La Prost AP04 a empêché Frentzen de ’botter le cul’ à Jordan
Le pilote allemand a été limité dans ses envies de revanche
Heinz-Harald Frentzen se souvient que la Prost AP04 était une monoplace qui avait un véritable problème fondamental. L’ancien pilote a expliqué dans le podcast Beyond the Grid qu’il était pourtant très motivé à offrir de bons résultats à Alain Prost, revanchard qu’il était après s’être fait licencier par Eddie Jordan.
"En repensant à toutes ces années, on se rend parfois compte que ce sont de petits détails qui font une grande différence. Quand Eddie m’a licencié, j’étais vraiment motivé à botter le cul à l’équipe Jordan et aller chez Prost" se souvient ’HHF’, qui a alors découvert une AP04 problématique.
"J’ai été choqué lorsque j’ai rejoint Prost. La voiture avait de bonnes performances d’un côté, mais elle avait un problème fondamental. Le volant était tellement lourd dans les virages. Dès que l’on tournait les roues dans les virages, cela créait un sous-virage massif."
"Comme j’étais très motivé, j’ai tout essayé pour tirer le maximum de la voiture. J’avais un gars sympa qui était l’ingénieur de course de la voiture à l’époque. Nous avons examiné les données et nous n’avons pas trouvé le problème."
"Nous avons compris que ce n’était pas un problème aérodynamique. Il devait y avoir autre chose, mais nous n’avons pas pu le trouver. J’étais très déçu. C’était un tel défi. J’ai dépensé tellement d’énergie à analyser le problème."
Ne pas pouvoir sauver Prost GP lui a fait "beaucoup de peine"
Frentzen se souvient qu’il espérait trouver la solution pour que l’aventure Prost continue : "Je savais qu’Alain était sous pression, que c’était peut-être sa dernière année. S’il n’y avait pas de bons résultats, il allait abandonner son rêve de diriger l’équipe. J’ai commencé à connaître Alain pendant la courte période où j’ai couru avec Prost."
"J’ai eu beaucoup de peine. Nous étions tous les deux dans une situation similaire. Je venais d’être licencié et je devais repartir à zéro, et lui était dans une situation dont il ne pouvait pas sortir. J’ai été très heureux de pouvoir courir pour lui l’année suivante, car je l’aimais beaucoup."
Pourtant, le jeune Frentzen était bien plus inspiré par Ayrton Senna que par Alain Prost : "J’étais en faveur d’Ayrton parce que j’étais un fan d’Ayrton depuis mon plus jeune âge. Mais quand j’ai appris à connaître Alain Prost, j’ai découvert que c’était aussi un homme très sympathique."
Mais malgré l’admiration pour Senna dans son enfance, Frentzen a tout donné pour aider Prost... et battre Jordan : "Pas vraiment. J’étais parfois un peu contrarié parce que j’étais du côté d’Ayrton et qu’Alain jouait à des jeux."
"Mais en fin de compte, ce sont des pilotes de course et ils font toutes sortes d’acrobaties. Mais j’admirais vraiment Alain, sa façon de parler et de penser. Je donnais tout ce que j’avais parce que je voulais aussi battre Eddie et ses foutues voitures jaunes !"