Johannsson : Faire progresser les pneus pour avoir plus d’adhérence

L’ancien pilote livre ses conseils pour une meilleure F1

Par Emmanuel Touzot

2 janvier 2018 - 16:49
Johannsson : Faire progresser les (…)

Les nouvelles monoplaces de Formule 1 ont confirmé les craintes qu’elles apportaient en début de saison, avec des dépassements plus compliqués. Si elles ont été nettement plus rapides et plus impressionnantes dans certaines courbes rapides, les turbulences aérodynamiques ont augmenté les difficultés pour tenter un dépassement.

"Il n’y a malheureusement aucun moyen d’échapper aux effets de l’aéro" déclare l’ancien pilote, Stefan Johansson. "Ils parlent maintenant de générer de l’appui par en dessous la monoplace, et non par au-dessus. Cela pourrait aider à limiter les turbulences mais ça ne les éliminera pas. Si vous suivez une autre voiture, il y aura toujours des perturbations".

"Tant qu’il y aura autant d’aéro, il y aura toujours ce genre de problème et plus l’aéro est compliqué, plus les F1 seront affectées. A moins de simplifier très nettement l’aileron avant, je suis sûr que le problème persistera".

Johansson voit la solution ailleurs que dans la conception des monoplaces. Selon le Suédois, ce sont les pneus qui pourraient jouer un grand rôle pour faire progresser le spectacle en F1.

"La meilleure façon d’avoir plus d’adhérence, et ce serait simple, serait de faire progresser les pneus. Même à un niveau plus bas que la F1, comme par exemple quand nous utilisions des LMP2 en endurance, on pouvait facilement dépenser un million de dollars dans des développements aérodynamiques qui faisaient gagner une demi-seconde".

"Puis vous installiez un nouveau train de pneus d’une valeur de 2000 dollars et vous gagniez une seconde et demie. Je ne comprends pas que l’on n’aborde pas ce sujet en F1".

"Il y a trois choses qui rendent une monoplace rapide, si l’on met le pilote de côté : il y a le châssis, le moteur et les pneus. Les deux premiers sont ouverts pour qui veut se lancer, tandis que les pneus ne concernent qu’un constructeur, celui qui veut bien se lancer de manière exclusive".

C’est selon lui le problème, car il sera difficile de motiver un manufacturier à développer un produit très performant qui soit aussi éloigné de la série : "Je ne pense pas que beaucoup de fabricants seraient intéressés de se mesurer les uns aux autres en les obligeant à développer les mêmes vieux pneus ronds de 13 pouces qui sont utilisés depuis les années 70, voire même avant, car ce n’est aucunement intéressant".

"S’ils pouvaient changer et obliger à des pneus qui ressemblent un tant soit peu à ce que l’on voit sur les voitures de route, je suis certain que les fabricants se lanceraient. Michelin a déjà expliqué cela".

Enfin, il assure que si l’on veut laisser les gommes jouer un plus grand rôle, il faut limiter l’effet apporté par l’aérodynamique sur les monoplaces : "Je suis sûr que si l’on retire 60 ou 70% de l’adhérence aérodynamique des voitures actuelles et que l’on ouvre le règlement de manière à autoriser trois ou quatre fournisseurs à se mesurer les uns aux autres, ont gagnerait quasi instantanément trois ou quatre secondes au tour".

Johansson termine par une proposition qui a le mérite de ne faire aucune concession : "Donnez ensuite 300 chevaux supplémentaires aux voitures et vous gagnerez encore trois ou quatre secondes sur une piste de longueur moyenne".

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