Symonds explique comment Schumacher a changé le métier de pilote

Une éthique et une implication qui ont élevé le niveau

Par Emmanuel Touzot

26 janvier 2019 - 16:29
Symonds explique comment Schumacher a

Faisant écho aux propos de l’ancienne attachée presse de Michael Schumacher, Sabine Kehm, Pat Symonds a révélé que l’Allemand apportait une nouvelle manière d’envisager l’éthique d’un pilote, tant par son implication au sein de son équipe que par sa dévotion.

Symonds a été l’ingénieur de course de Michael Schumacher chez Benetton dans les années 90 (photo), avant le départ de l’Allemand chez Ferrari. Le Britannique est resté chez Benetton puis Renault, où il est devenu directeur de la R&D, directeur de l’ingénierie puis directeur technique.

Il a ensuite été impliqué dans le Crashgate de Singapour et d’être exclu de son poste pour plusieurs années. Revenu en 2014 chez Williams, il en était le directeur technique jusqu’en 2016, et revient aujourd’hui sur sa collaboration avec Schumacher.

"Michael était vraiment différent dans l’éthique du travail et l’attention portée aux détails" a déclaré Symonds. "Ses progrès étaient stupéfiants et concernaient l’ensemble de son approche. Il a établi de nouvelles normes en matière de forme physique, d’attention aux détails et d’intelligence, qu’il a appliquées aux choses."

Symonds se souvient également de l’organisation des week-ends et de la manière dont lui et Schumacher les préparaient : "Si vous vous souvenez bien, à l’époque, nous avions des essais libres le vendredi et le samedi, et nous avions aussi les qualifications le vendredi et le samedi. Mais plus important encore, le dimanche matin, nous avions eu une courte séance d’essais d’une demi-heure, le warm-up."

"Je travaillais sur la voiture avec lui jusqu’à la qualification du samedi. Nous essayions toujours d’améliorer la voiture, d’améliorer la voiture, d’améliorer la voiture, d’améliorer la voiture. Le dimanche, je disais disait : ’C’est tout ce qu’on a, c’est le mieux qu’on puisse faire, maintenant c’est à toi de passer une demi-heure à trouver comment en tirer le meilleur parti’."

"Il prenait donc le départ de la course en sachant que s’il économisait un peu ses pneus dans tel virage, il pouvait les faire durer un peu plus longtemps. S’il était un peu plus lent dans tel virage, il sortait plus vite de celui qui lui donnait une meilleure vitesse dans la ligne droite, et toutes ces choses-là.

"C’est ce niveau d’attention au détail et cette recherche de performance que nous n’avions jamais vus en Formule 1 auparavant. Il y en a peut-être eu quelques-uns, comme Alain Prost, qui l’avaient tout naturellement, mais Michael, c’est une éthique de travail qui l’y a amené."

Selon l’ingénieur, Schumacher a réussi à inculquer ça à ses équipiers, puis à d’autres pilotes du paddock : "Chacun de ses équipiers a trouvé cela. Il avait des équipiers très compétents mais ils étaient habitués à aller courir avec un peu de détachement. Mais un peu de détachement face à Michael, c’était l’assurance de se faire battre."

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