Le Red Bull Junior Team, une filière en panne sèche ?

Hors le cas Vips, peu de monde à se bousculer au portillon

Par Alexandre C.

7 janvier 2020 - 16:17
Le Red Bull Junior Team, une filière en

Après le départ surprise de Daniel Ricciardo pour Renault, Toro Rosso devait, dans l’urgence, trouver un nouveau pilote pour remplacer Pierre Gasly, promu chez Red Bull. La logique aurait voulu que Red Bull aille puiser dans sa filière junior pour ce faire. Mais c’est finalement un pilote hors de cette filière (qui en avait été renvoyé il y a plusieurs années) qui avait été repêché en urgence : Alexander Albon.

Cet exemple illustre le tarissement progressif de la filière Red Bull : les recrutements sont opérés en externe, en dernière minute, ce qui apparaît comme un camouflet pour le travail de fond réalisé par le docteur Marko.

Or le cas Albon était loin d’être une anomalie temporaire. S’il fallait dans l’urgence remplacer, à nouveau, un pilote chez Red Bull ou Toro Rosso (AlphaTauri), la filière junior paraîtrait encore moins armée que l’an dernier…

Fin 2019, la filière s’est tout d’abord allégée de trois pilotes qui ne donnaient plus satisfaction : Dan Ticktum (vainqueur à Macao, mais auteur de frasques en formules junior), Patricio O’Ward (vainqueur de l’Indy Lights), et Lucas Auer, qui n’a pas donné satisfaction en F3 notamment (le fait qu’il soit le neveu de Gerhard Berger n’a pu sauver plus longtemps ce pilote de 25 ans).

Qui reste-t-il alors dans la filière Red Bull ? Plus grand-monde à vrai dire… à l’exception d’un Estonien de 19 ans.

A l’heure actuelle, le pilote potentiellement le mieux placé pour atteindre la F1 se nomme ainsi Jüri Vips (photo). Champion de Formule 4 Adac en 2017, Vips sort surtout d’une saison très convaincante en F3. Certes, il a fini « seulement » à la 4e place du championnat. Mais il évoluait dans une équipe bien moins compétitive (Hitech), alors que c’est Prema qui a écrasé la F3 en plaçant trois pilotes aux trois premières places. Vips fut pour ainsi dire « le meilleur des autres » en F3, et a remporté plusieurs victoires probantes et remarquées. A Macao, circuit sélectif par excellence, il a aussi frôlé la victoire ; sa 2e place finale aura donc confirmé ses bonnes dispositions.

A l’image de Pierre Gasly ou de Stoffel Vandoorne, c’est en Super Formula que Jüri Vips poursuivra sa progression en 2020. Notons qu’il ne dispose toujours pas de Superlicence et que cette année au Japon devrait lui permettre, si tout se passe bien de l’obtenir. Si Vips remporte le titre en Super Formula, les rumeurs de remplacement de Daniil Kvyat (ou de Pierre Gasly) seront certainement très forts à la fin 2020.

Mais la filière Red Bull souffre de n’avoir aucun autre candidat crédible à un baquet F1, à l’horizon de deux ou trois ans. La plupart des autres pilotes, en dépit d’un palmarès prometteur en karting, sont nés en 2003 ou 2004 (Jack Doohan, Johnny Edgar, Harry Thomspon…) et n’ont encore jamais couru en F3. Le Japonais Yuki Tsunoda vient lui de remporter la F4 Japonaise, mais seulement au terme de sa deuxième saison – et même si Honda le soutiendra évidemment, il est déjà âgé de 20 ans.

Une autre piste pour 2021 mènerait à Naoki Yamamoto, un pilote de 31 ans, bien sûr extérieur à la filière Red Bull, mais qui appartient à la famille Honda. Yamamoto a déjà roulé en EL1 avec Toro Rosso à Suzuka l’an dernier et a nommé satisfaction. Comme nous le soulignions alors, cette option mériterait également d’être envisagée par l’état-major de Red Bull, dans le cas où Daniil Kvyat ou Pierre Gasly ne donnaient pas satisfaction.

Autrement, la filière Red Bull se condamne à continuer à recruter « en externe », à la dernière minute, ses pilotes ; à terme, cela ôterait bien sûr son sens à l’existence de la filière. La maison-mère aurait alors toutes les raisons de couper les subsides… et Helmut Marko de partir à la retraite.

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