‘Je ne suis pas Superman’ : Ricciardo s’ouvre sur sa souffrance mentale
Il n’est pas revenu en Australie pendant presque deux ans
Daniel Ricciardo a profité de la trêve hivernale pour revenir en Australie, parmi les siens, observant ainsi une quarantaine dans un hôtel. Cela faisait depuis mars 2020 – le Grand Prix d’Australie annulé en dernière minute – que le pilote n’avait pas foulé de nouveau le sol de son pays natal, en raison des règles strictes en vigueur en Océanie.
Ouvrant ses sentiments, Daniel Ricciardo a naturellement fait part de la douleur d’être loin de ses proches pendant une si longue période. Sur le plan sportif, il estime que l’absence de ses parents en particulier a pesé, mentalement, et donc potentiellement influencé ses performances décevantes en première partie d’année chez McLaren.
« La maison me manquait. C’est probablement la première fois que j’ai eu le mal du pays. Mais la famille et ces autres choses me manquaient vraiment. »
« Je ne dis pas que j’ai été lent dans la première moitié de l’année à cause de ça. »
« Mais ça a rendu la situation un peu plus délicate. Pour être performant, il faut aussi être dans un bon état d’esprit. Et donc votre vie extérieure doit aller bien, vos relations, tout cela se reflète sur votre entraînement, votre énergie, votre humeur. »
« Ne pas avoir un élément clé de cela avec la famille - et je suis habitué à ne pas les avoir autour de moi, mais encore une fois, pas pendant si longtemps - et manquer des choses et même mes amis à la maison, ne pas les avoir pour se déconnecter, partir pour un week-end et ne pas penser à la F1, je n’avais pas cette échappatoire. »
« Cela a rendu le travail de la première moitié de l’année plus éprouvant. C’était plus difficile pour moi de déborder d’énergie et de positivité et tout ce genre de choses. »
« Je ne dirais pas que ça m’affecte dans le pilotage. Mais quand ça ne va pas, ça a certainement un effet parce que tout ce que vous voulez, c’est un peu de ce soutien et de l’amour de la famille. Et quand ça ne se passe pas bien, on peut aussi se sentir très seul. »
« Il y a des éléments qui, je pense, m’auraient aidé s’ils avaient été là. Cela m’aurait aidé à sortir de ma mauvaise humeur ou d’un moment de faiblesse un peu plus rapidement. »
Pour Daniel Ricciardo, on aurait ainsi tort de considérer les pilotes de F1 comme des superhéros, comme des monstres de technique et de pilotage, presque robotiques dans leur efficacité. Le sport reste une activité humaine par essence, avec ses hauts et ses bas.
« Les personnes qui sont sous les feux de la rampe ou qui passent à la télévision ne sont pas toujours perçues comme de vraies personnes par les gens de l’extérieur. »
« C’est comme si vous étiez un acteur : "Oh, c’est Brad Pitt. C’est Superman. Il peut faire n’importe quoi, il n’est pas triste ou émotif" - peu importe. »
« Mais nous voyageons tellement que nos proches nous manquent en général. Il est donc difficile d’avoir ce temps libre. »
Une trêve salutaire
Après le Grand Prix de Hongrie, conclu sur un accident, Daniel Ricciardo en était au point où il devait absolument arrêter de penser F1. Il a ainsi mis la trêve estivale à profit pour revenir requinqué. Sans cette pause bienvenue, aurait-il pu l’emporter à Monza ?
« C’est presque risible à certains égards. Alors on se fout de tout, on saute dans un avion et on se fiche de la F1 pendant deux semaines. »
« Parfois, j’ai juste besoin de m’éloigner de tout ça. Parfois, c’est juste un peu fatigant. Et j’en ai un peu marre, quand ça ne va pas bien et que vous avez l’impression d’être dans un cycle. »
« Chacun fonctionne différemment, mais j’ai parfois besoin de cette évasion. Je ne suis pas un pilote qui va se coucher tous les soirs en pensant à la F1. Je savais donc que ce serait sain pour moi. »
« Je me suis vraiment senti différent en montant dans la voiture à Spa, je me suis senti de nouveau léger. Et je pense que la première moitié de la saison m’a pesé. »
« J’avais l’impression de m’être débarrassé de beaucoup de choses, ce qui était bon pour moi. »
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