Après des débuts ‘moyens’, Hamilton explore davantage sa Ferrari
Il répond à Wolff sur son âge et aux ‘vieux blancs’ qui le critiquent
Comment se passent les débuts de Lewis Hamilton avec Ferrari, à Bahreïn, pour les essais hivernaux ? Tout va très bien pour le moment : c’est en substance le message envoyé par le Britannique en conférence de presse, ce midi à Bahreïn.
Hamilton a roulé, ce jeudi, une quarantaine de tours sous une météo variable et même un peu pluvieuse à Bahreïn. On le sait, le chronomètre ne veut rien dire, mais les tifosi auront tout de même poussé un ouf de soulagement en voyant le pilote Ferrari en haut de la feuille des temps ce matin.
« La façon dont on commence est souvent très importante, » a relevé Lewis Hamilton, remettant cette matinée de Bahreïn dans le contexte plus large de son arrivée à Maranello.
« Ce dernier mois ne pouvait pas mieux se dérouler. Certaines étapes étaient nécessaires : Barcelone devait arriver. Chaque jour a été significatif et a servi à poser des bases solides. Même si nous avons dû condenser énormément de choses en peu de temps, nous n’avons rien précipité. »
« Les journées sont longues, mais c’est pour cela que nous sommes là. Je pense que cela portera ses fruits à l’avenir. C’est un processus en constante évolution, et tout s’est fait naturellement, sans forcer. J’ai eu le sentiment d’être chez moi dès le début. »
Hamilton sur Leclerc : « Il sera très rapide cette année »
Qui dit nouvelle équipe, dit aussi nouveau coéquipier : et Lewis Hamilton aura fort à faire cette année face à Charles Leclerc.
Mais là encore, tout va très bien pour le moment : l’entente entre les deux hommes est excellente, assure le septuple champion du monde… qui met tout de même la pression sur son coéquipier en faisant part de tout son talent !
« Charles est incroyablement talentueux. Pouvoir l’observer travailler de l’autre côté du garage et le voir évoluer au sein de l’équipe a été très intéressant. Il est ici depuis longtemps, il connaît parfaitement l’équipe, parle italien et est totalement à l’aise. »
« Mais comme nous avions déjà une relation amicale avant, cela a facilité les choses. Il est incroyablement rapide et il le sera encore cette année. »
Interrogé sur son adaptation à la SF-25, Lewis Hamilton botte en touche : aura-t-il plus de mal qu’à s’y adapter qu’à la ‘diva’ Mercedes F1 de l’an dernier ?
« Je pense qu’il est encore un peu tôt pour le dire, mais j’aime vraiment cette voiture. Nous sommes en train de créer un lien progressivement. »
« Hier, la journée était moyenne, juste correcte » tempère Lewis Hamilton.
Est-ce un brin inquiétant pour lui ?
« Mais nous avons rempli notre programme, nous avons testé plusieurs choses. Pour l’instant, je ne fais pas de changements de réglages, je ne dicte pas encore la direction que nous voulons prendre avec la voiture. Aujourd’hui, en revanche, j’ai commencé à explorer un peu plus mon interaction avec mon ingénieur. »
« Pour l’instant, j’adore piloter cette voiture. »
Passer d’une Mercedes F1 à Ferrari, c’est changer de monde, confirme Lewis Hamilton, qui avait toujours conduit une F1 à moteur Mercedes depuis 2008.
« Ces journées sont faites pour explorer. Pour l’instant, il reste encore de la marge, et petit à petit, je découvre davantage la voiture. »
« Tous les réglages sont complètement différents, même l’équilibre des freins n’est pas le même. Je ne suis pas en train d’oublier ce que je savais, mais j’apprends une nouvelle façon de travailler. La manière de piloter cette voiture est différente, et c’est un processus passionnant. »
« Je sens que la voiture est sous moi et qu’elle répond bien à mes retours. Il reste encore du travail, mais les temps ne sont pas vraiment pertinents à ce stade, l’essentiel est de se concentrer sur notre programme. »
« Demain, nous aurons une meilleure idée de la base sur laquelle nous nous situons, mais je pense que les écarts seront serrés. Tout le monde a fait du très bon travail cet hiver, même la Williams semble prometteuse. »
Hamilton adresse un petit tacle à Toto Wolff
En conférence de presse, Lewis Hamilton n’a pas manqué enfin d’adresser un petit tacle à son ancien employeur, Toto Wolff, qui avait quelque peu critiqué son âge (plus de 40 ans).
Toto Wolff avait ainsi récemment déclaré que la décision de Hamilton de rejoindre Ferrari « nous aide, car elle évite le moment où nous aurions dû dire au pilote le plus emblématique de la F1 qu’il était temps d’arrêter… Nous sommes dans un sport où l’acuité cognitive est essentielle, et je pense que tout le monde a une durée de vie limitée. »
Par la suite, Wolff a clarifié ses propos, assurant que Hamilton restait « affûté » malgré son âge et qu’il se préparait « parfaitement » pour sa 19ᵉ saison en Formule 1 à 40 ans.
Pas de quoi apaiser Lewis Hamilton qui a ainsi répliqué !
« Être un vieil homme est un état d’esprit. Bien sûr, votre corps vieillit, mais je ne serai jamais un vieil homme. Ce que je peux vous dire, c’est que la retraite n’est nulle part sur mon radar. Je pourrais être ici jusqu’à mes 50 ans, qui sait. »
« Ensuite, ne me comparez jamais à quelqu’un d’autre. Je suis le premier et le seul pilote noir de l’histoire de ce sport, je suis construit différemment. J’ai traversé énormément de choses, j’ai suivi mon propre parcours, et on ne peut pas me comparer à un autre pilote de 40 ans, passé ou présent, en F1. Parce qu’aucun d’eux n’est comme moi. »
« Je suis affamé, déterminé, je n’ai ni femme ni enfants. Je suis concentré sur une seule chose : gagner. C’est ma priorité absolue. »
Quant aux autres voix critiques sur son arrivée chez Ferrari, celles notamment d’Eddie Jordan et Flavio Briatore, Lewis Hamilton a aussi froncé les sourcils.
« J’ai toujours accueilli la négativité. Je ne réponds jamais aux anciens, en fin de compte, hommes blancs, qui commentent ma carrière et ce qu’ils pensent que je devrais faire. »
« La manière dont on se présente, dont on se comporte et dont on performe finit toujours par dissiper ces doutes. »
Avant la fin de la conférence, on a demandé à Hamilton quel était son objectif et son désir de succès, ce à quoi il a répondu : « Pour l’instant, c’est mon seul objectif. Bien sûr, j’ai d’autres choses comme Mission 44, j’ai une équipe et je vois le travail que nous faisons. J’ai de la place dans ma vie pour ces différents aspects, mais 99 % ou 98 %, comme vous voulez, c’est tout cela. »
« C’est ce que j’aime, c’est ce dont j’ai rêvé en grandissant. Je ne sais pas pourquoi j’ai cette faim, ce combat ou ce désir de continuer à faire ce que je fais au niveau où je le fais, mais je suis reconnaissant de l’avoir. Je suis vraiment reconnaissant pour ce sport – il a changé ma vie. »
« Je sais que je ferai beaucoup plus dans ce nouveau chapitre de ma vie, ce qui m’enthousiasme vraiment. Je pense qu’à l’heure actuelle, il s’agit simplement d’être présent, d’avoir l’esprit très ouvert, d’essayer d’apprendre de tous les ingénieurs ici présents qui sont des experts, et de voir comment je peux faire fonctionner le mien pour atteindre l’objectif que nous partageons tous. »
Nouveau : comment suivre au mieux l’actualité de notre site ?
Via notre nouvelle chaîne WhatsApp Nextgen-Auto.com !
Vous abonner (cliquez sur l’étoile pour mettre en favori) à notre Google News si vous utilisez l’appli Google Actualités sur votre smartphone.
Ferrari
- Hamilton salue le ’travail fantastique’ de Colapinto et loue son caractère
- ’Les pilotes ne sont pas des petits robots’ : Villeneuve se paie le PDG de Ferrari
- Elkann se fait encore tacler pour ses propos contre Leclerc et Hamilton
- Leclerc prévient Ferrari : trois week-ends parfaits ou pas de 2e place
- ’Il coûte trop cher et ne rapporte rien’ : Ferrari sommée de tourner la page Hamilton