Alex Dunne, ‘le tueur’ qui pourrait succéder à Piastri ou Norris chez McLaren F1 ?
Il avait fait sensation en EL1 en Autriche
Il a crevé l’écran : pour ses premiers EL1 en Autriche avec McLaren F1, le jeune pilote Alex Dunne a réalisé le 4e temps, sans commettre la moindre erreur.
Cette performance de haut vol (que l’on se souvienne des premiers EL1 d’Andrea Kimi Antonelli, conclus par un crash, à Monza) se rajoute à une saison de F2 déjà convaincante pour Dunne (il pointe à la 3e place, derrière Verschoor et Crawford).
Comme beaucoup de jeunes pilotes, Dunne a un père lui-même pilote, Noël, ancien compétiteur en Formule Ford.
Mais l’Irlandais ne roulait pas sur l’or, loin de là, et il a donc dû batailler pour arriver là où il est aujourd’hui.
« Parfois, mon père a probablement dû travailler plus dur que moi, et ce fut une vraie lutte pour arriver jusqu’ici. »
Warren Hughes, responsable du développement des pilotes chez McLaren, confirme ce manque de soutien financier pour son jeune pilote : « Je l’ai probablement déjà dit, mais c’est un pilote à l’ancienne. Il ne vient pas d’une situation où ils ont pu choisir leur parcours financièrement. Il a été limité. »
« On peut le voir dans sa personnalité et dans son pilotage, c’est une approche très axée sur les résultats. »
« Il doit être performant pour passer au niveau supérieur et cela se reflète dans sa faim de réussir. »
« L’une de ses grandes forces est cette faim brute. Notre travail est probablement de la maintenir à un niveau qui ne lui cause pas trop de problèmes. »
Benn Huntingford, directeur sportif de Rodin (anciennement Carlin) ne tarit pas non plus d’éloges sur son pilote en F2 : « Alex a tendance à être un peu tout ou rien. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous le voulions dans l’équipe. »
« Il est beaucoup plus facile de prendre un pilote rapide qui a peut-être besoin d’un peu d’expérience que d’essayer de pousser quelqu’un qui n’a peut-être pas le talent. »
« C’est un travail beaucoup plus facile de notre côté d’essayer de tirer le meilleur de leur talent, plutôt que de créer le talent. Alex a ce talent. »
« Certaines des manœuvres de dépassement qu’il réalise, d’autres ne peuvent même pas les imaginer, donc il y a un véritable instinct de tueur en course. C’est ce que je veux dire, c’est un pilote à l’ancienne. »
« Et à un moment donné, il faut y ajouter une petite couche d’expérience. C’est un cliché de dire qu’il est un peu tout ou rien. C’est un peu plus nuancé que cela. »
« C’est un travail en cours. Il n’est pas le produit fini. Il s’agit donc simplement d’ajouter ce petit plus, sans enlever cette faim brute. »
« Son développement se poursuivra car son approche est la bonne. Il est très méthodique et très réaliste quant à son propre niveau. »
« Mais dans le feu de l’action, il a un instinct de tueur et nous ne voulons pas lui enlever ça. »
Dunne doit, cette année, jongler avec ses nombreuses obligations pour McLaren F1 : il est en effet souvent installé dans le simulateur avant un Grand Prix, pour affiner les réglages même en cours de week-end.
Ce travail en simulateur l’a bien aidé à affiner son pilotage, peut-il aujourd’hui confirmer.
« Il y avait quelques aspects au début de l’année en F2 qu’en tant que pilote, en termes de technique de pilotage, j’avais un peu de mal à assimiler, et quand je suis allé faire du simulateur F1, j’ai dit aux ingénieurs ce avec quoi j’avais du mal. »
« En plus de m’aider à me préparer pour les essais en EL1, une partie du plan visait aussi à m’aider à régler les petites choses que je devais mieux faire. »
« La façon dont ils ont procédé chez McLaren F1 m’a énormément aidé. C’était avant Bahreïn. Et puis je suis allé à Bahreïn après cela, et j’ai gagné tout de suite. »
« Cela montre à quel point ils ont fait du bon travail pour m’aider à me développer. Et pour moi, c’est très important. Naturellement, au cours de l’année, on s’améliore toujours, mais je n’ai pas l’impression d’avoir jamais progressé aussi rapidement. »
Pour autant Dunne a aussi traversé une véritable tempête, un mois avant ses EL1 canons au Red Bull Ring : il a reçu un torrent d’insultes sur les réseaux sociaux pour avoir déclenché un carambolage au départ de la course principale de Monaco, en F2.
Il revient sur cet épisode, qui lui a valu un recadrage, mais aussi un soutien, de la part d’Andrea Stella en personne.
« Après Monaco, j’ai eu une assez longue réunion avec Andrea, il me soutenait pleinement et m’a donné des conseils sur les points sur lesquels me concentrer. »
« Il s’agit simplement d’accepter où l’on se trouve. Il ne sert à rien d’essayer de forcer les choses, car c’est là que les problèmes peuvent survenir. Donc, si l’on sait que l’on est en position de tenter sa chance et que l’on est à l’aise avec le fait que cela paiera, alors c’est bien. »
« Mais il y a aussi des moments où il faut simplement l’accepter et peut-être perdre deux ou trois places pour essayer d’en regagner quelques-unes afin de terminer la course avec de bons points. »
« C’est l’approche que j’ai adoptée à Barcelone après avoir parlé avec Andrea. Et c’est l’approche que je continuerai d’avoir. »
« Et après avoir parlé à Andrea, en abordant le week-end de course, je me suis tout de suite senti beaucoup plus détendu, beaucoup plus calme et très à l’aise pour aborder le week-end normalement. »
« Pour moi, c’était quelque chose de très, très important et que j’apprécie beaucoup. Mais pas seulement Andrea, aussi toute l’équipe. Zak [Brown] m’a aussi envoyé un message. »
« McLaren est vraiment comme un environnement familial. La façon dont ils aident les pilotes à se développer est très, très impressive et cela s’est montré avec moi comme une aide précieuse. Avoir le soutien total de tout le monde et savoir qu’ils sont tous derrière moi me rend beaucoup plus détendu. »
Futur pilote McLaren F1 ?
Cependant l’horizon immédiat, chez McLaren F1, apparaît bouché pour Dunne : on voit mal Oscar Piastri ou Lando Norris quitter l’équipe dans un futur proche, à moins d’une vraie guerre civile qui éclaterait.
Dunne continuera cette année à se préparer avec des tests en essais privés, et une nouvelle séance d’essais libres au minimum.
Mais que fera-t-il l’an prochain ? Alessandro Alunni Bravi, le directeur des relations commericales chez McLaren F1 (et ancien représentant de l’équipe Stake), a fait le point sur le programme de l’Irlandais pour 2026.
« Alex fait déjà partie intégrante de notre équipe de Formule 1, il travaille avec l’équipe de F1, nous lui faisons confiance car nous lui avons donné l’opportunité de faire des EL1. »
« Il fait déjà partie de l’équipe. Nous devons nous concentrer sur cette saison, c’est aussi très important pour Alex de ne pas perdre de vue l’objectif. »
« L’objectif est de réussir en F2, de poursuivre ce développement et il y aura des possibilités pour des pilotes comme Alex qui montrent du talent, de la constance et aussi une approche très mature, professionnelle, et que les équipes de Formule 1 recherchent. »
« L’objectif était de faire une bonne séance d’EL1 en Autriche. Il a bien performé, nous avons coché toutes les cases avec lui. Le deuxième objectif est de continuer la saison en F2, d’être constant, d’éviter les erreurs et de montrer le rythme qu’il a affiché. »
« Ensuite, il s’agit de travailler avec l’équipe de F1, il travaillera avec notre équipe de F1, nous travaillons ensemble. »
Nouveau : comment suivre au mieux l’actualité de notre site ?
Via notre nouvelle chaîne WhatsApp Nextgen-Auto.com !
Vous abonner (cliquez sur l’étoile pour mettre en favori) à notre Google News si vous utilisez l’appli Google Actualités sur votre smartphone.
McLaren F1
- Brown : Il n’y a ’pas eu une seule tension’ entre Norris et Piastri
- Norris sous les huées et sifflets : Montoya accuse McLaren, Pérez apaise
- ’Probablement mieux qu’avant’ : Piastri loue sa relation avec Norris
- La commission F1 va aborder la question de McLaren sur les moteurs
- Steiner fustige McLaren pour ne pas avoir défendu Piastri au Brésil