’Désastre’, désordre’, ’inutile’ : la FIA de Ben Sulayem en prend pour son grade

"C’est ce que tout le monde pense" selon Komatsu

Par Franck Drui

28 janvier 2025 - 07:44
'Désastre', désordre',

Trois personnalités de la Formule 1 estiment que la FIA, sous la direction controversée du président Mohammed Ben Sulayem, est un « désastre ».

La semaine dernière, il est apparu que la répression de Ben Sulayem contre les mauvais comportements en dehors de la piste - comme les jurons - a été renforcée pour 2025, les pilotes étant désormais confrontés à des amendes à six chiffres, à des suspensions possibles pour un mois et même à des déductions de points.

Un porte-parole de la fédération basée à Paris a tenté de minimiser la fureur qui en a résulté, insistant sur le fait que les changements visent à "améliorer la transparence et la cohérence de la prise de décision".

"Toutes les grandes fédérations sportives telles que la NFL, la FIFA et le CIO ont des règles et des amendes similaires pour protéger l’intégrité du sport. La FIA n’est pas la seule fédération à punir les concurrents pour mauvaise conduite."

L’Association des pilotes de Grand Prix (GPDA) s’est toutefois montrée cinglante à l’égard des mesures prises l’année dernière et a même critiqué la FIA pour ne pas avoir révélé à quoi étaient consacrées les amendes.

Le patron de la monoplace de la FIA, Nikolas Tombazis, insiste sur le fait "qu’en tant qu’organisation à but non lucratif, la FIA dépense de l’argent pour la sécurité et les programmes de base et non pour des fêtes de Noël ou quoi que ce soit de ce genre".

Pourtant, dans le paddock, le style de leadership de Ben Sulayem ne lui a valu que peu d’amis. Même le patron de l’équipe Haas F1, Ayao Komatsu, admet ses inquiétudes.

"S’il vous plaît, n’écrivez pas en titre « Ayao dit que la FIA est un désastre » mais c’est ce que tout le monde pense. C’est ce que tout le monde vit."

"Je ne sais pas quoi dire d’autre. Ce n’est pas bien, n’est-ce pas ? Mais je ne veux pas m’impliquer dans cette bataille politique."

D’après deux pilotes qui ne sont plus en F1, le "désordre" s’étend au-delà de la Formule 1.

"En juillet, ils ont planifié la course de Formule E à Berlin et les 6 heures de Sao Paulo le même week-end," explique Robin Frijns, expliquant qu’il devra faire l’impasse sur l’un des événements.

"C’est très malheureux et je suis assez en colère à ce sujet. Par le passé, cela n’a jamais vraiment posé de problème de planifier correctement les courses, mais depuis que Jean Todt a quitté la présidence, c’est parfois le chaos."

Nyck de Vries, qui comme Frijns alterne entre la Formule E et le WEC, est du même avis.

"Vous ne pouvez pas me dire qu’il n’y avait aucun moyen d’éviter un conflit. Cela m’agace vraiment en fait. Tout cela me semble complètement inutile."

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