L’ambiance en F1 à son arrivée, le meilleur souvenir de Prost

Une autre époque et de fortes personnalités

Par Emmanuel Touzot

7 avril 2019 - 12:25
L'ambiance en F1 à son arrivée, le

Pour le 1000e Grand Prix de Formule 1 de l’histoire, qui se tiendra en Chine, certains acteurs de la discipline sont revenus sur leur meilleur souvenir la concernant. Anecdotes, journées marquantes, tous ont été plus marqués par une journée spécifique ou une course particulière, et reviennent dessus à cette occasion.

Alain Prost est devenu quatre fois champion du monde, mais malgré ses 51 succès en Formule 1, le Français garde un souvenir beaucoup plus simple, mais aussi beaucoup plus fondateur dans sa carrière, son premier Grand Prix. C’était en Argentine, en 1980, et il se souvient d’une Formule 1 radicalement différente.

"C’est impossible de choisir une course favorite ou la plus importante, alors je reviendrai à ma première course, en Argentine en 1980" se rappelle Prost. "Quand j’ai commencé, nous avions des pilotes incroyables : Clay Reggazoni, Emerson Fittipaldi, Carlos Reutemann, Alan Jones, Gilles Villeneuve, Jody Scheckter."

"Ces types étaient incroyables, avec leur charisme, leur personnalité. Et les voitures ! Les voitures étaient incroyables. Nous avions des petites équipes, un châssis en aluminium, et malheureusement beaucoup d’accidents. Aujourd’hui, c’est peut-être un peu différent. Les pilotes commencent beaucoup plus jeunes, les voitures sont vraiment différentes, et le risque est beaucoup moins élevé."

"Quand j’ai rencontré Alan Jones ou Carlos Reutemann à ma première course, nous avons failli nous prendre dans les bras, et l’on pouvait voir dans leurs yeux qu’ils disaient ’nous sommes toujours là, nous en avons réchappé’. On a passé un moment fantastique, mais on en a réchappé. C’est important de s’en souvenir."

Ce qui l’avait marqué, c’était le calme ambiant et le contraste avec les risques pris : "Ce premier grand prix était une course très étrange. Il faisait très chaud et le tarmac s’en allait complètement. Le directeur de course était Juan Manuel Fangio. Nous étions au briefing des pilotes, et nous ne savions pas si nous pouvions courir. Je me souviens que Fangio a dit : ’OK les gars, il n’y a qu’une solution : vous devez y aller doucement !’

"Tout le monde a ri. C’était si détendu. Mais c’était comme ça que vivaient tous ces types, vraiment. On ne l’oublie jamais quand on rencontre des gens comme ça, surtout à cette époque où, dans presque toutes les courses, nous avions un accident. C’était vraiment une époque incroyable."

Lorsqu’on lui parle des 1000 prochains Grands Prix, il avoue qu’il ne sait pas à quel point le sport va évoluer. Il pense que la F1 va continuer à faire place à la technologie et qu’elle doit rester cette vitrine technologique qu’elle est devenue.

"C’est difficile à savoir. Nous sommes dans une période où nous avons beaucoup de technologie, beaucoup de données. Cette technologie est fantastique, et pour les grands motoristes, elle est très bonne, car il y a de plus en plus un lien entre la société et la compétition."

"A mon avis, nous devrions aller vers une Formule 1 où il y a plus d’ingéniosité, où nous avons plus de surprises, plus de possibilités stratégiques, et nous devons rendre le sport plus humain, avec les pilotes, les ingénieurs, nous devons accentuer le côté humain, et peut-être nous concentrer un peu moins sur la technologie."

"Bien sûr, nous avons besoin de cette ingénierie extrême, mais je pense qu’il nous faut un meilleur équilibre. Avec cela, je pense que la Formule 1 sera un peu plus compréhensible pour les gens en dehors du sport."

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