Interview - Wolff : Nous avons eu un début de saison agité
Les choses vont mieux depuis Monaco
Nous sommes à la mi-saison, comment jugez-vous la performance de l’équipe jusqu’ici ?
"Bonne, dans l’ensemble. Nous avons eu un début de saison agité. Les essais ne se sont pas passés comme nous l’espérions et les premières courses étaient moyennes. Nous n’avons pas trouvé les bonnes fenêtres de réglages sur la voiture mais petit à petit, nous y sommes arrivés. Nous avons passé un week-end horrible à Monaco mais ça nous a aidé à trouver une direction. Parfois, ces moments difficiles aident à long terme et ça a été le cas. Depuis, tout va bien".
Après le départ à la retraite de Nico Rosberg l’an dernier, beaucoup de choses ont changé dans la structure de l’équipe. Valtteri Bottas est devenu l’un des pilotes, Paddy Lowe est parti chez Williams. Comment l’équipe a réagi et a réussi à rester aussi compétitive ?
"Les changements arrivent et on a besoin de changement. Une équipe de course comme Mercedes n’est pas une organisation statique, on ne peut pas geler les choses parce que l’équipe rencontre du succès. Cela ne fonctionne pas car il y a de jeunes talents qui arrivent et qui veulent progresser dans leur carrière. De nouveaux défis se présentent, de nouvelles règles arrivent et il faut éviter cette inefficacité latente qui pourrait s’installer. Darwin a dit que les espèces qui s’adaptent le mieux survivent, l’équipe est une espèce qui évolue constamment".
Il n’y a qu’un point d’écart au championnat entre Lewis et Sebastian avec une marge plus conséquente chez les constructeurs pour Mercedes devant Ferrari. A quel point est-il important pour l’équipe de mener les deux championnats à la pause estivale ?
"Je ne pense pas que ce soit important. Pas pour moi en tous cas, car nous n’en sommes qu’à la mi-saison et que ce n’est pas à ce moment là qu’on établit le résultat du championnat. C’est important de bien enchaîner les week-ends et de faire du bon travail. Nous avons une certaine marge au championnat constructeurs mais au championnat pilotes, nous ne sommes qu’à un point. Cela ne fait aucun sens de regarder les classements à ce moment-là, nous pouvons le faire à trois ou quatre courses de la fin de saison mais jusque là, nous ne devrons rien lâcher".
Avec les problèmes de pneus sur les Ferrari à Silverstone, et le rythme constamment meilleur de Mercedes, pensez-vous que votre équipe est en route pour une nouvelle couronne chez les constructeurs ?
"Nous avons récemment eu de bons week-ends mais Budapest sera un circuit très différent, très lent et très chaud, et nous devrons voir ce qu’il en est là-bas. Comme je l’ai dit avant, je ne regarde pas les classements, je veux juste voir comment nous nous adaptons avec la voiture sur un circuit différent. Une semaine après l’autre..."
Quand déciderez-vous de vous concentrer sur le développement de la voiture de l’année prochaine ? Le travail a certainement débuté, mais mettrez-vous la majorité de vos ressources dessus si le championnat se dirige vers Vettel ou s’en éloigne, au contraire ?
"C’est une très bonne question. Lors des saisons où les règles sont stables, comme la transition de 2017 à 2018, on peut retarder un peu le développement de la voiture suivante, mais pas trop. Nous évaluons chaque semaine où nous en sommes au championnat et quel direction nous pensons devoir prendre pour la prochaine monoplace. Si l’on change le concept, la voiture n’est plus une évolution mais un concept radicalement différent et un développement total. C’est une question à laquelle il faut répondre soi-même et si la réponse est oui, il faut démarrer tôt. Pour le moment, nous travaillons majoritairement sur 2017 mais nous avons déjà étudié 2018 et tout se déroule selon le plan".