Les femmes ont toute la ‘force’ nécessaire pour arriver en F1 selon Coulthard

Du bullshit de prétendre le contraire

8 mars 2025 - 13:47
Les femmes ont toute la ‘force' nécessaire pour arriver en F1 selon Coulthard

Qui succédera à Leila Lombardi et deviendra la deuxième femme à inscrire des points en F1 ? Pour le moment, malgré les efforts consentis par le sport, avec notamment le lancement de la F1 Academy, nous en sommes loin, voire très loin.

Il y aurait de quoi être pessimiste aujourd’hui. Mais la question, pour David Coulthard, ce n’est pas ‘si’ une femme redeviendra un jour titulaire en F1, mais ‘quand’.

« Bien sûr que cela arrivera. Sans aucun doute » confie l’ancien pilote McLaren F1, qui chapeaute le programme More Than Equal, soutenant l’accès des femmes dans le sport auto.

Certaines critiques, jusqu’à des femmes elles-mêmes comme Jamie Chadwick (voir notre article) estiment que des femmes font pourtant face à des limites physiques très difficiles à franchir, en raison de l’inadaptation des monoplaces F2 ou F3.

Un argument que David Coulthard rejette catégoriquement.

« C’est du pur bullshit de dire que les femmes n’ont pas la force nécessaire pour y arriver. »

« Toute personne qui ne s’entraîne pas n’a pas ce qu’il faut pour performer en sport automobile – qu’elle soit un homme ou une femme. »

« Une personne non entraînée n’a pas la force de faire quoi que ce soit. »

« J’ai 53 ans et je ne serais pas capable de piloter une F1 rapidement plus de dix tours dans ma condition physique actuelle, maintenant que j’ai dépassé mon pic de forme. »

« J’ai dû m’entraîner comme un athlète, deux fois par jour, avec un coach, pendant des années pour être capable de faire mon travail. »

« Il n’y a aucune raison physique qui empêcherait une femme d’y arriver. »

« Nous savons exactement ce qu’il faut pour être suffisamment fort physiquement en tant que pilote de course, et toutes les données montrent que les femmes rentrent confortablement dans cette catégorie de performance physique. »

Le chrono, seul juge de paix

Pour Coulthard, la question n’est donc pas celle du genre, mais simplement celle-ci : est-on rapide ou pas ?

« En fin de compte, c’est le chronomètre qui décide. »

« Soit vous êtes capable de faire un tour rapide, soit vous ne l’êtes pas. »

« Et si ce n’est pas le cas, comme je le dis à mon fils, vous pouvez rejoindre la longue liste de ceux qui trouvent de bonnes excuses pour expliquer pourquoi ils n’ont pas fait un certain chrono – c’était à cause de ci, à cause de ça… »

« Le sport, c’est délivrer une performance. »

Y aurait-il aussi toujours du machisme de la part des équipes ? L’ancien pilote McLaren F1 ne le croit pas.

« Ce n’est pas une opinion de ma part de dire qu’il y aura une femme en F1, c’est un fait, mais je ne peux pas vous dire qui ce sera pour l’instant. »

« Je vous assure que chaque équipe de F1 signerait immédiatement une pilote si elle pensait qu’elle en était capable. »

Un programme en hommage à sa sœur disparue

Le programme More than Equal, qui soutient de jeunes femmes pilotes et que dirige David Coulthard, est aussi un hommage à sa sœur, Lynsay, tragiquement décédée en 2013.

« Ma sœur faisait du karting. »

« Elle était rapide, talentueuse, elle gagnait des courses, mais elle avait six ans de moins que moi et a commencé à courir à huit ans. »

« Quand je suis passé en monoplace, j’ai été signé par Paul Stewart Racing, puis testé par Williams à 18 ou 19 ans. »

« À partir de là, je suis parti sur un véritable tapis volant vers les compétitions européennes et, quelques années plus tard, je suis devenu pilote de F1. »

« Elle, elle n’a simplement jamais eu le soutien. Elle a fini par arrêter la course. »

« J’en ai beaucoup parlé avec elle, et elle ne m’en a jamais voulu. »

« Mais je ressens toujours qu’elle n’a pas eu sa chance. »

« Je ne peux pas dire qu’elle aurait forcément été pilote de Formule 1 – qui sait ? »

« Mais ce dont je suis sûr, c’est qu’elle avait assez de talent pour en faire une carrière professionnelle. »

« Ma conviction que les femmes peuvent rivaliser en sport automobile ne repose donc ni sur un sentiment de culpabilité, ni sur une idéologie. »

« Je m’investis dans la croissance du sport féminin en mémoire de ma sœur – qui n’a pas eu les opportunités que j’ai eues, parce que notre famille ne pouvait pas nous soutenir tous les deux. »

« J’ai eu l’élan, elle non. Je me suis toujours dit qu’elle n’a jamais eu sa chance, alors j’ai investi du temps, des efforts et de l’argent, non pas sur une personne en particulier, mais sur un programme scientifique et structuré, fondé sur des données concrètes. »

« Je crois que les femmes peuvent concourir à armes égales en sport automobile, mais nous n’avons tout simplement pas encore eu de femme avec un talent exceptionnel. »

« Et c’est cette quête de l’exceptionnel qui pousse les équipes à avancer. »


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