Sainz se plaint d’une Ferrari ’inconduisible’, Vasseur recadre Leclerc

Des tensions dans la Scuderia sur fonds de déception en piste

Par Emmanuel Touzot

26 août 2023 - 17:28
Sainz se plaint d'une Ferrari (…)

Charles Leclerc a connu une sortie de piste en Q3, lors de la séance qualificative du Grand Prix des Pays-Bas, à Zandvoort. Le Monégasque venait de faire un bon temps mais a tenté d’enchaîner un deuxième tour rapide, lorsqu’il a perdu le contrôle de sa monoplace.

"J’ai fait deux tours consécutifs, j’ai tenté de tout donner mais ça n’a pas fonctionné. On avait un équilibre difficile, la voiture était difficile à piloter, j’ai perdu l’avant, puis l’arrière et je n’ai pas pu prendre le virage, c’est comme ça" a déclaré Leclerc.

Il cherche néanmoins à comprendre pourquoi la voiture manque de constance et de performance : "On ne sait pas, on doit voir ce qui se passe car on a de gros soucis d’équilibre avec la voiture, ce qui nous complique la vie, mais on ne sait pas pourquoi."

De son côté, Carlos Sainz a signé le cinquième temps mais pourrait être pénalisé pour avoir envoyé Oscar Piastri dans l’herbe. L’Espagnol se plaint surtout d’une SF-23 très difficile à maîtriser depuis les premiers essais libres.

"La voiture était inconduisible tout le week-end. Franchement, c’est le pire de la saison. Parfois on peut faire un bon tour, des fois on est une seconde derrière en l’espace de quelques minutes" a déclaré Sainz.

"Les conditions étaient difficiles et nous aurions pu en tirer un meilleur avantage mais nos réglages, notre concept peut-être, semble vraiment loin des équipes avec lesquelles nous nous battons d’habitude. C’est une rentrée difficile."

Convoqué pour avoir gêné Piastri et l’avoir envoyé dans l’herbe alors qu’il sortait lui-même des stands, Sainz accuse de nouveau l’Australien : "Je ne pouvais pas le voir. Il était dans un tour lent, pourquoi forcer le passage ? Selon moi, je ne risque rien."

Vasseur : Leclerc ne doit pas "se chercher d’excuse"

Frédéric Vasseur s’est montré passablement énervé face à Charles Leclerc lors d’une interview donnée par la suite à Canal+. Le directeur de la Scuderia regrette les places perdues à cause de l’erreur du Monégasque.

"Je n’en ai pas, si ce n’est qu’il est sorti hors de la trajectoire qui séchait, et ça l’a mis dans le mur. C’est dommage car je pense que ce tour l’aurait mis dans une bonne situation sur la grille, mais c’est le jeu. Il faudra faire mieux demain mais c’est dommage de perdre deux ou trois lignes comme ça" a déclaré Vasseur.

Le fait de revenir de pause estivale peut-il être un facteur aggravant pour commettre des erreurs ? Vasseur ne le nie pas mais ne compte pas le retenir comme argument en faveur de son pilote.

"Oui clairement, c’est d’autant plus vrai que Zandvoort est compliqué, c’est un petit circuit et les conditions sont changeantes depuis le début du week-end, donc c’est un peu extrême, d’autant plus après la pause estivale. Mais c’est pour tout le monde pareil, il ne faut pas chercher d’excuse et faire le mieux avec ce qu’on a."

Des tensions croissantes entre Ferrari et Leclerc ?

Le Français veut garder un certain optimisme en vue de la course, et voit de l’espoir dans les progrès de Leclerc depuis la veille. Cependant, avec des voitures en troisième et cinquième lignes, Ferrari aura fort à faire sur un des circuits les plus sinueux du calendrier.

"Oui, je pense qu’on était bien sur les longs relais hier, on avait moins de dégradation que les autres mais à Zandvoort c’est difficile de dépasser. La position de départ est cruciale et l’on ne part pas sous les meilleures auspices. Mais Charles a montré qu’il a fait un pas en terme de performance pure donc c’est encourageant."

A la fin de la Q1, après avoir manqué de peu l’élimination à cause du timing de son renvoi en piste, Leclerc a fait une mise au point avec son ingénieur sur le fait qu’il devait savoir en temps réel ce qu’il en était en piste. Interrogé sur ce recadrage, Vasseur a taclé le Monégasque : "Je ne pense pas que ce soit le plus gros problème de Charles aujourd’hui."

Alors que Leclerc était autrefois le protégé de Vasseur, que ce soit chez ART Grand Prix ou Alfa Romeo, on peut s’étonner de voir à quel point le Monégasque, certes en tort sur ce coup, se fait critiquer ouvertement par son directeur. D’autant plus quand Vasseur refusait par exemple de blâmer Sainz après l’erreur qui lui coûta un podium à Monaco.

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