Comment Mercedes F1 s’est adaptée au plafond budgétaire
Wolff évoque "une période d’adaptation très difficile"
L’instauration d’un plafond budgétaire en F1 a été saluée par tous les acteurs du sport, y compris les plus grandes équipes. Cependant, pour elles, ce fût une tâche bien difficile de faire rentrer les opérations d’avant, qui coûtaient parfois plus de 250 millions d’euros, dans une enveloppe de moins de 150.
Toto Wolff, directeur de Mercedes F1, a essayé de gérer cela du mieux possible.
"Cela a été difficile pour une grande équipe comme Mercedes de passer sous le plafond budgétaire. Mais nous y sommes arrivés. Le plus dur a été évidemment de perdre des dizaines de salariés. La plupart ont rebondi dans d’autres équipes, qui pouvaient encore embaucher. Et combien de personnes avons-nous perdues parce qu’elles pouvaient avoir de meilleures offres ailleurs ?"
"Je pense qu’une certaine fluctuation dans chaque équipe n’est pas mal du tout. Si les gens peuvent avancer, accéder à un poste plus élevé et gagner plus de salaire, cela ne devrait pas leur être refusé. C’est un comportement que j’accepte humainement. Cela permet également à une jeune génération de se hisser au sommet et de devenir des décideurs. J’apprécie vraiment ça. Des employés expérimentés et des jeunes sont la combinaison optimale pour que le vivier de talents soit toujours à un haut niveau."
Wolff l’admet, 100 millions en moins sur l’opérationnel essentiel que couvre le plafond budgétaire, cela ne se passe pas sans casse.
"Si vous devez retirer 100 millions à une équipe, cela entraine forcément une restructuration," poursuit l’Autrichien.
"Qu’est-ce que cela signifie ? Analyser les processus en fonction de leurs coûts, établir des priorités et les ajuster. Avant on disait : ’On fait ceci ET cela’. Maintenant, la décision est : ’On fait ceci OU cela’."
"Nous avons traversé une période d’adaptation très difficile. Notre service financier est passé de 16 à 45 employés pour refléter la complexité de ces processus. Un exemple : si un morceau de tube en aluminium devient un moyeu, nous n’avons pas seulement besoin de savoir combien coûte le tube. Nous devons comprendre tout le processus qui se cache derrière. À partir de là, vous établissez des priorités – entre les ingénieurs et les comptables. Cela nous donnera un avantage à moyen terme. Tout le monde doit passer par là. Même les équipes qui sont sous le budget aujourd’hui."
Le directeur de Mercedes F1 aurait-il pu connaitre une bien meilleure saison en 2022 avec plus de moyens ? Oui mais en partie seulement...
"Bien sûr, nous aurions pu injecter plus de capital pour tenter de rectifier la W13. Au final, cependant, vous êtes surtout limité par les quelques jours de test. Et là, vous ne pouvez pas en acheter, la limite est fixée par la FIA."
"Le monde virtuel de la soufflerie, du CFD et des simulations n’a pas résolu notre problème. Nos données ne l’ont tout simplement pas montré."
"Le rebond ne peut pas être simulé dans la soufflerie. Ceci, bien sûr, induit en erreur les simulations. Là aussi, il s’agissait d’apprendre en faisant. À chaque pas que nous faisions sur la piste, en utilisant les week-ends comme tests, nous nous rapprochions de plus en plus d’une bonne compréhension de la voiture."
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