Grosjean : La F1, bien plus physique qu’on ne le croit

"Le corps est soumis à de fortes contraintes"

Par Franck Drui

15 août 2014 - 17:55
Grosjean : La F1, bien plus physique

Dans une de ses chroniques officielles, Romain Grosjean a tenu à s’exprimer sur les a priori qu’ont beaucoup de personnes qui ne connaissent pas bien la Formule 1 et, surtout, ne la considère pas comme un vrai sport.

Voilà ce que le pilote Lotus a à dire sur le sujet, in extenso.

"Il m’est souvent arrivé d’entendre des discours sur le caractère non sportif des pilotes de Formule 1. « Les fesses vissées dans la voiture, il n’a qu’à tenir le volant et le tourner », critique-t-on régulièrement sans savoir. Je pourrais même ajouter, pour apporter un peu d’eau à leur moulin, qu’avec les aides à la direction il est plus facile de piloter une F1 qu’une monoplace de catégorie inférieure, beaucoup plus lourde à diriger.

Mais il ne faut pas oublier que cette conduite se déroule à très haute vitesse, pendant près de deux heures, durant lesquelles le corps est soumis à de fortes contraintes. Je n’irai pas jusqu’à me comparer à un marathonien ou un cycliste du Tour de France lorsqu’il s’agira d’évaluer nos efforts respectifs. Mais, en tant que pilote, je dois m’entretenir pour résister à la dépense physique et mentale d’un Grand Prix.

Cela commence l’hiver, lorsque les F1 ne roulent pas. Durant cette période, avec Dave, mon préparateur physique, on « sculpte » la condition que je devrai avoir pendant la saison. L’idée est de se construire une endurance qui permettra au corps de ne pas avoir à trop pomper d’énergie durant le Grand Prix. Du coup, celle-ci sera disponible pour le cerveau très sollicité, notamment par tous les boutons au volant qu’on doit manipuler, par les stratégies à mettre en place et par les tentatives de dépassements que l’on peut se permettre.

Il faut être capable au millième de seconde de prendre la bonne décision. Un coup de fatigue et c’est un temps précieux qui nous échappe.

Ensuite, une fois que les Grands Prix sont lancés, il ne s’agit plus que de maintenir cet état de forme : un jogging d’une quinzaine de kilomètres ou une sortie à vélo d’une soixantaine de kilomètres sur la durée d’une course (1h30) sont parfaits pour moi. Hier (avant le Grand Prix de Hongrie), j’avais au programme un petit tennis avec mon beau-père, une sorte de décrassage.

D’ordinaire, le lundi, c’est repos pour décompresser après la course. Là, vu qu’elle s’est vite arrêtée à Hockenheim (abandon au 27e tour), j’ai ajouté un long footing !"

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