Norris a ‘galéré’ en Chine pour se sentir à l’aise dans sa McLaren F1
Une 2e place finalement bonne à prendre à Shanghai

Ces points intermédiaires compteront sûrement beaucoup en fin d’année : Lando Norris n’avait pas le rythme pour s’imposer face à son coéquipier, Oscar Piastri, à Shanghai ; mais il aura assuré les 18 points de la deuxième place. Sans qu’il ne méritât forcément beaucoup plus.
« Oui, c’était difficile » confirme le pilote McLaren F1.
« Je suis juste satisfait du résultat, pour l’équipe. Le 50e doublé de McLaren, c’est un sacré accomplissement, donc je suis déjà heureux d’en faire partie, et Oscar a fait une super course. »
Ce Grand Prix donne raison aux commentaires récents de Lando Norris, qui affirmait que le style de pilotage de la McLaren F1, très pointue, ne lui convenait pas…
« Je suis content au vu de la difficulté de mes derniers jours et de combien j’ai galéré pour simplement être à l’aise et comprendre comment piloter la voiture. Atteindre le rythme que j’ai eu, que je pense avoir été très solide, c’était bien mieux que ce à quoi je m’attendais. Je n’étais pas du tout confiant, j’étais vraiment inquiet de galérer encore autant, honnêtement. Mais très satisfait de savoir à quel point j’ai progressé, du point de vue de la voiture et de mon pilotage. Ce dimanche a été une journée beaucoup plus solide, donc je suis content de voir que j’ai des réponses à mes difficultés, et ça me rend heureux. Mais bien sûr, je suis encore plus heureux pour le doublé de l’équipe. »
Entre le sprint et les qualifications pour le Grand Prix, Lando Norris a changé de réglages et a semblé soudain bien plus à l’aise (l’inverse de la trajectoire de Lewis Hamilton par exemple).
Norris peut-il détailler la direction de ces changements ?
« Ça, c’est le genre de choses que l’équipe connaît, mais probablement personne d’autre. Mais on a fait pas mal de changements. Des ajustements évidents, pour améliorer l’avant de la voiture. Je ne peux tout simplement pas piloter une voiture sans avant. Enfin, je peux, mais j’ai du mal. Et ces derniers jours, la voiture était trop sous-vireuse, tout simplement — je ne peux pas en tirer le maximum dans ces conditions. Je pense qu’on a tous les deux beaucoup souffert de ça durant le sprint, et nos performances en course montrent qu’on a tous les deux été bien meilleurs que la veille. »
« On continue encore, en tant qu’équipe, à comprendre cette voiture, ses limites, et comment en tirer le meilleur. Mais pour moi, notamment sur les longs relais et même sur les courts, je n’étais pas du tout aussi confiant que je l’aurais souhaité. Je n’avais pas les sensations nécessaires pour performer. Ce dimanche, c’était bien mieux, avec une bien meilleure compréhension. Donc oui, on a fait quelques réglages mécaniques et aérodynamiques, et c’était bien meilleur en course. Je suis content. »
Lando Norris a failli perdre très gros à cause des freins
Lando Norris aurait pu perdre la 2e place de la course (George Russell a fini à 1,5 seconde de lui), et même aurait pu abandonner, en fin d’épreuve : car il a failli voir ses freins totalement dérailler, sa pédale devenant de plus en plus ‘longue’. Qu’est-ce qui a causé ce problème ?
« Je pense que ça a commencé assez tôt. Mais on a toujours une certaine tendance avec les freins à ce qu’ils deviennent un peu plus longs. Je crois que l’équipe m’a caché les choses, parce qu’ils ont vu le problème apparaître bien plus tôt et savaient que ça allait devenir un souci. Mais les dix derniers tours, j’étais vraiment nerveux à l’idée de simplement finir la course, car c’était flagrant à quel point ça empirait à chaque tour, à chaque zone de freinage. Ce n’est vraiment pas une sensation agréable dans la voiture, quand tu t’attends à une pédale de frein solide… et qu’il n’y a rien, qu’elle part jusqu’au plancher. Ça ne te donne pas beaucoup de confiance, surtout sur un circuit rapide comme celui-là. »
« Donc on a eu de la chance, tout simplement, de finir la course, et de finir devant George. On a été très chanceux. Je pense que sur les deux derniers tours, j’étais à 3 ou 4 secondes plus lent, voire plus. C’était une fin de course difficile, et j’aurais aimé pouvoir attaquer un peu plus, essayer de donner du fil à retordre à Oscar, mais non. Il faut qu’on comprenne ce qui s’est passé et s’assurer que ça ne se reproduise pas. »
Lando Norris n’est-il pas inquiet avant Suzuka ? Si ce problème se reproduit sur un circuit ultra-exigeant sur les freins, ce sera la catastrophe…
« J’espère vraiment que non ! Non, on ne s’y attendait pas du tout. Je pense que c’est un souci qui n’aurait tout simplement pas dû survenir. Il s’est aggravé rapidement, probablement plus vite que ce que l’équipe pensait en l’observant. Je crois qu’ils l’ont vu apparaître juste après la mi-course, mais ensuite ça s’est vraiment accéléré. Donc quoi que ce soit, je ne sais pas, mais c’est devenu critique dans les cinq derniers tours. C’est un problème qui ne devrait pas arriver, tout simplement. Et je suis sûr qu’ils vont chercher à comprendre et à faire en sorte que ça ne se reproduise pas. »
L’émulation entre les deux pilotes McLaren F1 semble parfaite pour le moment : Lando Norris et Oscar Piastri ont même coopéré entre le sprint et les qualifications pour trouver les meilleurs réglages possibles, a commenté Andrea Stella.
« À part Ferrari, je ne pense pas qu’il y ait une autre équipe où les deux pilotes se poussent mutuellement autant que nous » confirme Lando Norris. « Et pour nous, c’est un énorme avantage. Même si tout le monde a la même voiture, une équipe avec deux pilotes qui se challengent l’un l’autre battra toujours une équipe avec un seul pilote performant. »
Lando Norris vise ensuite peut-être Red Bull, où Liam Lawson est en totale perdition…
« On a une super voiture, une super équipe, mais surtout deux pilotes qui se tirent vers le haut plus que n’importe quelle autre équipe. Et ça, ça prime même sur le meilleur pilote du plateau. C’est l’un de nos plus gros atouts pour l’instant : cette capacité à apprendre l’un de l’autre. Comme Oscar l’a dit, on a des styles de pilotage différents. Il veut certaines choses sur la voiture, moi d’autres. Mais en général, nos approches convergent, et on veut les mêmes choses au final. »
« La capacité d’Oscar à s’adapter à un circuit comme celui-ci a été impressionnante, et c’est clairement un domaine où j’ai eu plus de mal. Je déteste le sous-virage. Presque autant que les freins qui ne fonctionnent pas. Et c’est ce qu’on a eu ce week-end. Dès qu’on a mis les pneus durs, mon rythme s’est amélioré car j’avais enfin un peu d’avant. Mais oui, j’ai beaucoup appris ce week-end d’Oscar et de sa faculté à s’adapter à différentes situations. On va continuer à tirer parti de ça, parce que c’est ce qui nous permet de battre toutes les autres équipes pour l’instant. On a une super voiture et deux pilotes incroyables. Et Zak. »

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