Les derniers patrons de Ricciardo en F1 n’ont pas compris ses difficultés
C’est d’ailleurs ce qui a empêché Racing Bulls de l’aider vraiment

Les difficultés de Daniel Ricciardo en F1 n’ont pas forcément marqué la fin de sa carrière. C’est ce que pense son ancien PDG, Peter Bayer, qui est à la tête de Racing Bulls. Selon lui, l’Australien pourrait encore avoir quelque chose à offrir.
"Oui, bien sûr" a répondu Bayer à Planet F1. "Je pense que tous ces gars ont quelque chose à offrir. Je ne sais pas s’il en a envie. Je ne pense pas qu’il envisage un retour, en tout cas pas pour l’instant."
Bayer se souvient d’une discussion durant laquelle il avait compris que Ricciardo était en difficulté avec les voitures à effet de sol actuelles : "Je repense à une conversation que j’ai eue avec Franz [Tost] l’année dernière après Abu Dhabi [2023]."
"À Abu Dhabi, nous avons apporté, pour la première fois, un plancher de nouvelle génération, qui était vraiment comme aller à l’extrême de ces voitures à effet de sol et nous avions le même plancher sur les deux voitures."
"Yuki l’a adoré. Daniel avait du mal à l’accepter. Franz a alors dit ’je suis curieux de voir si Daniel peut s’en remettre, si ce nouveau type de voiture lui conviendra’."
"Je pense maintenant, avec le recul, qu’il avait probablement des difficultés avec cette génération de voitures. C’est une façon différente de conduire. Je pense que, même si le pilote peut toujours s’adapter, cette année était si serrée - parfois, nous avons vu 20 voitures à une seconde d’intervalle."
Bayer se rappelle aussi de performances encourageantes qu’a connues Ricciardo dans sa dernière année, mais qui n’ont jamais été suivies par des progrès réguliers.
"L’adaptation est une chose, la maîtrise en est une autre. Nous avons vu que le Canada était une performance extraordinaire. A Miami, il a réalisé une performance incroyable lors de la course Sprint. Il a fait un travail remarquable. Et puis, trois heures plus tard, lors des qualifications, il n’était nulle part."
"Je pense qu’il n’a pas eu ce moment décisif, où il s’est dit ’j’ai compris, c’est ce que je dois faire. Voilà ce que je dois faire. C’est la configuration qui me convient’. Ils ont essayé une tonne de choses, parce qu’en fin de compte, c’est à l’équipe de donner au pilote la voiture dont il a besoin, mais, oui, ils ont eu du mal."
Alan Permane, le directeur sportif de Racing Bulls, avait déjà côtoyé Ricciardo chez Renault, et il admet ne pas l’avoir retrouvé : "Le Daniel que j’ai connu lorsque nous étions ensemble chez Renault, tout se déroulait très facilement pour lui."
"Il est arrivé et s’est rapidement mis au diapason. Il a été rapide en qualification, rapide en course, et a tout fait, comme toujours, avec le sourire, et a réussi à décrocher quelques podiums en cours de route avec Renault."
"C’était certainement difficile pour lui ici [chez Racing Bulls], et c’est étrange parce qu’il a eu des week-ends exceptionnels comme Miami, où il s’est qualifié quatrième pour le Sprint, et je pense qu’il a terminé quatrième au Sprint. On se disait que c’était bon, et puis l’après-midi, il s’est qualifié 18e pour la course principale."
Permane reconnait qu’il ne comprend pas les difficultés rencontrées par son ancien pilote avec les F1 actuelles : "Je ne sais pas de quoi il s’agit et, si je le savais, je suis sûr que nous aurions travaillé ensemble et réglé le problème, mais il ne sait pas de quoi il s’agit."
"Il y a une incohérence, ou une difficulté avec les pneus, ou quoi que ce soit d’autre, je ne sais pas. Mais le fait que Yuki soit capable de prendre la même voiture et de faire des performances raisonnablement régulières, je sais que c’était très frustrant pour Daniel."
Ce n’est en tout cas pas faute d’avoir tenté de l’aider : "Nous avons passé beaucoup de temps à étudier les données et, certainement avec ses ingénieurs de course, il a géré cela de manière incroyablement professionnelle, en se regardant tout le temps."
"Nous nous assurions constamment, bien sûr, que la voiture fonctionnait comme elle le devait, mais Daniel passait du temps, avec ses ingénieurs, à voir comment il pouvait s’améliorer et ce qu’il pouvait faire de mieux. Je sais qu’il était aussi frustré que n’importe qui d’autre de ne pas pouvoir tenir ses promesses."
S’agit-il d’un problème avec les évolutions de la VCARB 01 ? Avait-il la même monoplace que Tsunoda ?
"Je ne pense pas que la conception ou l’échec de certaines de nos améliorations aérodynamiques aient affecté Daniel. Et oui, les deux voitures ont eu le même équipement tout au long de la saison, donc je ne pense pas que cela ait joué un rôle, et je ne pense pas que la voiture soit devenue moins favorable à un pilote."
"Je ne comprends pas vraiment les raisons du manque de performance de Daniel, car il y avait évidemment un manque de performance. C’était une voiture capable, à l’occasion, pas à chaque course, mais assez souvent capable d’aller en Q3, mais Daniel était éliminé en Q1, et c’était une source énorme de frustration pour lui."
"Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour le soutenir et l’aider, et nous avons tous essayé de comprendre ce qui se passait. Les pilotes vont et viennent parce que les gens pensent que soit leur temps est écoulé, soit qu’il y a quelqu’un de meilleur sur le marché, mais il avait certainement le même équipement."

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