Leclerc s’étonne : on a atteint nos objectifs… mais ils n’étaient pas les bons
Il croit toujours à une victoire en 2023
Cette SF-23 ne restera pas dans les mémoires, c’est le moins que l’on puisse dire. La Scuderia est 4e au classement des constructeurs actuellement… et n’était d’ailleurs même pas la 4e force en performance pure à Zandvoort, puisque Williams ou Alpine semblaient plus rapides.
Pourtant, à entendre Charles Leclerc qui s’exprimait pour la BBC, les ingénieurs à Maranello n’ont pas mal travaillé l’hiver dernier. C’est simplement que les objectifs fixés par la direction de l’équipe, à l’époque, n’étaient pas les bons : en clair, Ferrari a atteint ses cibles, mais c’était Mattia Binotto qui les avait mal positionnées…
« D’un point de vue technique, lorsque nous avons mis la voiture en piste lors du premier test, elle a fait ce que nous attendions d’elle. Nous nous attendions donc à ce que ce soit un bon pas en avant. »
« Mais malheureusement, Red Bull a fait deux fois plus de progrès, surtout en course, et ce n’était pas suffisant de notre côté. »
« Je ne pense pas que nous ayons sous-performé. Je pense que les objectifs n’étaient pas les bons. »
Le pilotage de la Ferrari 2023 donne des migraines à Charles Leclerc. La voiture rouge est imprévisible. Et elle pose des problèmes au Monégasque en termes de pilotage, notamment de survirage.
« Ce qui est très délicat, c’est que j’aime les voitures survireuses en général, et cela a été un trait de mon pilotage tout au long de ma carrière. Le problème avec la voiture de cette année, c’est que ce n’était pas une voiture survireuse, mais une voiture très imprévisible. »
« Elle était beaucoup plus affectée que les voitures de nos concurrents par la direction du vent, et évidemment, en tournant en rond sur un circuit, vous vous retrouvez toujours avec un vent arrière à un moment donné, et ce n’était pas une position très confortable. Il était impossible pour le pilote d’anticiper. »
« Nous avons toujours cette limitation dans la voiture aujourd’hui. C’est beaucoup mieux qu’au début de la saison, mais c’est toujours là, et évidemment, conduire avec une voiture sensible, rend cette caractéristique encore plus difficile à gérer. Au début de la saison, j’ai donc eu beaucoup de mal. »
« Je devais avoir un sous-virage important pour avoir moins d’imprévisibilité, ce qui n’est pas ce que vous voulez. Et ce n’est pas l’équilibre que j’apprécie le plus, car cela ne correspond pas vraiment à mon style de conduite. »
« Mais nous avons travaillé dessus. Nous avons eu une bonne réaction. Nous avons fait un grand pas en avant sur ce point et maintenant nous devons juste ajouter plus de performance et continuer à travailler sur cette faiblesse afin d’améliorer la voiture. »
Les faits d’armes de Charles Leclerc
Sur un plan plus personnel, Charles Leclerc continue cependant d’afficher une très bonne tenue.
En qualifications, il conserve un avantage moyen de 125 millièmes par tour sur son coéquipier Carlos Sainz. Avec un grand moment fort : sa pole à Bakou (8 dixièmes plus rapides que Carlos Sainz).
« Dans une saison comme celle-ci, c’est difficile en tant que pilote parce que chaque fois que vous faites une bonne course, personne ne le remarque vraiment, parce que vous êtes un peu au milieu de nulle part. »
« Bakou a été une grande surprise. Pour une raison ou une autre, je me suis senti très à l’aise, ce qui n’était pas prévu car nous connaissions nos faiblesses et nous savions qu’il s’agissait d’un circuit urbain, très venteux, avec des murs autour - et ce n’est jamais très bon pour la confiance. J’ai trouvé un bon équilibre avec la voiture. »
« J’ai trouvé un bon équilibre avec la voiture. Je jouais aussi pas mal avec les murs pour couper le vent, ce qui nous aidait à prendre le virage. »
« J’ai fait un très bon tour dans les deux qualifications, ce qui nous a permis de faire une double pole (aussi en sprint), ça a été une grande surprise pour nous. »
Une première victoire toujours possible ?
Tandis que Carlos Sainz n’a pas encore signé de podium, Charles Leclerc est lui à la recherche d’une première victoire. Au vu de la domination de Red Bull, cela semble illusoire.
Mais le pilote Ferrari y croit toujours. Dur comme fer ?
« Aussi étrange que cela puisse paraître, chaque fois que je mets mon casque, je sens que la victoire est encore possible. »
« Chaque fois que je m’entraîne à la maison ou que je suis dans la voiture, la victoire est ce qui me motive et elle ne me semble jamais inaccessible. Bien sûr, avant le week-end, vous savez que, si rien ne leur arrive, ils [Red Bull] seront dans une ligue à part dimanche. »
« Mais chaque fois que je ferme la visière, j’y crois encore. Je pense toujours que c’est quelque chose que je peux faire. Une victoire est toujours possible et je donnerai toujours tout ce que j’ai pour gagner. Il n’y a donc aucun manque de motivation. »
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