Ben Sulayem provoque une nouvelle crise interne à la FIA

Nouvelles polémiques tragi-comiques à la FIA

27 février 2025 - 07:42
Ben Sulayem provoque une nouvelle crise interne à la FIA

Les bisbilles internes continuent de plus belle à la FIA. Le dernier imbroglio en date est presque tragi-comique : deux pontes de la Fédération n’ont pas pu accéder au dernier Conseil mondial du sport automobile, faute d’avoir accepté une demande expresse de la part de Mohammed Ben Sulayem.

Robert Reid, vice-président sportif de la FIA, et David Richards, le représentant du Royaume-Uni (sans doute donc le représentant à l’importance la plus notable), figurent parmi les membres à qui l’accès au Conseil mondial du sport automobile a été refusé mercredi, en raison de leur refus de signer un accord de non-divulgation (NDA).

Ce document, voulu par MBS, interdirait aux membres de discuter en dehors des réunions officielles des sujets liés à la FIA, selon les informations obtenues par la BBC Sport.

Le but visé par Mohammed Ben Sulayem ? Lutter contre les fuites qui se seraient multipliées, selon lui, ces derniers temps.

Or le dernier Conseil mondial du sport automobile, privé de ces deux membres éminents, a pris plusieurs décisions d’importance (notamment les deux arrêts aux stands à Monaco), décisions dont la légitimité pourrait être, de ce fait, moindre.

Les statuts de la FIA stipulent pourtant que les membres du Conseil mondial du sport automobile « peuvent assister à toute réunion » et « ont le droit de voter ».

S’agit-il d’une nouvelle crise d’autoritarisme de la part de Mohammed Ben Sulayem ?

Reid et Richards ont tous deux refusé de commenter l’affaire.

Par la suite, un porte-parole de la FIA a essayé de noyer le poisson autant que faire se peut :

« Comme c’est la routine dans toutes les organisations, y compris la BBC, la FIA met en place des procédures, y compris des accords de non-divulgation, pour garantir des relations confidentielles entre toutes les parties, protéger les informations personnelles et préserver nos intérêts réglementaires. »

« La divulgation non autorisée d’informations confidentielles compromet notre capacité à remplir pleinement notre mission et nuit à nos capacités à générer des revenus pour soutenir nos clubs membres, dans notre objectif commun de développer la participation au sport automobile, d’accroître son accessibilité et de favoriser l’innovation. »

« Les mesures que nous avons prises pour préserver la confidentialité ont été soutenues massivement par une super-majorité des membres du WMSC (Conseil mondial du sport automobile). »

Il n’est pas très surprenant de voir Robert Reid visé par ces nouvelles mesures de Mohammed Ben Sulayem. S’il avait joué un rôle important dans l’élection de l’Émirati, il est, comme d’autres avant lui, en disgrâce. Idem du côté de David Richards qui avait également critiqué les récentes décisions de Mohammed Ben Sulayem, notamment pour amoindrir le pouvoir de la FIA.

Pour rappel, Ben Sulayem doit briguer un second mandat à la fin de son mandat en décembre 2025. Aucun candidat ne s’est déclaré, même si Susie Wolff pourrait être de la partie.

Selon la BBC, très informée sur le sujet, « des sources internes à la FIA estiment que l’imposition de ce NDA pourrait être motivée par la crainte que de nouvelles révélations négatives émergent dans la presse, ou bien par la volonté de préparer des changements statutaires lors de l’Assemblée générale de juin prochain, qui rendraient plus difficile toute opposition à sa réélection. »

Mohammed Ben Sulayem s’apprêterait-il à prendre des décisions controversées, et espère-t-il qu’elles ne fuiteront pas ? En tout cas, il s’agit d’une nouvelle crise de gouvernance à la FIA, qui les collectionne décidément.


Partage

sulayem_75_.jpg