Déjà en 2020, Mercedes F1 disait s’inquiéter pour la fiabilité de son nouveau V6

Retour sur une inquiétude en deux temps

Par Alexandre C.

14 février 2021 - 13:58
Déjà en 2020, Mercedes F1 disait (...)

Doit-on s’inquiéter pour la fiabilité de la nouvelle unité de puissance de Mercedes pour 2021 ? Une récente déclaration de l’ingénieur moteur en chef, Hywel Thomas (successeur d’Andy Cowell) a en effet jeté le trouble.

Evoquant le développement de la nouvelle unité de puissance, Thomas déclarait ainsi récemment : « Nous savons que nous avons quelques problèmes, mais nous avons mis en place de nombreux plans pour tous les résoudre. Je suis sûr que tout sera prêt pour la première course. »

Cette déclaration se voulait ainsi, à la fois rassurante et inquiétante : oui Mercedes rencontrait quelques pépins et anicroches au niveau de la fiabilité ; mais ces problèmes devraient normalement être corrigés d’ici le premier Grand Prix à Bahreïn, fin mars.

En vérité, l’an dernier, après les premiers essais hivernaux, Mercedes avait aussi déclaré rencontrer de sérieux problèmes de fiabilité – plus inquiétants encore que ce qui transparaît avec les déclarations de Thomas.

Aux essais de Barcelone I (photo), Valtteri Bottas avait cassé un moteur suite à un problème électrique ; la semaine d’après, Lewis Hamilton avait lui subi un problème de pression d’huile. Williams avait aussi expérimenté une perte de MGU-K.

Du même coup, fin février, Toto Wolff ne cachait pas son inquiétude sur la fiabilité du V6 Mercedes : « C’est un vrai défi cette année Il y a du travail à Brixworth pour bien comprendre les pannes et faire en sorte qu’elles n’apparaissent plus à partir du premier Grand Prix. »

Victime d’un problème en piste donc, Lewis Hamilton se montrait lui aussi particulièrement soucieux fin février 2020 : « Est-ce inquiétant ? Oui. Normalement, on a bien plus de confiance sur la fiabilité. Donc ce n’est pas un scénario facile ou détendu pour nous. Mais j’ai une confiance absolue en nos gars à l’usine, sur le fait qu’ils feront le meilleur boulot possible durant les deux semaines à venir. »

Andy Cowell, le responsable de Mercedes HPP, le département en charge de la conception des V6 turbo hybrides, évoquait lui plus précisément un problème au niveau de l’ERS et du moteur à combustion interne, tout en assurant que des contre-mesures seraient mises en place : « Il y a eu beaucoup d’améliorations sur le moteur, sur l’ERS et au niveau du moteur à combustion interne. Mais nous combattons quelques petits problèmes pour tout mettre bout à bout. Nous travaillons d’arrache-pied à concevoir la spécification correcte, la tester longuement et fournir les moteurs aux équipes clientes afin qu’elles puissent lancer leurs voitures, et tout emmener ensuite aux essais pour le lancement le 14 février. »

En vérité on le sait, la fiabilité du moteur Mercedes fut finalement globalement très bonne, même si Sergio Pérez fut victime de plusieurs défaillances de MGU-H ou de MGU-K – et même si Mercedes avait dû brider son MGU-K à Abu Dhabi, facilitant la victoire de la Red Bull de Max Verstappen.

Mercedes avait-elle alors, une fois de plus, sonné l’alerte à tort, pour endormir la concurrence ? Oui et non.

Car il faut se rappeler qu’entre février et juillet dernier, aucun Grand Prix n’avait pu avoir lieu ; et Brixworth avait eu ainsi le temps de travailler sur la fiabilité de son moteur, avant le premier Grand Prix au Red Bull Ring. Pour l’Autriche, une Spécification 2 avait été ainsi déployée, résolvant la majorité des soucis de fiabilité.

Valtteri Bottas confirmait d’ailleurs cet optimisme avant le Red Bull Ring, en juillet dernier : « Je n’ai pas entendu parler de problèmes moteur en particulier. Mercedes a introduit une évolution qui doit seulement améliorer la fiabilité mais à ma connaissance, ce n’est pas destiné à corriger des faiblesses particulières. Même si nous n’avons pas pu rouler avec ce moteur, je pense qu’il a été suffisamment testé au banc pour nous lancer ici sans grosse inquiétude. »

La suite allait globalement donner raison au Finlandais, même si les pilotes Mercedes avaient été contraints de ne pas attaquer et rouler hors des vibreurs. De plus, deux voitures clientes, celles de Lance Stroll et George Russell, avaient subi respectivement une casse moteur et un problème de pression d’essence lors du GP d’Autriche.

La morale de cette histoire, c’est qu’il ne faut sans doute pas prendre à la lettre Mercedes quand l’équipe dit rencontrer des problèmes de fiabilité moteur. C’est peut-être même rassurant à cette étape du développement – une équipe d’ingénieurs rencontre forcément des pépins, qui peuvent être résolus avant de poser la voiture sur la piste, et qui montrent que la performance est recherchée assez loin.

Mais sans « shutdown » de février à juillet, Mercedes va-t-elle pouvoir résoudre ces petites inquiétudes à temps ? C’est la grande différence par rapport à l’an dernier, avec le fait que moins d’évolutions, et donc de corrections, seront possibles cette année. La méfiance reste donc quelque peu de mise…

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