Ferrari a livré sa meilleure campagne depuis 2008 selon Clear

Même si la saison n’est pas finie, un changement de culture positif

Par Alexandre C.

10 novembre 2018 - 12:25
Ferrari a livré sa meilleure campagne

Directeur de l’ingénierie de Ferrari, Jock Clear a vu peu à peu la situation échapper à Sebastian Vettel et son équipe, au profit de Mercedes et de Lewis Hamilton. Le Grand Prix d’Hockenheim et l’erreur de Sebastian Vettel sous la pluie furent-il vraiment le tournant de la saison, selon l’ingénieur de la Scuderia ?

« Ce fut une bataille fantastique. C’est une saison que vous savourez… Mais c’est frustrant quand vous êtes du mauvais côté. »

« Nous n’avons pas encore regardé cette saison avec ce recul, pour déterminer à partir de quand la situation a pu nous échapper. Nous n’avons pas fait une assez bonne saison pour tout mettre ensemble, nos concurrents ont fait mieux et nous en sommes conscients. Ce fut probablement la saison la plus solide de Ferrari depuis 10 ans, et nous allons nous appuyer sur ces forces. »

« La victoire à Austin prouve que l’équipe est revenue dans le combat, prouve qu’elle a compris certains des problèmes apparus dans le deuxième tiers de la saison. En 21 courses, vous devez marquer plus de points que vos concurrents. Nous ne l’avons pas fait pour Seb, nous sommes encore dans la lutte pour le classement des constructeurs et bien sûr ce sera serré, je l’espère jusqu’à Abu Dhabi. »

« Notre voiture était la plus forte autour d’Hockenheim, ensuite, en Russie et à Suzuka, nous avons souffert en performance pure, nous n’étions pas vraiment en situation de lutter face à Mercedes. Mais malheureusement, les points que nous avons perdus sont perdus pour de bon. Nous n’avons pas, au cours de la saison, coché toutes les cases. Le point positif, c’est que nous avons compris pourquoi. Et après la Russie et le Japon, où ce fut un peu difficile pour nous, nous avons rebondi à Austin, nous avons été assez courageux pour revenir en arrière sur notre développement, c’est le genre de culture que nous voulons avoir maintenant. Pouvoir dire : ‘OK, j’ai commis une erreur’. Nous avons réexaminé les leçons que nous croyons avoir tirées. Et nous étions de nouveau compétitifs à Mexico. Donc c’est le point positif. »

Jock Clear voit dans ce retour en arrière un point positif… Pour autant, pourquoi avoir testé par exemple un fond plat pour revenir à l’ancien quelques courses après ? Cela ne montre-t-il pas que Ferrari s’est perdue dans ses évolutions ?

« C’est un processus par lequel nous passons lors de beaucoup de Grands Prix » explique Jock Clear. « Nous avons amené une évolution aérodynamique presque à chaque course, donc nous avons différentes options ouvertes. Tout dépend du circuit, nous essayons de trouver la meilleure combinaison. Le point positif c’est que nous produisons nous-mêmes ces options, la soufflerie continue à produire des outils efficaces pour nous, course après course, et c’est notre travail, comme ingénieurs de course, de tirer le maximum de chaque petite pièce. En EL1 à Interlagos, par exemple, nous avons fait une comparaison entre deux fonds plats, deux ailerons avant, des déflecteurs… Et ensuite, nous décidons quelle est la meilleure combinaison. »

Au-delà du développement en cours de saison, Sebastian Vettel semble avoir craqué sous la pression, à l’inverse de Lewis Hamilton…

« C’est difficile à dire, vraiment » répond Jock Clear. « Les pilotes de son calibre savourent cette pression, s’en nourrissent. Cela fait partie de son travail. Il a pris du plaisir cette année. Il y a eu des hauts et des bas. Perdre le championnat en 2009 était plus frustrant pour lui, il l’a dit. Il a dû prendre des risques dans cette bataille, il a voulu tout donner, et ce fut notre cas aussi. Nous avons tous eu cette saison des hauts et des bas. Du point de vue de Seb, cela lui donne juste plus de force pour revenir l’an prochain, pour finir ce qu’il a commencé à faire. »

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