Une femme bientôt en F1 ? Chadwick en doute de plus en plus
Des limites physiques évoquées
Dominatrice en W Series, Jamie Chadwick est certainement l’une des pilotes femmes les plus en verve ces dernières années. Mais elle reste cependant bien loin aujourd’hui de devenir la première femme depuis 46 ans et l’Italienne Lella Lombardi, à participer à un Grand Prix de F1.
Peut-être pourra-t-elle néanmoins être la première femme depuis Susie Wolff, il y a 8 ans, à disputer une séance d’essais libres en F1 ? Et pourquoi pas avec Alpine, qui a annoncé un programme soutenant l’égalité des chances ce jeudi (même si Chadwick est aujourd’hui pilote de développement chez Williams).
Mais la Britannique se veut aussi réaliste : elle avoue douter de ses capacités, notamment physiques, à accéder à l’élite du sport automobile.
« Je me suis fixée comme objectif de concourir en Formule 1, mais je ne sais pas ce qui est réellement possible. Pour accéder à la Formule 1, il faut passer par les séries junior - Formule 3 et Formule 2 - et c’est extrêmement physique. »
« La Formule 1 est extrêmement physique, et nous ne savons pas exactement ce dont les femmes sont capables dans ce sport. Si vous avez 15 ou 16 ans et que vous vous lancez dans la course automobile, sans direction assistée et au volant de grosses voitures lourdes, beaucoup de femmes ont du mal, même si elles ont réussi en karting. »
« Nous aimons penser que les femmes peuvent y arriver - et je suis heureuse d’être le cobaye et je ferai de mon mieux pour pousser et explorer les options vers la Formule 1 - mais nous ne savons pas. Il n’y a pas eu de femme dans l’ère récente qui a réussi. J’essaie de comprendre si c’est lié à l’aspect physique de la chose. »
« Si c’est physiquement possible et que les femmes peuvent se mesurer aux hommes, comment faire pour que cela se produise ? Mais si c’est physiquement trop difficile, mais que le sport veut que les femmes concourent, alors nous devons comprendre pourquoi. »
Chadwick propose heureusement des pistes pour promouvoir un sport automobile de haut niveau plus diversifié. Comme adapter les volants des F2 et F3 afin de les rendre plus équitables aussi pour les caractéristiques des femmes.
« Je ne pense pas que ce soit aussi simple que de devenir plus forte en allant à la gym et de sauter dans la voiture. Bien que notre sport soit incroyablement avancé sur de nombreux points, le côté performance physique humaine est mal compris. »
« En Formule 2 et en Formule 3, les volants sont tous identiques et ils ont une poignée épaisse. Comment pouvons-nous les rendre plus fins parce que les mains des femmes ne sont pas nécessairement si grandes ? Comment faire en sorte qu’il n’y ait pas de restrictions quant à la proximité des pédales pour que vous puissiez obtenir le bon effet de levier ? »
« Et certains cockpits sont vraiment étroits. Les femmes ayant des hanches plus larges ne peuvent pas s’y glisser confortablement. Beaucoup de ces éléments ont été négligés pour des raisons évidentes, mais nous devons maintenant voir si cela fait une différence dans les performances. »
« J’aimerais penser que dans les trois ou quatre prochaines années, nous verrons une femme pilote en F1. Il y a beaucoup de talents plus jeunes que moi qui pourraient avoir beaucoup de succès, mais il y a des détails dans le sport qui ont été un facteur limitant auparavant. Essayer de les comprendre et de les changer - même si ce n’est pas pour moi mais pour la prochaine génération qui arrive - sera important. »
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