Barcelone se positionne pour organiser plusieurs Grands Prix de F1 cette année

Et renégocier sa place au calendrier à moyen terme

Par Alexandre C.

18 avril 2020 - 12:17
Barcelone se positionne pour organiser

Pour tenir un maximum de Grands Prix en un minimum de temps, la F1 envisage d’organiser plusieurs courses d’affilée sur un seul circuit, par exemple à Silverstone, une piste qui est localisée à proximité de la majorité des usines de F1.

Le Circuit de Barcelona-Catalunya, l’autre circuit que les équipes connaissent comme leur poche, et qui a aussi l’avantage de se trouver non loin des bases des écuries, se dit lui aussi disponible pour accueillir plusieurs Grands Prix au format particulier. Le directeur de la piste, Joan Fontserè, est ainsi prêt à une flexibilité contractuelle, et à accueillir plusieurs Grands Prix, tenus à huis-clos pour raisons sanitaires.

Et visiblement, Barcelone a des forces à faire valoir que d’autres pistes n’ont pas…

« Nous présentons nos atouts à la FOM afin qu’ils puissent décider ou examiner l’opportunité de venir organiser une course sur notre circuit » explique Joan Fontserè à SoyMotor.

« Nos atouts sont les suivants : d’abord, 30 ans d’organisation de Grands Prix ; ensuite, la ville de Barcelone ; et puis, la logistique, les liaisons avec l’Europe ; enfin, la météo. »

« Une fois ces caractéristiques analysées, nous leur disons : ’Sachez que dans un certain laps de temps, entre deux et trois semaines, nous pouvons organiser un Grand Prix au niveau sportif’. »

Dans le même temps, Joan Fontserè se dit disposé à discuter avec la FOM pour assurer, à plus moyen terme, la place (aujourd’hui menacée) de son circuit au calendrier : ainsi, cette crise du coronavirus pourrait être aussi l’occasion, pour Barcelone, de sauver sa place…

« Avec la F1, nous avons parlé de différents scénarios » a commenté Joan Fontserè.

« L’un est que la saison commence au début de l’été, ce qui nous conviendrait ; un autre est qu’elle commence en septembre. Nous n’avons pas fait beaucoup plus de progrès. On nous a demandé, si la saison commence avant l’été, si nous étions prêts à organiser un Grand Prix à huis clos. Et nous leur avons dit oui, à condition que cela nous aide à avoir un championnat cette année qui nous permettrait d’être en bien meilleure posture pour 2021. »

Ainsi, Joan Fontserè se retrouve, d’une manière inattendue il y a quelques mois, en position de force par rapport à la FOM pour renégocier son contrat. Puisque Barcelone ne pourra compter sur les recettes de billets pour remplir ses caisses (avec un Grand Prix à huis clos), Joan Fontserè voudrait des compensations de la part de Liberty Media, sous-entend-il clairement…

« Si une course n’a pas de public sur place, les sources de revenus perçues par l’organisateur disparaissent, de sorte que le format de contrat qui existe aujourd’hui ne serait plus valable, car les conditions sont sensiblement différentes. »

« Nous ne sommes pas encore rentrés dans les détails parce que nous ne savons pas à quoi tout cela ressemblera. A l’heure où l’on envisage un GP à huis clos, il est évident que les conditions de l’accord devraient être différentes. »

« Ce n’est pas seulement le fait de la vente des billets : il faut se rappeler qu’un Grand Prix rassemble environ 100 000 spectateurs, plus tout le cirque de la F1. Cela a un impact sur le territoire. Lorsqu’un gouvernement, comme c’est le cas de celui de la Catalogne, investit dans un Grand Prix, il ne le fait évidemment pas uniquement pour avoir 100 000 personnes à l’intérieur d’un lieu. Il le fait pour que l’environnement régional tout entier reçoive un impact économique. »

« Cet impact économique, lorsque seules les équipes et les TV peuvent venir au GP, est réduit au minimum. Cela signifie que la compensation reçue par le gouvernement est beaucoup plus faible que celle reçue lorsqu’il y a un Grand Prix complet. En ce sens, les conditions changent aussi très considérablement, non seulement en ce qui concerne la vente des billets et les revenus que cela représente, mais aussi en raison des revenus indirects que cela représente pour la région, qui, en fin de compte, est celle qui paie pour que cette course ait lieu. »

« Nous avons les yeux tournés vers l’avenir ; si nous devons maintenant nous mettre au travail, nous le ferons tous, et le circuit le premier, mais en pensant toujours à l’horizon 2021, 2022, 2023 et 2024, afin de bénéficier d’un accord à moyen terme avec Liberty Media et d’offrir cette qualité d’organisation de Grand Prix. »

Enfin, sera-t-il possible de courir sur le circuit en sens inverse, pour varier un peu les plaisirs en cas d’organisation de plusieurs épreuves ?

« Ce n’est pas possible en raison des mesures de sécurité. Il y a très peu de circuits qui ont des zones de dégagement conçues pour fonctionner dans les deux sens en toute sécurité. C’est impossible. À Barcelone, c’est impossible, même si on change légèrement certains virages. Ce n’est pas un problème d’homologuer le circuit, la FIA nous aiderait car elle en aurait l’intention et accélérerait les procédures, mais c’est impossible pour des raisons de sécurité. »

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