Alonso sur la touche, la sanction justifiée d’une carrière mal gérée ?

Une éthique de travail qui fait aujourd’hui débat

Par Alexandre C.

16 août 2018 - 08:44
Alonso sur la touche, la sanction (…)

Si Fernando Alonso a décidé de quitter la F1 à l’issue de cette saison, c’est avant tout parce qu’il ne pense pas pouvoir bénéficier d’une voiture compétitive – se battant pour le titre – en 2019. McLaren est en effet embourbée dans une crise structurelle, qui remonte à la saison 2013 au moins – avant la signature avec Honda.

Quant à Ferrari, Mercedes ou Red Bull, seules écuries de pointe capables de viser le titre l’an prochain… Fernando Alonso y est indésirable.

Mais pourquoi donc Fernando Alonso se retrouve-t-il aujourd’hui dans cette situation inextricable, englué dans une écurie de milieu de grille ? Est-ce une question de malchance ? Ou bien ne faut-il pas blâmer en tout premier lieu… Fernando Alonso et personne d’autre ? Car est en cause, non pas le talent personnel de l’Espagnol, qui est indéniable, mais plutôt sa fâcheuse tendance à semer la zizanie au sein de chaque équipe.

Remontons le temps. En 2007, Fernando Alonso avait ainsi formé un duo explosif avec Lewis Hamilton chez McLaren. Furieux que Ron Dennis ne lui accorde pas le statut de pilote numéro 1 face à un rookie, Fernando Alonso était allé jusqu’au chantage en menaçant de transmettre à la FIA des mails compromettants, au sujet de l’affaire d’espionnage de Ferrari par McLaren.

Hélas pour l’ancien pilote Renault, Ron Dennis était déjà passé aux aveux auprès du régulateur. McLaren avait écopé de 100 millions d’amende. En tant qu’actionnaire à 40 % de McLaren, Mercedes avait dû régler 40 millions d’euros. L’on comprendra donc aisément pourquoi Toto Wolff ne veut pas prendre le pari d’associer à nouveau Lewis Hamilton à Fernando Alonso…

L’éthique de travail de Fernando Alonso ne serait pas non plus sans reproche. Selon Pat Symonds, contrairement à Michael Schumacher, l’Espagnol ne sympathise qu’avec les ingénieurs qui peuvent lui servir – tandis que le Kaiser parlait à tout le monde, sans discrimination.

Toujours sur le plan déontologique, l’implication réelle de Fernando Alonso dans le « crash-gate » du Grand Prix de Singapour 2008 fait aujourd’hui toujours débat. Si le double champion du monde a été blanchi par la FIA, nombreux sont les observateurs dans le paddock à clamer que Fernando Alonso « ne pouvait pas ne pas savoir ».

Ancien président de la FIA, Max Mosley a lui-même confié récemment ses doutes à ce sujet…

« J’avais engagé un détective expérimenté, un ancien de Scotland Yard, ainsi qu’un avocat très expérimenté, pour interroger Alonso. Ils ont tous les deux conclu qu’Alonso ne savait pas. En se fondant sur son langage corporel et tout le reste. »

« Tout le monde disait ‘Alonso devait être au courant, bien sûr qu’il savait’. Mais je me suis toujours appuyé sur l’enquête de mon détective et de mon avocat – parce que ces personnes sont habituellement bien formées pour dire qui ment et qui ne ment pas. »

« Si je devais mettre ma main à couper, je dirais qu’Alonso ne savait pas. Mais je ne me sentirais pas très rassuré… »

Au-delà de cette éthique de travail discutable, Fernando Alonso a fait des mauvais choix évidents de carrière. En 2007, Red Bull lui avait proposé un volant pour la saison d’après. L’Espagnol refusa.

Et un responsable de l’écurie autrichienne de conclure, avec une pointe d’amertume pour Alonso : « S’il avait accepté notre offre, il serait septuple champion du monde aujourd’hui, il aurait gagné tous les titres remportés par Sebastian Vettel, et celui de 2009 aussi. »

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