Leclerc : Ferrari doit frapper vite et fort dès les premiers Grands Prix
Des erreurs de l’an dernier à éviter
La compétitivité de Ferrari, cette année, ne dépendra pas que de l’aérodynamique ; mais aussi de la capacité de l’équipe à gérer la pression, l’émotion, l’opérationnel en plein milieu d’un Grand Prix.
C’était souvent un point faible de Maranello, un point faible que Frédéric Vasseur a commencé à résorber, pour en faire même un point fort désormais.
« Nous avons beaucoup progressé et je pense que cela a fait la différence en nous permettant de réagir plus vite lorsque nous nous retrouvons dans des situations un peu plus difficiles à gérer » a aussi confirmé Charles Leclerc.
Depuis son arrivée en tant que pilote titulaire, il y a six ans, Charles Leclerc dit n’avoir jamais vu Ferrari en aussi bonne position de force.
« Je peux dire avec confiance que c’est la meilleure mentalité dans l’équipe que j’ai vue depuis mon arrivée ici. »
Mais le Monégasque refuse de s’enflammer alors que le moindre tour des essais hivernaux n’a pas encore été effectué !
« Je me souviens de mon premier jour chez Ferrari en 2019, j’étais tellement confiant après les essais parce qu’ils s’étaient bien passés, et puis j’ai été tellement déçu après la première course que je me suis promis de ne plus avoir d’attentes. Donc, je n’ai pas vraiment d’attentes précises. »
« Mais en fait, la mentalité et l’état d’esprit de l’équipe sont aujourd’hui très solides. Et ça, ça me rend très heureux. »
« La compétitivité est très difficile à juger, car je ne sais pas ce que McLaren ou Red Bull ont trouvé dans leurs développements, ni Mercedes d’ailleurs. Donc, sur ce point, nous devons encore attendre. Mais en termes de mentalité et de méthode de travail, nous sommes à un très bon niveau, et cela me satisfait pleinement. »
Frédéric Vasseur n’a pas que recruté Lewis Hamilton pour renforcer la Scuderia. Charles Leclerc relève aussi les apports des arrivées de Jérôme D’Ambrosio en tant qu’adjoint de Frédéric Vasseur, ou de Loïc Serra à la tête du développement du châssis en tant que directeur technique.
« Ce que j’aime vraiment chez eux, c’est qu’ils sont très similaires à Fred dans leur manière de gérer les émotions, et c’est une bonne chose, » explique Charles Leclerc.
« Que vous parliez à Fred, à Jérôme ou à Loïc, vous ressentez la même chose. C’est un élément très important, car Ferrari est une grande équipe et tout le monde ne peut pas parler directement à Fred, à Jérôme ou à Loïc. Mais ensemble, ils communiquent avec de nombreuses personnes au sein de Ferrari, et avoir cette cohérence dans leur approche est une grande force. »
« Ils gèrent les émotions de manière très efficace, et dans une équipe comme Ferrari, où elles peuvent monter très haut, j’ai toujours dit que c’était un atout considérable. »
Ne pas se rater dans le développement
Un point central pour la réussite de Ferrari sera de bien corréler le développement en soufflerie et dans le simulateur à la piste. Ce qui a fait défaut à la Scuderia, encore à la mi-saison 2024.
« Je pense que c’est inhérent à cette réglementation, » a expliqué Leclerc.
« Nous avons tendance à rouler ces voitures très près du sol, ce qui fait que nous touchons souvent la piste. Et lorsqu’on touche… il est très difficile de reproduire ce phénomène dans la soufflerie ou en simulation CFD. Cela rend cette génération de voitures particulièrement délicate. »
« Cela explique pourquoi certaines équipes se retrouvent face à des problèmes imprévus en piste. Peut-être y a-t-il des moyens de mieux les anticiper, nous avons travaillé autant que possible sur ces aspects. Mais lorsque cela arrive, c’est qu’un élément imprévu s’est produit, et cela pourrait arriver à nouveau. »
« Dans ces cas-là, la manière dont nous abordons la résolution du problème est primordiale. Nous avons gagné en solidité sur cet aspect, et cela revient encore une fois à la mentalité d’équipe, à notre gestion des problèmes et des émotions. Nous avons fait d’énormes progrès, et c’est ce qui nous a permis de mieux rebondir dans les moments plus compliqués. »
Et dans quelle direction le développement de la SF-25 est allé ? Charles Leclerc peut-il donner quelques indices ?
« Fin 2023, nous savions très clairement quelles caractéristiques de la voiture devaient être modifiées, car certains problèmes étaient évidents. »
« En 2024, la situation était différente. La voiture était globalement saine. Les seules choses que nous voulions changer concernaient les problèmes liés à une évolution qui n’avait pas fonctionné. Mais ensuite, nous avons eu une très bonne voiture, il nous manquait juste de la performance. C’est donc sur cet aspect que nous nous sommes concentrés pour cette nouvelle monoplace : faire de petits progrès dans chaque domaine, sans focaliser nos efforts sur un seul point. »
Le premier roulage de la Ferrari, à Fiorano, a-t-il déjà permis à Charles Leclerc de détecter quelques points faibles de la voiture ?
« Il est très difficile de ressentir ces évolutions un jeudi, sur un circuit comme Fiorano, avec des conditions aussi froides, » a-t-il expliqué.
« Nous en apprendrons bien plus à Bahreïn. Mais l’objectif d’une journée comme celle-ci est avant tout de récolter les premières données et de vérifier qu’aucun problème majeur ne se manifeste. Pour l’instant, rien de préoccupant ne ressort, ce qui est un premier bon signe. Mais au-delà de ça, il est trop tôt pour tirer des conclusions. »
Démarrer vite et fort
Charles Leclerc veut enfin corriger une dernière faiblesse de 2024 : Ferrari avait mis trop de temps à démarrer, tandis que Red Bull avait tout de suite su frapper vite et fort.
« L’autre problème, c’est que nous n’avons pas été assez compétitifs sur une trop grande partie de la saison. »
« Nous devons rectifier cela et démarrer cette nouvelle saison sur de meilleures bases, en étant immédiatement au niveau des leaders pour pouvoir nous battre dès les premières courses. Notre saison a été très solide, mais nous n’étions tout simplement pas assez rapides en première partie de saison. »
« Pour remporter le championnat, nous devons impérativement être dans le coup dès les premières courses, » conclut-il.
« Mais nous avons fait un excellent travail dans la seconde moitié de saison. Nous avons bien travaillé et j’espère que nous pourrons capitaliser sur cette dynamique pour commencer fort cette année. On verra bien comment cela se passe. »
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