Interview de Fred Mako

Depuis le début de l’année, Fred Mako partage son temps entre l’Europe et le Japon. Le Néo-Perpignanais est enfin récompensé cette saison par deux volants officiels, l’un en SUPER GT chez Dome-Honda, l’autre en FIA WEC chez Aston Martin Racing. Il a fallu attendre un bon moment pour qu’un constructeur fasse appel à ses services et ce n’est que juste récompense. Si après deux meetings (Okayama et Fuji) au pays du Soleil Levant aucun podium n’est encore venu récompenser la paire Mako/Yamamoto sur la HSV 010-GT du Weider Modulo Dome Racing, mais gageons que ça n’est que partie remise. Il suffit d’écouter les commentateurs des manches de SUPER GT pour comprendre que le nom « Makowiecki » (sans aucune faute de prononciation) est déjà dans tous les esprits et tous les regards sont maintenant tournés vers Sepang à la mi-juin, soit juste entre la Journée Test du Mans et le début de la grande semaine mancelle.

Du côté du FIA WEC, deux courses (Silverstone et Spa) et deux podiums dans l’escarcelle du natif d’Arras, sans oublier un meilleur temps absolu (GTE-Pro) en qualifications dans le Northamptonshire. L’Aston Martin Vantage GTE qu’il partagera avec Bruno Senna et Rob Bell aux 24 Heures du Mans sera parmi les plus affûtées et la concurrence n’aura qu’à bien se tenir. Avant un mois de juin plus que chargé, Fred Mako fait le point sur son début de saison dans les deux championnats où il joue les premiers rôles.

Laurent Mercier : Deuxième des 6 Heures de Spa après un très beau meeting, le bilan est positif ?

Fred Mako : « Notre course a été bonne. Malheureusement la voiture de sécurité est entrée en piste au moment où nous allions ravitailler. Il a donc fallu revoir la stratégie avec des relais doublés. On ne peut qu’être content du travail effectué avec une auto très fiable. Cinq Aston Martin Vantage GTE étaient au départ et les cinq ont vu l’arrivée. Avec Bruno et Rob, nous avons terminé tout près de la victoire puisqu’il n’a manqué que 6 secondes après avoir marqué une pénalité en fin de course tout comme la concurrence. Je suis ressorti un peu trop loin de la Ferrari/AF Corse de tête qui était en pneus neufs au contraire de moi. C’est dommage car les bagarres avec Gimmi (Bruni) sont toujours disputées avec un respect mutuel. Ce n’est que partie remise pour Le Mans. »

Que réponds-tu à ceux qui disent que les Aston Martin Vantage GTE sont avantagées par rapport à la concurrence ?

« Il y a un gros regain de forme de certaines autos et je pense que tout est ouvert pour Le Mans. L’Aston Martin est très performante sur un tour en pneus neufs. On verra au Mans où le plateau GTE-Pro s’annonce terrible. Il ne faut surtout pas s’attendre à une course d’attente. Les 24 Heures du Mans seront un vrai sprint de 24 heures comme c’est le cas depuis plusieurs années. Les GTE sont capables de tenir le rythme à fond sur un double tour d’horloge et la course fait de moins en moins la part belle à la gestion. Il faut tout donner du départ à l’arrivée. Notre équipage est affûté et homogène. Aston Martin a remporté le premier round à Silverstone puis Ferrari a pris sa revanche à Spa. Au Mans, il faudra en plus compter sur les Porsche 911 RSR dont il faudra se méfier, mais aussi les Corvette C6.R et les Viper GTS-R. Chaque marque a de sérieux atouts dans son jeu on en saura plus à l’issue du premier relais. On a pu voir qu’à Spa, les Ferrari avaient une très bonne vitesse de pointe, ce qui est un avantage au Mans. La consommation sera aussi un facteur important et Aston Martin Racing a fait beaucoup de progrès sur le sujet. Le package est bon et tout est réuni pour bien faire. Chaque Vantage GTE a sa propre carte à jouer et Aston Martin nous laisse notre chance. »

Les équipes GTE-Pro ont pu rouler avec les nouvelles gommes Michelin. Cette nouveauté s’est fait sentir ?

« Le nouveau Michelin est encore plus polyvalent et très constant. Le soft peut être assimilé à un médium « temps froid ». La balance est bonne tout comme le grip. La gamme 2012 était déjà un gros pas en avant par rapport à celle utilisée en 2011. Et là l’amélioration est encore nette. Ce n’est que du positif ! C’est la première fois que nous utilisions ces nouvelles gommes. »

Avant Le Mans, il va y avoir Sepang en SUPER GT. La confiance est de mise après deux meetings ?

« J’ai hâte d’être en Malaisie pour le troisième rendez-vous de l’année. Notre meeting à Okayama s’est bien passé et nous étions un peu en retrait à Fuji. Je pense que Sepang est un tracé qui nous conviendra bien et j’espère que nous pourrons nous relancer au championnat. L’équipe le mérite et à titre personnel, j’ai bien pris mes marques. C’est un vrai plaisir que de rouler en SUPER GT et c’est vraiment l’un des plus beaux championnats. Le facteur pneumatique sera une nouvelle fois primordial et les solutions apportées par Michelin vont dans le bon sens. Il y a donc de quoi être confiant... »

Propos recueillis par Laurent Mercier