ALMS Road America : Graf/Luhr vainqueurs sur le fil

La septième manche de l’ALMS 2011 va rentrer dans l’histoire de la Série. En effet, à Elkhart Lake, dans le Wisconsin, sur le circuit de Road America, l’arrivée a été la plus serrée depuis la création du championnat, la Lola Aston Martin Muscle Milk AMR de Lucas Luhr et Klaus Graf franchissant victorieusement la ligne d’arrivée avec 112 millièmes de seconde seulement d’avance sur la Lola Mazda n°16 du Dyson Racing de Guy Smith et Chris Dyson.

C’est pourtant une autre Lola Mazda, la n°20 du Oryx Dyson Racing, qui avait pris la tête en début d’épreuve, un excellent Steven Kane ayant doublé La Lola Aston Martin de Lucas Luhr dès le premier tour dans le Turn 3. Curieusement, en début de course, la lutte pour le leadership ne concernait que la Lola Mazda n°20 et la Lola Aston Martin, la Lola Mazda de ChrisDyson étant nettement en retrait.

Steven Kane allait effectuer un excellent premier relais, restant en tête pendant les premiers 19 tours, cédant le commandement pendant cinq tours à Luhr avant de reprendre la première place pendant 13 tours. La lutte entre Kane et Luhr fut de toute beauté.

Steven Kane : "Mon relais s’est très bien passé. A chaque fois que l’Aston s’est rapprochée, j’ai pu résister et quand il m’a doublé j’ai pu le repasser aussitôt et le tenir à distance. C’est génial d’être compétitif et nous faisions mieux que nous l’avions espéré quand nous avons débuté. »

La Lola Mazda n°20 allait cependant devoir rétrograder peu après le premier relais de Humaid Al Masood à la suite d’une fuite d’eau qui nécessita le changement du radiateur. La course de la Lola n°20 allait finir prématurément à une heure de l’arrivée après une sortie de route.

En GT, la lutte opposait trois marques, avec la BMW M3 n°56 du BMW Team RLL de Joey Hand, la Corvette n°4 de Oliver Gavin et la Ferrari 458 Italia de Jaime Melo. Le début de course fut très animé, la BMW de Joey Hand menant les débats avant de se faire dépasser par la Ferrari et la Corvette. BMW allait reprendre l’avantage après un ravitaillement. La BMW, la Ferrarri et la Corvette s’étaient arrêtées presque simultanément, mais la M3 sortait des stands la première, suivie de la Ferrari et de la Corvette. La portière de la Ferrari de Vilander était ouverte et la Corvette de Gavin en profitait pour tenter de passer à l’extérieur. La Ferrari et la Corvette se touchaient et faisaient une petite excursion hors piste dans le Turn 1, partant toutes deux en tête-à-queue. La Ferrari prenant appui sur la Corvette revenait sur la piste et pouvait repartir presque simultanément, la Corvette mettant en revanche quelques secondes avant de repartir au combat.

Toni Vilander : « Un de mes ingénieurs me criait dans la radio de fermer la portière. Je devais rester sur le limiteur sur la pitlane et changer de vitesse, aussi je n’avais pas les mains libres. Je sais que nous étions en pneus froids, et le contact n’a pas été très violent, mais suffisamment important. »

A l’avant de la course, après une neutralisation, la Lola Mazda n°16 était revenue dans le jeu et la fin de course fut magnifique, avec un duel féroce entre Guy Smith et Klaus Graf. Smith réalisa une série de tours ultra rapides qui lui permirent de décrocher le meilleur tour en course, et à 15 minutes de l’arrivée il n’était plus qu’à deux secondes de la Lola Aston Martin. Dans le trafic, le combat était plus que chaud, les deux voitures étant bord à bord, la Lola Mazda terminant sous l’aileron arrière de la Lola Aston Martin.

Klaus Graf : « Les 20 dernières minutes furent probablement les plus dures de ma carrière. Je ne me souviens pas avoir attaqué autant pendant les deux dernières heures. Nous avons été très chanceux avec le yellow, à 50 minutes de l’arrivée. Nous avons fourni un grand spectacle. Nous avons montré que l’ALMS a quelques-uns des meilleurs pilotes d’endurance au monde. »

En GT, Gavin n’avait pas été déconcentré par son contact avec Vilander et il refit méthodiquement le terrain, reprenant la tête à mi-course au détriment de la BMW de Hand. La M3 n°56 reprit le commandement après un pitstop à nouveau plus rapide, la lutte opposant désormais Dirk Mueller et Jan Magnussen. Une nouvelle série de pitstops fut cette fois profitable à la Ferrari Risi, Jaime Melo ressortant le premier de la pitlane devant Mueller et Magnussen. Pendant la neutralisation provoquée par une sortie de piste de la Corvette n°3 de Tommy Milner, le team BMW Team RLL tenta un coup de poker en ne changeant que les pneus du côté gauche de la M3 n°55, ce qui permit brièvement à Dirk Werner de prendre la tête, mais Jaime Melo reprit rapidement la première place peu après le restart pour ne plus la quitter, donnant ainsi au Risi Competizionesa première victoire 2011, devant les deux BMW, Auberlen/Werner précédant Hand/Mueller.

Sans opposants en LMP2 pour son retour en ALMS, la Lola Honda n°055 du Level 5 Motorsports de Bouchut/Diaz/Tucker a bien évidemment remporté la catégorie, terminant cinquième au classement général.

En LMPC, la victoire est revenue à la FLM09 du PR1/Mathiasen Motorsports de Butch Leitzinger et Rudy Junco, troisème au général, Butch Leitzinger ayant passé Eric Lux au volant de la FLM n°63 du Genoa Racing qu’il pilotait en compagnie de Christian Zugel et Eric Julian. Leitzinger remportait ainsi sa dixième victoire en ALMS, alors que c’était la toute première pour Junco et le PR1/Mathiasen Motorsports.

En GTC, les champions 2010 Jeroen Bleekemolen et Tim Pappas ont remporté leur catégorie, grâce à une fin de course superbe de Bleekemolen qui passa la Porsche n°30 du NGT Motorsports de Sean Edwards dans le tout dernier tour, celui-ci ayant crevé à l’arrière gauche. Bleekemolen s’était auparavant débarrassé de la Porsche TRG de Spencer Pumpelly dans les tout derniers tours.