Consignes d’équipes : réactions en pagaille

Certains sont sévères, d’autres moins...

Par D. Thys

26 juillet 2010 - 11:28
Consignes d'équipes : réactions en

La F1 doit-elle autoriser les consignes d’équipe ou continuer à les interdire ? La question est souvent revenue sur la table, sans qu’aucune des deux solutions ne semble être en mesure de faire l’unanimité dans le paddock.

Quoi qu’il en soit, elles sont aujourd’hui interdites et la Scuderia Ferrari a volontairement occulté ce fait hier en course en demandant à Felipe Massa de laisser la victoire à Fernando Alonso. Bien sûr, le message qui a été transmis à Felipe Massa ne lui ordonnait pas clairement de s’effacer face à son équipier, mais personne n’est dupe, car c’est bien de ça qu’il s’agissait.

"Cette situation a tout simplement été très mal gérée," déclare Mike Gascoyne, directeur technique de l’équipe Lotus. "Je suis heureux que les médias présents dans le paddock jouent le rôle de la police," affirme pour sa part Alex Wurz.

Ce matin, le journal espagnol Marca remarque que les médias britanniques ne pardonnent rien à la Scuderia. On peut en effet le penser lorsque le Daily Telegraph n’envisage rien de moins qu’une disqualification de Ferrari lors du prochain Conseil Mondial qui devra statuer dans cette affaire.

Selon ce journal, une disqualification du Grand Prix d’Allemagne pourrait ne pas être la seule sanction à envisager. "Une suspension de plusieurs courses est une autre possibilité," écrit-il.

Niki Lauda est lui choqué par les mensonges de Fernando Alonso sans se prononcer sur le fond. "Je n’ai jamais entendu un pilote dire autant de conneries. Il n’a aucun caractère," déclare le triple champion du monde autrichien.

Helmut Marko, consultant de Red Bull pour le sport automobile, ne mâche pas ses mots. "Il est incroyable de voir comment ils ont montré aussi maladroitement qui était leur pilote nº 1. La FIA réagir en les punissant sévèrement."

Le correspondant du journal suisse Blick semble désolé pour Alonso. "Alonso a plusieurs possibilités de remonter sur son trône, mais le mensonge et la tricherie ne devraient pas en faire partie."

En Espagne, certains apprécient très peu la farce d’hier. "Alonso méritait de gagner en Allemagne, mais pas comme ça. Domenicali a démontré l’étendue de son incompétence en donnant une consigne à Massa alors que c’est interdit par le règlement," peut-on lire dans le journal As.

Le journal brésilien Folha de São Paulo affirme que la course d’hier a été "une insulte pour le sport." Le Lance de Rio affirme pour sa part : "Nous sommes désolés de l’écrire, mais Massa a manqué de courage."

Rubens Barrichello est peut-être celui qui comprend le mieux ce qui s’est passé hier pour des raisons sur lesquelles il est inutile de s’étendre encore une fois. "Je vais parler à Felipe moi-même. Je vois que rien n’a changé chez Ferrari," affirme-t-il.

"Ferrari est une équipe à nulle autre pareille, lorsqu’elle n’est pas engluée dans des intrigues politiques, elle se tire elle-même une balle dans le pied," écrit le journal Libération.

La Libre Belgique se pose une question que tout le monde se pose depuis hier. "Est-ce que Jean Todt va punir une équipe pour des choses qu’il a mises en pratique lui-même ? Nous pouvons en douter."

Le Corriere dello Sport estime pour sa part que le problème est ailleurs. "Il serait juste de reconnaître que le problème se situe au niveau du règlement."

Le journal romain Il Tempo dit la même chose, mais autrement. "Ferrari a fait ce qu’il fallait faire, mais de la mauvaise façon."

"Ferrari a été pris la main dans le sac et ils doivent payer, mais cette règle est inapplicable et prétendre le contraire est illusoire," peut-on encore lire dans le Telegraph.

"Nous devons penser aux spectateurs. Ils veulent voir des batailles en piste et pas ce genre de choses. Les équipes ont différentes approches à propos des consignes d’équipe," déclare Norbert Haug, vice-président de Mercedes Motorsport.

"C’est l’équipe qui nous paye et pas les journaux ou personne d’autre," affirme pour sa part Fernando Alonso qui oublie un petit détail : sans la présence massive des médias en F1, son salaire serait fortement revu à la baisse...

Laissons le mot de la fin à Thierry Wilmotte, correspondant du journal belge Le Soir. "Les consignes d’équipe, c’est la vaste blague à laquelle les amateurs de F1 sont régulièrement priés d’assister depuis que Max Mosley les a interdites au lendemain du Grand Prix d’Autriche 2002. Combien de temps devra-t-on encore supporter cette hypocrisie ? (...) Et si la seule bonne chose à faire était de supprimer bien vite cette règle complètement hors du temps qui ne prend sa vraie valeur que pour ceux qui parviennent à la contourner habilement ?"

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