Alonso, un pilote ingérable ? Domenicali et Di Montezemolo répondent

Di Montezemolo est un peu plus sévère

Par Alexandre C.

15 décembre 2018 - 14:24
Alonso, un pilote ingérable ? Domenicali

Si Fernando Alonso est un pilote ô combien performant sur la piste, son comportement en dehors de la piste ne fait-il pas en revanche débat ? Le pilote espagnol a été accusé d’avoir eu une influence trop grande sur l’écurie Ferrari, en la centrant trop autour de sa personne, ce qui aurait fini par créer un climat pesant voire délétère dans l’équipe.

Fernando Alonso n’est-il donc pas ingérable ? Directeur de l’écurie Ferrari entre 2008 et 2014, Stefano Domenicali ne nie pas que le double champion du monde ait une forte personnalité… mais est très loin de le blâmer pour cela.

« Il était toujours en lien avec les ingénieurs, sa relation était très bonne avec eux et avec tout le monde chez Ferrari » rétorque Stefano Domenicali. « Il poussait très dur dans toutes les conditions. Il est un gars qui a besoin du soutien moral de l’équipe, c’était très important pour lui. »

« Quand vous avez quelqu’un qui est une grande force d’impulsion pour l’équipe, il faut gérer cette personnalité géniale, la maîtriser. C’est la même chose avec tous les grands pilotes. »

« Je sais que parfois, les gens disaient qu’ils mettaient une pression négative sur l’équipe. Mais quand vous êtes un champion, vous devez avoir cette sensibilité et ce point de vue. Et c’était à moi et à l’équipe de gérer cela. »

Luca Di Montezemolo, le président de la Scuderia Ferrari, a en revanche un avis plus tranché et un peu plus sévère envers l’Espagnol, qui était selon lui « rentré dans une crise avec lui-même » à partir de mi-2013.

« Fernando était très correct, il essayait de pousser l’équipe pour qu’elle s’améliore. Parfois de mon côté, il était nécessaire de travailler avec lui pour éviter que certaines déclarations, certaines idées, soient émises par lui. Parce qu’il voulait gagner, et ça pouvait créer des problèmes dans l’équipe. »

« Je ne suis pas d’accord quand l’on dit ‘Alonso est un pilote qui détruit une équipe, qui crée des problèmes dans une écurie’ » tempère-t-il.

« Non. Bien sûr, la plus grande différence entre Michael Schumacher et Fernando Alonso, c’est que Michael, dans ses meilleurs comme dans ses pires moments, était toujours, très, très proche de l’équipe. Fernando, par rapport à Michael, est un gars qui est plus concentré sur lui-même que sur l’ambiance dans l’équipe. »

« Cela ne signifie pas que ce n’est pas bon pour l’équipe. Mais j’étais obligé de travailler beaucoup avec lui sur son état d’esprit, son attitude. Parce qu’il était plus facile pour lui de faire des critiques. Pas à l’extérieur, mais à l’intérieur de l’équipe, ce qui est préférable. Fernando n’était pas contre l’équipe. Mais dans ses pires moments, il regardait davantage lui-même, il avait plus de doutes personnels et se demandait ‘Qu’est-ce que je dois faire ? Peut-être que le concepteur du moteur…’. »

« Il se demandait ‘Que puis-je faire pour être meilleur dans l’équipe.’ Et il se disait par exemple ‘Je dois changer d’ingénieur de course, peut-être qu’il est préférable de convaincre Domenicali de le changer.’ Il avait plus de doutes sur la compétitivité générale de l’équipe. Mais il était toujours très solide, il essayait de tirer le maximum de la voiture même dans des conditions difficiles. »

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