter à son style de pilotage.
« Vous avez raison » confirme Andrea Stella. « Il y a effectivement une phase particulière dans la conduite de la voiture qui ne met pas Lando complètement en confiance. »
« Nous avons très bien identifié de quoi il s’agit. Il ne serait pas opportun de partager les détails, mais pour cette course, nous avons apporté quelques ajustements à la voiture – en revenant à certaines solutions censées améliorer la prévisibilité en lien avec les entrées de Lando. »
« C’est donc un week-end intéressant aussi de ce point de vue, et nous avons hâte de voir ce que nous allons apprendre. »
Lando Norris a aussi critiqué la stratégie de McLaren F1 à Suzuka, qu’il a trouvé trop prudente. McLaren F1 ne doit-elle pas aussi progresser sur ce point selon Andrea Stella ?
« Si on prend Suzuka comme exemple, je pense que nous n’aurions pas abordé cette course très différemment, même si elle avait eu lieu à un autre moment de la saison. »
« Sauf, peut-être, si c’était la dernière course de l’année et que les championnats se jouaient là – alors on pourrait tout tenter. Mais en début de saison, on évite ce genre d’agressivité. »
« Et puis, il faut rappeler que les inconvénients d’une stratégie agressive peuvent être très coûteux. Oui, le contexte de début de saison a une influence, mais ce n’est pas fondamentalement ce qui guide notre approche. »

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