La saison WTCC se lance à Monza

L’œil de Haven

Par Franck Drui

22 mars 2013 - 10:45
La saison WTCC se lance à Monza

Chronique de Martin Haven, commentateur d’Eurosport et expert en Touring Car.

"C’est une tradition, le coup d’envoi de la saison 2013 du Championnat du Monde FIA des Voitures de Tourisme est donné sur le magnifique Autromo Nazionale di Monza, le temple de la vitesse en Italie. Météo pascale - avec un risque de neige - mise à part, ce circuit rapide tracé dans l’enceinte de l’historique Royal Park devrait nous permettre de déterminer qui seront les pilotes en mesure de se battre pour le Championnat.

Il fait peu de doutes que le triple Champion du Monde Yvan Muller est considéré comme le favori. Au volant d’une auto identique à celle qui a remporté les trois derniers Championnats du Monde (le changement de réglementation moteur, avec l’introduction du 1,6 turbo, a à peine briser l’hégémonie de Chevrolet) et au sein de la même équipe d’ingénieurs, à ses côtés, le Français bénéficie sans doute du package le plus complet. Chevrolet s’est peut-être retiré en tant que constructeur, mais la voiture n’est certainement pas devenue plus lente et il est fort à parier que le feu brûle autant en Yvan et qu’il sera plus fort que jamais.

Le Champion du Monde en titre, Rob Huff, doit pour sa part relever de tous nouveaux challenges. Il a conclu ce deal pour 2013 tandis qu’Yvan se demandait encore s’il pourrait courir, et a trouvé refuge au sein d’une autre équipe Championne du Monde. Pas une structure victorieuse en course de Tourisme, cependant, mais il s’agit du team Champion du Monde FIA GT1, ALL-INKL.COM Münnich Motorsport, au sein duquel Rob va faire équipe avec le propriétaire-pilote René Münnich et le Champion du Monde FIA GT1 en titre Marc Basseng, ce dernier par ailleurs Team-Manager !

Cet engagement est en quelques sortes un retour au source pour « Huffy », puisqu’il a remporté le titre en British SEAT Cupra il y a une dizaine d’années, ce qui eu pour effet de lui faire débuter une carrière en Touring Car. Avec le soutien de SEAT Sport, le pedigree et le palmarès de l’équipe d’ingénieurs, ils seront très rapidement au top de cette nouvelle discipline, mais le pilote sait que la León n’est pas tout à fait au niveau de la Cruze.

Le troisième Champion du Monde de la grille, sans doute le favori sur ce circuit où il courra à domicile - pour la pole, au moins -, c’est Gabriele Tarquini. Ses combinaisons SEAT remises au placard (qui doivent représenter sa plus grande collection jusqu’à présent), il endossera pour la première fois celles de Honda.

Pardon. Ai-je dit la première fois ? La première en WTCC, bien sûr, mais il a auparavant défendu ces couleurs durant cinq saisons à l’époque du Supertourisme, dans les championnats Allemands, Britanniques et Européens de la spécialité, remportant pas moins de 15 victoires pour le compte du constructeur japonais. Soit plus que le total décroché chez SEAT, mais la moitié de celles obtenues avec Alfa Romeo, bien que ces 30 succès aient été acquis au cours des huit saisons dans le baquet des Super Touring 155 et 156 de l’ETCC puis du WTCC. Il doit encore néanmoins remporter un Championnat avec Honda. Vous pensez qu’il est motivé ? Moi aussi !

Grâce à une Civic revue en profondeur, par rapport à celle engagée pour Tiago Monteiro lors des trois derniers meetings de la saison dernière, l’équipe JAS espère se battre pour le titre dès sa première saison. Pas de programme sur cinq ans pour eux, donc l’ambition est simple : jouer aux avant-postes dès le premier jour.

Ajoutons à cela les engagements, à titre privé, de BMW, Chevrolet et SEAT, de nouvelles équipes et de nouveaux pilotes, plusieurs transferts durant l’intersaison et le retour de LADA en tant qu’équipe usine (avec des moteurs développés par ORECA, qui a également fourni les impressionnants moteurs SEAT 1,6 litres turbo), plus les impondérables de la météo et de la tenue des pneumatiques sur cette piste ultra-rapide, les ingrédients sont réunis pour donner l’eau à la bouche.

Alors qui gagnera, demandez-vous ? Je pensais que c’était clair ! Muller, certainement. Ou Huff. Tarquini, peut-être, ou Monteiro… ou une Chevrolet de bamboo… une BMW… peut-être une SEAT…"

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