Abandonné dans une station-service : Max Verstappen évoque son éducation à la dure avec son père Jos

Il conduisait aussi les mains gelées

Par Alexandre C.

13 février 2021 - 12:18
Abandonné dans une station-service : (…)

Max Verstappen n’a jamais caché qu’il devait beaucoup à son père Jos dans son éducation à la course – mais il n’a jamais caché non plus que cette éducation avait été rude, sans pitié, inconventionnelle. De la sueur et des larmes, Max en a versé à cause de la rudesse de son père – finalement efficace.

Jos n’a jamais voulu vraiment répéter à Max qu’il était un prodige de précocité… Au contraire, il n’arrêtait pas de remettre en question son talent « naturel » en trouvant toujours à redire.

« Même dans les courses où il gagnait si facilement, par exemple, je lui disais qu’il ne pouvait pas dépasser dans un certain virage ou une certaine partie de la piste. C’était juste pour lui rendre la tâche plus difficile, pour trouver d’autres moyens de doubler ou non. »

« En tant que père, vous voulez toujours aider votre fils le mieux possible. J’ai essayé de le pousser dans la bonne direction. »

Plusieurs anecdotes sont remontées sur la rudesse de cette éducation. Tout d’abord, qu’il pleuve ou qu’il fasse - 3 degrés, Jos exigeait un entrainement sans interruption. Le père se rappelle...

« Je me souviens qu’il avait probablement huit ou neuf ans ou quelque chose comme ça. Les mercredis, l’école se terminait à 12 heures, nous allions à la piste de karting, et en hiver il faisait froid. »

« Alors, on a fait 10 tours. Il avait froid. J’ai dit "OK, va te réchauffer", et trois minutes plus tard [Max n’est pas revenu] - "Putain, où est-il maintenant... Allez ! [et Max disait] "J’ai toujours froid". "Je m’en fous, conduis". »

« Et il ne pouvait pas bouger ses doigts, et je m’en foutais. Je voulais tester des choses, parce que je construisais des moteurs, et je changeais de châssis, et je voulais avoir un résultat parce que je voulais aller de l’avant. »

« Et puis, quand les doigts se réchauffent à nouveau, il a dit que c’était très douloureux. J’ai dit "ah, ferme-la". »

« Si tu ne conduis pas normalement, j’emballe tout et on rentre » lança un autre jour Jos à son fils.

« Mais je connaissais son style de conduite. Et je pouvais voir s’il faisait de mauvais choix ou s’il conduisait mal, je le voyais tout de suite. Ça l’a réveillé. Il en avait besoin parfois. »

« Un réveil utile » confirme Max aujourd’hui.

Mais le meilleur exemple reste peut-être celui de la station-service. A la CIK-FIA KZ2 World Cup de 2012 (mondial de karting), Max Verstappen s’était qualifié premier, mais un problème de boîte de vitesses l’avait relégué à la 10e place sur la grille pour la course qualificative principale. Au 2e tour, en dépassant trop vite un concurrent, il finit dans les rangées de pneus.

Max Verstappen admet aujourd’hui son erreur... et revient surtout sur la colère froide de son père !

« C’était un peu stupide et inutile. Alors je me suis crashé. Pas de championnat du monde. »

« Mon père avait déjà investi beaucoup de temps les années précédentes, à préparer les moteurs, à s’assurer qu’une fois que je serais dans cette catégorie, tout serait prêt. J’étais donc bien sûr contrarié, mais mon père était vraiment contrarié et déçu par moi. »

« Il a cassé la tente, tout, il l’a jetée dans le van. J’ai dû aller chercher le kart avec un ami sur la piste après la course parce que mon père m’avait dit que je devais le faire moi-même. »

« On s’est assis dans le van en rentrant à la maison. Je voulais parler à mon père de ce qui s’était passé, de mon opinion sur l’incident, mais mon père ne voulait pas me parler. »

« J’ai continué à essayer et à un moment donné, il s’est arrêté à une station-service et il m’a dit : "Sors, je ne veux plus te parler". »

La mère de Max vint ensuite le chercher dans une station-service...

Et Jos de revenir lui aussi sur cet incident...

« Nous avons fait environ 1 800 kilomètres pour rentrer chez nous, je ne lui ai pas dit un mot. »

« Et toute la semaine suivante, je ne lui ai pas parlé. Et puis nous nous sommes assis ensemble et je lui ai expliqué ce que je ressentais. »

« Toute la semaine, il ne s’est pas senti à l’aise avec toute cette situation. Mais je voulais qu’il comprenne qu’il devait réfléchir. La saison suivante, nous avons tout gagné. Nous avons gagné deux championnats d’Europe, le championnat du monde, nous avons gagné toutes les courses. »

« Il était tellement concentré, la façon dont il courait, on voyait qu’il pensait, et je pense que ce qui s’est passé à cette course a fait de lui un meilleur pilote. »

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