Binotto explique la bourde stratégique derrière l’élimination de Leclerc

L’évolution de la piste a été sous-estimée

Par Alexandre C.

25 mai 2019 - 19:06
Binotto explique la bourde stratégique

A la suite d’une erreur grossière de jugement de Ferrari, Charles Leclerc a été éliminé dès la Q1 ce samedi à Monaco. C’est même son coéquipier Sebastian Vettel qui l’a relégué de la 15e à la 16e place au dernier instant, alors que Ferrari avait évidemment le potentiel pour placer ses deux pilotes en Q3.

Le Monégasque devra livrer une course de remontée, devant son public, demain. Il ne cachait pas son profond agacement après cette élimination surprise…

En réalité, Charles Leclerc n’est pas ressorti dans les dernières minutes de la piste, à l’inverse de la quasi-totalité des pilotes de milieu de grille. Il n’a donc pu améliorer une fois encore sa marque.

Mais pourquoi donc Ferrari n’a-t-elle pas renvoyé en piste son jeune pilote ? Mattia Binotto, le directeur d’écurie, forcément sous le feu des critiques, a affronté la presse pour s’en expliquer.

« Ce n’est pas une bonne journée pour nous, certainement. Nous avons commis une erreur, c’est ainsi que nous pouvons appeler ce qui est arrivé aujourd’hui, rien de plus. »

Tout simplement, poursuit Mattia Binotto, Ferrari a mésestimé l’évolution de la piste en fin de séance, et imaginait que le temps originel de Charles Leclerc lui aurait suffi pour passer en Q2.

« Le temps nécessaire pour passer en Q2 est calculé en fonction de ce que nous pourrions voir arriver sur la piste, en prenant en compte les secteurs en temps réel de nos concurrents et des autres pilotes. Quand ce temps est calculé, nous prenons normalement une marge pour assurer le coup. Cette marge est assez bonne pour nous permettre un certain nombre de tolérances et d’incertitudes que l’on pourrait rencontrer. »

« Certainement, aujourd’hui, cette marge n’était pas suffisante, ou très faible. Il y a deux raisons à cela. D’abord, l’amélioration de la piste a été très importante à la fin de la Q1. Ensuite, probablement, nos calculs n’ont pas pris suffisamment en compte la capacité des pilotes à gagner en confiance à Monaco. Et certainement, à Monaco, cette marge doit être augmentée. »

« Notre marge de sécurité n’était pas suffisante. Nous aurions dû ne pas tenir compte de l’avis du muret des stands, mais nous ne l’avons pas fait. »

Les errements de Ferrari contrastent avec le professionnalisme absolu de Mercedes, qui a signé une nouvelle première ligne.

« On pourrait dire que chez Ferrari, ce genre d’erreurs ne devrait pas arriver » admet Mattia Binotto. « Chez Ferrari, nous sommes dans une situation où il nous faut rattraper des points au championnat, par rapport à nos concurrents. »

« Et pour ce faire, il faut aussi prendre quelques risques. Et certainement, avec cette marge de sécurité très faible, nous l’avons fait. »

« Aujourd’hui, refaire un dernier tour en Q1 pour sécuriser cette marge, nous aurait forcés à gaspiller un train pour la Q2 et la Q3. Et de notre côté, certainement, prendre certains risques était la clef pour performer en Q2 et en Q3, et ainsi défier quelque peu nos principaux concurrents en Q3 avec nos deux pilotes. »

« Mais sans aucun doute, quand vous considérez, avec le recul, les conséquences de ne pas être en Q2, c’est quelque chose de plus pesant que de ne pas pouvoir défier nos concurrents en Q3. »

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