La F1 dévoile des résultats financiers en demi-teinte à cause de l’inflation
Et d’une progression timide des revenus
Liberty Media vient de dévoiler les résultats financiers de la F1 lors des trois mois écoulés – résultats destinés en premier lieu à la Bourse de New York et aux investisseurs.
Au troisième trimestre 2022, les résultats financiers continuent de donner satisfaction… mais les nuages s’accumulent et l’euphorie est bien terminée.
Comme nous pouvions le prédire, l’inflation commence à poser de sérieux problèmes aux comptes de la F1, tandis que la croissance exponentielle des revenus (plus de 40 % le trimestre précédent) subit un sérieux coup de frein.
Pour ce troisième trimestre 2022, les revenus primaires de la F1 (la majorité des revenus, incluant les revenus des promoteurs, les droits médias et TV et les revenus des sponsors) sont en petite progression (par rapport au troisième trimestre 2021), de 2 % exactement. Ils passant de 612 à ’seulement’ 624 millions de dollars. Et ce malgré l’inflation qui aurait dû "gonfler" nominalement les revenus.
Dans le détail, les revenus issus des promoteurs diminuent, note la F1, les circuits figurant pour cette période au calendrier ayant été moins rémunérateurs pour Liberty Media (il y avait une course extra-européenne de plus l’an dernier, or les circuits hors d’Europe ont tendance à payer leur place plus cher).
Les droits TV et médias ont eux cependant augmenté, avec notamment une progression des abonnements à F1 TV, et un renouvellement de plusieurs accords avec des médias. Les sponsors, surtout aux USA, continuent aussi de nourrir le flux de revenus de la F1.
Ce sont surtout les ‘autres revenus’ de la F1 qui explosent (de 63 % !), passant de 56 à 91 millions de dollars. Ces autres revenus sont en flèche notamment grâce à la réouverture à 100 % des circuits, puisqu’ils incluent les revenus d’hospitalité, surtout du Paddock club.
L’ajout d’une course au troisième trimestre 2022, par rapport au troisième trimestre 2021, a bien sûr aidé aussi.
Au total, les revenus de la F1 progressent donc d’une année sur l’autre de 668 à 715 millions de dollars (+7 %). Une progression peu spectaculaire, avec un Grand Prix en plus. C’est du reste une augmentation de revenus inférieure à l’inflation en rythme annuel au Royaume-Uni (+ 10 %).. Mais la hausse du dernier trimestre était déjà impressionnante…
Les dépenses en hausse avec l’inflation
Quant aux dépenses, elles sont en augmentation également (+ 10 % au total). Dans le détail, les paiements aux équipes ont progressé de 9 %, passant de 338 à 370 millions de dollars (les équipes se sont donc plus remplies les poches !).
Les autres coûts de la F1, liés notamment au fret, augmentent aussi : + 12 %, passant de 111 à 124 millions de dollars. La F1 a également rétribué davantage des sous-traitants et partenaires, tandis que les frais liés à la F2 et la F3 ont aussi augmenté.
Les coûts administratifs et généraux sont en plus forte progression encore, conséquence de l’inflation au Royaume-Uni : + 31 % (de 39 à 51 millions de dollars). La F1 incrimine directement l’augmentation des salaires et des coûts informatiques et juridiques pour ce domaine.
Les dépenses progressent plus que les recettes en somme, et cela se reflète sur l’EBITDA, qui passe de 176 millions de dollars à 158 millions de dollars (- 10,5 % environ).
En jouant sur la réduction des dépréciations et amortissements, la F1 arrive malgré tout à sauver les apparences au niveau du résultat d’exploitation : le bénéfice s’élevant à 64 millions de dollars (68 l’an dernier, soit une baisse de 6 % environ).
Stefano Domenicali s’en satisfait…
Ces résultats sont donc en demi-teinte et révèlent deux grands enseignements : d’une part, la formidable croissance de la F1 semble avoir trouvé un pic ou du moins un rythme de croisière (en attendant par exemple Las Vegas l’an prochain) ; d’autre part, l’inflation a des conséquences bien visibles sur les coûts associés au sport.
On comprend ainsi bien la volonté de la F1 de multiplier par deux le nombre de courses sprint l’an prochain, ou d’étendre le calendrier à 24 Grands Prix.
Pour sa part, Stefano Domenicali se satisfait de ces résultats qui sans être exceptionnels, restent cependant satisfaisants.
« La Formule 1 a eu de bonnes performances financières, en 2022, dans tous les domaines, y compris les résultats financiers, l’engagement avec les fans et l’action sur la piste. Nous attendons avec impatience une fin de saison solide avec des pilotes et des équipes qui se battent sur le circuit. »
« Nous avons été ravis d’annoncer notre calendrier record de 24 courses pour 2023, qui comprend le très attendu Grand Prix de Las Vegas. Nous avons également annoncé d’importants renouvellements pluriannuels de diffusion afin de développer nos relations avec les médias avec des tarifs attractifs, comme avec ESPN aux États-Unis et sur 3 marchés européens clés avec Sky. »
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