Hill raconte son départ étrange de Williams et le camouflet infligé par Ron Dennis
Un titre 1996 à la saveur étrange...
Champion du monde et remercié par son équipe : ce fut la situation baroque et déplaisante à laquelle fut confronté, fin 1996, Damon Hill. Successeur d’Ayrton Senna en tant que pilote numéro 1 à Grove, le Britannique avait su, grâce à une monoplace extrêmement véloce conçue par Adrian Newey, dominer la saison 1996, marquée par l’arrivée de Michael Schumacher chez Ferrari.
Mais le fils de Graham ne fut jamais perçu comme un foudre de guerre par Frank Williams, et dut plier bagage à la fin de l’année 1996 pour laisser sa place à Heinz-Harald Frentzen. Hill n’avait pu trouver qu’une solution de recours chez la modeste équipe Arrows.
Pour le compte d’Auto Motor Und Sport, Damon Hill est revenu sur cette période particulière de la fin 1996.
« La victoire finale au Japon [en 1996] a été teintée de tristesse, parce que lorsque je suis sorti de la voiture, j’ai su que c’était la toute dernière fois que je conduirais pour Williams. »
« Je ne pouvais pas le croire. Je me suis juste demandé comment ce monde fonctionnait. »
« De mon point de vue, si je voulais garder mon volant, je devais gagner. Mais même si je gagnais je ne pouvais en fait garder mon baquet, alors cela me semblait vraiment bizarre. À l’époque, j’étais naïf à ce sujet. Je ne recevais pas de bons conseils de la part des personnes que j’employais pour me conseiller, alors je me suis fait damer le pion. »
Grâce à son travail de consultant pour Sky Sports, où il a pu davantage observer les coulisses de la F1, Damon Hill dit aujourd’hui avoir compris pourquoi Williams avait décidé de se défaire d’un champion en titre. Comme souvent en F1, ce n’était pas une simple affaire de talent brut…
« Je pense que ce qui s’est passé, c’est qu’ils cherchaient un nouveau contrat pour les moteurs. Ils ont fini par choisir BMW, donc ils cherchaient à se défaire de Renault et ils voulaient qu’un pilote allemand puisse conclure cette affaire. »
« Je pense que Frank a posé une option sur Frentzen en 1995, puis Villeneuve est apparu. Je pense qu’il a signé Jacques et Frentzen en pensant qu’en 97, ce serait Frentzen et Jacques - et il n’a pas pu se défaire de ces contrats. »
« Et en 1996, je me suis senti en bonne forme, et c’était comme si Frank Williams s’était demandé : "Oh, mon Dieu, que dois-je faire maintenant ?’ Je pense qu’il a essayé de changer ces contrats, mais il n’a pas pu. »
Mais pourquoi diable Damon Hill avait choisi Arrows ? N’avait-il pas équipe plus prestigieuse pour l’accueillir ? En vérité, il révèle que Arrows ne devait être qu’une étape avant de rejoindre Newey chez McLaren…
« Arrows, c’était la seule équipe qui me donnait un contrat d’un an. Toutes les autres voulaient un accord de deux ans. »
« Je savais qu’Adrian allait rejoindre McLaren, donc je savais que je devais être chez McLaren en 1998. Je vois les choses plus stratégiquement maintenant. »
« Cela aurait été bien. C’était le plan. Je suis donc allé chez Arrows pendant un an. Et je me suis dit : si ça marche avec Arrows, alors super - fantastique, je suis avec Arrows. Sinon, je travaille sur la piste McLaren. »
Mais Damon Hill n’avait pas pris en considération le facteur Ron Dennis, le tout puissant directeur d’écurie, dans son plan de carrière…
« Je n’arrivais pas à m’entendre avec Ron. Donc il ne m’a pas proposé un très bon accord, disons. C’était un accord très peu attrayant. »
« Je me suis dit que s’ils ne voulaient pas vraiment de moi, après avoir fait mes preuves chez Williams, je devrais de nouveau les refaire, parce que le marché, comme il l’a dit, était : "On va te tester et si tu es bon, on te paiera". »
« "Quoi ?! J’ai été champion du monde ! Allez !’" . Je pense qu’il l’a fait pour me contrarier, et ça a marché. J’ai donc dit "au revoir". J’ai perdu - c’était ma dernière chance de remporter un autre championnat. »
En 115 départs en carrière, Damon Hill aura remporté 22 victoires. Après avoir manqué de peu un succès surprise en 1997 chez Arrows, il remporta finalement une dernière victoire avec Jordan à Spa, en 1998.
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