Steiner : Il y a ’toujours quelque chose’ qui arrive à Haas F1
"Nous ne cherchons pas les rebondissements"
Günther Steiner a compilé les mémoires de son année 2022 dans le livre ’Surviving to Drive’, sorti en France le 10 mai chez Talent Éditions. En marge du Grand Prix de Monaco, le directeur de Haas F1 s’est confié au sujet de l’année 2022.
Nous l’avons interrogé sur le fait qu’un tel livre aurait moins d’intérêt en 2023, avec une saison plus calme pour Haas, qui a marqué trois fois des points en cinq courses et vit un début d’année dans une bonne ambiance avec Kevin Magnussen et Nico Hülkenberg.
"Cela pourrait être moins intéressant, mais il y a toujours des choses à dire" a déclaré Steiner dans une interview exclusive pour Nextgen-Auto. "Jusqu’ici, c’était une saison calme, mais on a un nouveau pilote, et il y toujours quelque chose à dire."
"J’apprécie ce que je fais, et je ne pensais pas que quelqu’un pourrait être intéressé, car c’est une chose que je fais avec plaisir. Et il y a eu beaucoup de choses l’an dernier, c’est bien plus calme cette saison. Nous n’avons pas eu de problèmes… pour l’instant ! Ne me portez pas la poisse !"
L’accident de Grosjean a été "un réveil brutal"
Haas F1 a connu son lot de problèmes depuis sa création, entre les déboires avec Rich Energy, l’accident de Romain Grosjean à Bahreïn en 2020 (photo), ou encore la relation embarrassante avec Uralkali début 2022, lors de la guerre en Ukraine. Steiner admet que son équipe a un chat noir, et qu’il a l’impression d’être accablé.
"Je plaisante souvent car il y a toujours quelque chose qui nous arrive. C’est très étrange à dire, il y a toujours des drames autour de nous. Mais nous n’essayons pas de créer ces rebondissements, imaginez ce que ce serait si nous cherchions à en créer ! Au contraire, nous cherchons à les éviter, et nous sommes actuellement dans une bonne situation."
"Mais vous avez mentionné l’accident de Romain en 2020. Tout allait bien, la voiture n’était pas bonne mais les choses se passaient bien, et il y a ensuite eu cet accident. Wow… c’est un réveil brutal. Donc il y a toujours quelque chose. Mais ça n’arrive pas tout le temps à Haas… je dirais que 50 % arrive à notre équipe !"
Le projet de Steiner, mais Haas "mérite" sa reconnaissance
Au début du livre, Steiner raconte la genèse de Haas F1, et l’on découvre que c’est un projet qu’il a mené entre 2011 et 2016, sur les cendres d’US F1, avec la volonté de faire une équipe 100 % américaine.
Son projet a finalement pris le nom de Gene Haas lorsque ce dernier a décidé d’investir, et le rôle de Steiner dans sa création est parfois sous-estimé. Mais compte tenu des risques que prend Haas, Steiner ne sent pas qu’il devrait avoir plus de reconnaissance.
"Je ne dirais pas ça. Il mérite cela car il a mis énormément d’argent dedans. J’ai eu l’idée, mais ce sont ses risques et sa vision. Et quand on voit où on a commencé, à une époque où l’on pouvait acheter une équipe pour une livre Sterling… rappelez vous de Manor Racing, c’était en vente pour une livre symbolique."
"Et la valeur est maintenant immense, et nous le savons maintenant, mais il ne le savait pas à l’époque. Il a pris des risques complets, et c’est bien que son nom soit sur la voiture. De mon côté, je n’ai pas besoin d’avoir mon nom dessus."
"Si vous avez un business de ce genre, vous devez être sûr de pouvoir l’assumer financièrement, malgré les problèmes. Il m’a dit ‘je peux mettre tant chaque saison’ dès le début, et il m’a dit qu’on devait respecter cela. Mais je dois le remercier de m’avoir offert l’opportunité de faire ce que j’aime."
"Il y a beaucoup de gens qui pourraient avoir du succès mais qui ne trouvent pas la bonne personne pour les soutenir, et je dois lui donner le crédit pour cela. Car si tout se passe mal, je m’en vais simplement, et tout va bien pour moi. Mais si tout va mal, il va perdre une chiée d’argent !"
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