Dmitry Mazepin a payé de sa poche le nouveau châssis de son fils
Car il était très mécontent du sien
Le père de Nikita Mazepin, Dmitry, n’est pas qu’un simple sponsor-titre de Haas F1 : il va ainsi proposer des fonds additionnels en matière de ressources humaines l’an prochain, avec une nouvelle stratégie, afin d’alléger la charge de travail pesant sur les équipes.
Le père Mazepin a aussi révélé, dans une récente interview, un autre de ces aspects montrant qu’il est bien prêt à monter au créneau, et à prendre les choses en main, quand la performance pure de son fils Nikita est en question.
En début d’année, très en retard sur Mick Schumacher, Nikita Mazepin s’était rapidement plaint d’un vice sur son châssis : selon lui, le châssis dont il avait hérité (celui de Kevin Magnussen l’an dernier) était tout à fait inconduisible. Tandis que Mick Schumacher profitait d’un châssis neuf, reconstruit après le lourd crash de Romain Grosjean à Bahreïn.
Finalement, Nikita Mazepin a pu bénéficier d’un nouveau châssis – en réalité les deux pilotes Haas ont échangé de châssis à Monaco. Dans la suite des Grands Prix, l’allocation précise des châssis chez Haas reste inconnue mais ce qui est sûr, c’est que Nikita Mazepin a continué de se plaindre d’un châssis trop lourd, avant d’en recevoir un autre à Spa.
Ce nouveau châssis de Monaco, ce n’est pas Haas qui l’a payé directement : mais bien le père de Nikita, Dmitry, qui est ainsi un peu plus qu’un sponsor-titre de l’équipe.
« Nikita a eu un bon week-end avec le nouveau châssis, Mick a eu un gros accident avec le sien, et nous avons décidé de construire un nouveau châssis - je l’ai payé de mon propre argent - parce que nous pensons que l’équipe doit avoir tous les éléments compétitifs en place pour se battre à armes égales. »
Les ambitions de moyen terme de Mazepin senior en F1
Mais à quoi joue au juste le père Mazepin en montant ainsi au créneau à ce point, quitte à empiéter sur les responsabilités du directeur d’écurie Günther Steiner ? Simplement soutenir la carrière de son fils ? Promouvoir son entreprise ? Son ambition n’est-elle pas de racheter in fine l’équipe de Gene Haas (comme Hitech en formules juniors), à l’image de ce qu’a fait Lawrence Stroll avec Force India ? Mazepin était d’ailleurs en lice pour racheter ce qui est devenu Racing Point puis Aston Martin F1, mais a été doublé par le Canadien...
« Nos projets sont suffisamment ambitieux. Comme vous le savez, nous étions en compétition pour acheter une équipe [Force India], mais cela ne s’est pas fait. Je crois que je dirai que nous sommes ouverts à tous les défis, et que s’il y a une opportunité pour nous de posséder une équipe, nous la ferons. »
« Il est clair qu’en tant que sponsor, nous n’avons pas seulement l’objectif seulement de soutenir Nikita, de l’aider à grandir, de lui souhaiter bonne chance. Nous avons une vision plus large. Les produits Uralkali sont sur le marché dans 70 pays du monde. La Formule 1 court dans 23 de ces 70 pays. »
« Et nous voulons utiliser la marque F1 pour promouvoir nos produits et notre entreprise. Et nous y parvenons. Dans des pays comme la Chine, la Turquie, le Mexique, le Brésil, les États-Unis - ce sont nos marchés. Nous sommes un leader sur le marché des engrais. Et nous voulons profiter de ces opportunités. »
L’environnement de la F1 est-il d’ailleurs bien adapté à une entreprise russe (rappelons que suite aux démêlés de la Russie avec l’Agence mondiale antidopage, Nikita Mazepin doit courir sous drapeau neutre) ?
« Il y a des entreprises russes en F1 comme Kaspersky, Acronis, qui sont en F1 parce qu’elles croient en la plateforme... La banque VTB est le sponsor en titre du grand prix de Sotchi. »
« Je serais reconnaissant si beaucoup d’autres entreprises venaient en Formule 1. »
Si l’on revient sur le plan du sportif, quid des ambitions du père Mazepin pour Haas ? L’an prochain par exemple, avec le nouveau règlement aérodynamique sur lequel Haas a tout misé, quelle devrait être l’ambition du team ? Revenir à la 5e place au classement des constructeurs à moyen terme, est-ce vraiment un objectif réaliste ?
« L’année dernière, l’équipe était neuvième. Avant cela, elle était même cinquième ou sixième.
« Donc je pense que quelque chose entre ce qu’elle a eu ces dernières années serait une bonne référence pour savoir où nous devons viser. »
« Vous ne devez pas seulement construire une bonne voiture, mais aussi la développer. Cette année, l’équipe n’a pas développé la voiture, elle a été honnête et directe à ce sujet et nous avons compris, mais l’année prochaine, j’espère que l’équipe aura les ressources lui permettant non seulement de construire une voiture compétitive mais aussi de la développer. »
L’homme d’affaires a discuté avec Simone Resta, le directeur technique de l’équipe, et se dit « optimiste » pour l’an prochain. Mais il attend aussi une « loterie » avec le nouveau règlement aérodynamique.
« Certains ingénieurs tomberont sur le réglage aérodynamique le plus efficace pour le règlement technique, et d’autres non... mais vers le milieu de la saison, ceux qui ont raté quelque chose pourront le voir, parce que les voitures seront sur la piste, elles seront affichées, elles pourront être analysées et évaluées. »
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