Fin février : quand Marko voyait Verstappen battre les Mercedes F1…

Ce que disaient les pilotes de F1 après les essais de Barcelone…

Par Alexandre C.

16 janvier 2021 - 11:36
Fin février : quand Marko voyait (...)

Retournons dans « le monde d’avant » - alors que le coronavirus n’était pas encore une réalité de tous les jours sur tous les continents, et alors que la saison 2020 de F1 devait commencer à la mi-mars, à Melbourne.

Après les essais de Barcelone, Mercedes semblait certes afficher une bonne forme au niveau de la performance pure. Mais il faut se souvenir que c’est la fiabilité de l’unité de puissance allemande qui inquiétait alors. En effet Mercedes avait sorti les grands moyens pour rattraper la performance (litigieuse) du bloc Ferrari en 2019… au prix donc d’une inquiétude sur la fiabilité.

Fin février, Lewis Hamilton laissait ainsi transparaître sa préoccupation sur la fiabilité : « Est-ce inquiétant ? Oui. Normalement, on a bien plus de confiance sur la fiabilité. Donc ce n’est pas un scénario facile ou détendu pour nous. Je pense que nous avons fait de bons essais hivernaux. Mais ce n’est pas parfait, nous avons découvert beaucoup de problèmes que nous tentons de régler. Je ne sais pas combien de temps ça prendra, mais ce n’est jamais une mauvaise chose de les découvrir pendant les tests. »

En réalité, avec les mois de fermeture et de report suite à la pandémie, Brixworth aura eu finalement plus de temps que prévu pour rattraper son retard sur la fiabilité – même si jusqu’au bout de la saison des inquiétudes sont demeurées, comme avec les 2 casses en 3 courses du MGU-K de Sergio Pérez.

C’est ainsi cette inquiétude chez Mercedes qui encourageait un fort optimisme chez Red Bull. L’équipe de Milton Keynes était censée arriver avec une voiture mieux préparée pour le début de saison, alors que normalement, l’équipe reçoit surtout des évolutions à partir de Barcelone en mai.

Mais là encore des inquiétudes étaient nées autour d’une RB16 mal née, et particulièrement nerveuse – avec plusieurs tête-à-queue de Max Verstappen en essais privés.

Mais le Néerlandais dissipait alors toute inquiétude (fin février) : « Je savais que vous seriez là, la presse, donc je me suis dit, allons, il faut que nous ayons à parler de quelque chose, faisons donc des têtes-à-queue ! Je ne suis pas du tout inquiet. Cela ne signifie pas que nous devons continuer à pousser et à nous améliorer. Nous avons eu une bonne préparation. Je pense que c’est très bien de notre côté, et j’espère que c’est suffisant pour être compétitif à Melbourne. Nous avons essayé pratiquement tout ce que nous voulions essayer pendant tous ces jours ensemble, donc je suis très content. »

Helmut Marko était même plus optimiste : avec ce package, Red Bull pouvait disputer les victoires à Mercedes : « La voiture fait ce que nous attendions et ce que nous espérions. Nous débutons la saison avec un sentiment très positif. On s’est rapproché de notre but de faire de Max Verstappen le plus jeune champion du monde. Les essais sont trompeurs et les équipes cachent ce qu’elles font vraiment, mais nous sommes certainement mieux préparés que dans les années précédentes. Je pense que l’on peut se battre pour la victoire avec Mercedes en Australie. »

Dans le même temps, Toto Wolff restait prudent, en assurant qu’on ne « savait pas » ce que « Red Bull faisait avec l’essence. » Une prudence qui cachait sûrement un fort optimisme intérieur…

En réalité on le sait : ce problème de voiture nerveuse chez Red Bull allait surtout handicaper la saison d’Alexander Albon, incapable de trouver la confiance au volant de la RB16. Et Red Bull ne finirait pas remporter que 2 Grands Prix dans la saison, les espoirs de titre s’envolant très vite.

L’autre question, fin février, était de savoir qui serait éventuellement capable de dominer le milieu de grille (le cas Ferrari étant un peu à part). En l’espèce, la Racing Point, vite surnommée la « Mercedes rose », avait impressionné les observateurs par sa performance pure.

Andrew Green, le directeur technique, avait ainsi du mal à dissimuler son sourire après les essais de Barcelone : « C’est très prometteur en tout cas, c’est certain. Je vous mentirais si je vous disais que nous n’étions pas content de ce que nous voyons ici à Barcelone. Les pilotes étaient enthousiastes avant même de prendre le volant. Mais tout semble confirmer que nos modèles ont été transférés en concret de manière positive. »

Daniel Ricciardo avait lui raison de craindre la performance des Roses : « Racing Point, ils ont l’air plutôt bien. Je pense qu’ils vont être difficiles à battre, au moins pendant la première partie de l’année. »

Quant à la hiérarchie du milieu de grille, le pilote Renault voyait encore juste : « Je suis plus rapide, la voiture est plus rapide, je pense qu’elle est proche de McLaren, donc ce milieu de grille va être serré. »

Chez McLaren, Lando Norris et Carlos Sainz étaient en désaccord : le premier estimait que Woking avait encore « beaucoup de travail à faire » ; quant à Carlos Sainz, il était plus optimiste, estimant que McLaren serait « dans le même groupe » que Racing Point et AlphaTauri.

Mais celui qui eut finalement le plus de clairvoyance (toujours fin février) fut Sergio Pérez. Le pilote Racing Point notamment avait déjà repéré le problème des pressions des pneus qui s’avèrerait décisif (les pneus 2019 étant emportés aussi en cette saison 2020, les pressions minimales avaient été revues à la hausse).

On sait que c’est sur les pneus que Sergio Pérez construisit sa saison si réussie : « Les pneus vont être un sujet très important cette année avec l’augmentation des pressions. Donc, sur beaucoup de choses, Barcelone ne vous donne pas une vision complète. Je pense que nous avons une bonne voiture, mais je pense que les meilleures voitures sont encore loin devant. Le groupe du milieu de grille est très serré, donc pour obtenir des podiums, il faut toujours attendre que quelque chose arrive aux trois premiers. »

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